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samedi 5 novembre 2016

TROMA : A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell de Brett Piper (1990)



La Terre n'est plus qu'une ruine, elle, sa faune et sa flore ayant été réduits à néant depuis qu'une guerre nucléaire l'ait détruite. L'homme a pratiquement disparu de sa surface et les quelques survivants sont retournés à l'état sauvage. La faune quant à elle a été victime de curieuses mutations génétiques et il ne subsiste désormais plus que d'immenses et dangereux dinosaures. Dans ce monde où la civilisation s'est presque totalement éteinte survit Lea, jeune et jolie jeune femme que d'innombrables dangers guettent. Assaillie par trois survivants de l'apocalypse, elle est sauvée in-extremis par Marn, un bel étalon qui l'aide à échapper aux trois assaillants. Mais alors qu'ils font route ensemble, ils sont à nouveau les proies de créatures étranges. Des reptiles commandés par une brute sauvage connue sous le nom de Clon et qui veut faire de Lea son esclave sexuelle. Lors du combat qui oppose Marn aux reptiles, le jeune homme est laissé pour mort et Lea emportée par Clon et sa tribu reptilienne.
Lorsque Marn se réveille, il fait la connaissance d'un vieux sage qui lui confie une arme à feu. Dès lors, Marn se lance à la poursuite de Clon et de ses reptiles afin de libérer Lea de l'emprise du monstre. Mais n'étant pas très malins, les reptiles laissent s'échapper la jeune femme qui trouve plus tard refuge auprès d'un étranger masqué, fort et musclé qui va la prendre sous sa coupe. Du moins jusqu'à ce que Clon tombe sur eux. S'engage alors un duel entre ce dernier et l'étranger...

A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell... Avec un titre pareil, cette minuscule production avait de quoi exciter l'imagination des amateurs de la célèbre Troma. Quelle désillusion... Si l'on retrouve bien l'esprit de la firme dans les premières minutes, avec ses références à Tromaville, sa centrale nucléaire, et ses autochtones tous aussi barrés les uns que les autres, le fait que l'histoire se déroule bien après une catastrophe nucléaire change radicalement la donne. Plus de punks éructant des insanités, plus de rues jonchées de déchets radioactifs, mais quelques sauvages vêtus de peaux de bêtes et la nature, entre désert et forêts. Durant trente bonnes minutes, A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell se révèle réellement éprouvant à suivre. Le film de Brett Piper interprété par les inconnus Paul Guzzi, Linda Corwin, Alex Pirnie et Mark Deshaies est insupportable d'ennui.
Le cinéaste a beau croire dur comme fer que son œuvre restera dans l'histoire du septième art, les combats sont d'une affligeante mollesse et les dialogues insipides. D'ailleurs, le film ne doit pas dépasser la centaine de lignes de dialogues, le reste du temps, l'expression verbale de ses habitants n'étant constituée que de borborygmes insupportables eux aussi.

Les effets-spéciaux, fort heureusement, et si l'on tient compte du fait qu'il s'agit d'une petite production, sauvent A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell du naufrage. Très fortement inspirés par la technique de Dynamation chère au célèbre concepteur d'effets-spéciaux londonien Ray Harryhausen, les dinosaures du titres sont donc animés image par image et intégrés dans les décors réels. On a vu mieux, oui, mais on a vu pire également.
Par contre, on attend toujours la barbare nymphomane du titre car si elle se bat avec autant d'entrain que les créatures humanoïdes qu'elle croise sur son chemin, Lea (Linda Corwin) est plutôt frileuse quant il s'agit d'accéder aux faveurs de ces mâles en rut. Peut-être s'offrira-t-elle alors hors champ pour son beau héros Marn (Paul Guzzi) car devant la caméra, le film de Brett Piper est, en matière d'érotisme, totalement stérile.

Ne fuyez tout de même pas trop vite car malgré les défauts qu'accumule A Nymphoid Barbarian in Dinosaur Hell, les plus courageux (s'entend ceux qui iront jusqu'au bout) auront l'étonnante surprise de constater que le film finit pourtant par avoir une curieuse emprise sur eux. L'histoire est creuse, l'interprétation amorphe, les combats pitoyables et les décors répétitifs et pourtant, malgré l'absence totale de sensualité de l'héroïne et la vacuité du scénario (je passe la deuxième couche), on finit par avoir envie d'en connaître le dénouement. Le charme Troma, quoi... !

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