Une demeure perdue dans
la campagne forestière. Une mère de famille et ses deux enfants. Un
trio vivant hors du monde, hors des lois et de toute morale, et qui
s'attaque à quiconque ose fouler le le sol de leur territoire de
chasse. Une forêt immense, touffue, abritant trois monstres
déshumanisés. Un lieu de perdition cachant une demeure qui rendrait
presque jalouse la Famille Tronçonneuse de Texas Chainsaw Massacre
de Tobe Hooper. Enfin... n'exagérons pas non plus, on en est encore
loin et pourtant, la maison des Koffin est un dépotoir, un lieu
insalubre dont on n'oserait même pas faire une niche pour son
chiens. De la merde un peu partout. Des restes de nourriture
également. Tout un tas d'objets hétéroclites certainement
récupérés sur d'anciennes victimes. Des murs pleins de graffitis,
Troma oblige. Deux fils attardés, les dents aussi pourries que leurs
idées. Meurtres, sévices, viols sont leur quotidien. Mises en scène
théâtrales pitoyables pour le bonheur de leur petite maman chérie
qui sous ses airs de vieille dame charmante est tout aussi perverse
que ses deux rejetons.
Mais ici, contrairement à
l’œuvre de Hooper, rien de vraiment glauque. L'esprit anarchiste
et immorale des productions Troma est bien présent. C'est d'ailleurs
l'un de ses fondateurs lui-même qui s'est attelé à la réalisation
de ce Mother's Day bien trash. Lui, c'est Charles
Kaufman. En tant que réalisateur, le bonhomme à cinq longs-métrages
au compteur.
Mother's Day est une
sorte de Délivrance fauché. Des citadins aux prises
avec des rednecks proches de la consanguinité. Un joueur de banjo
pour copier l’œuvre de John Boorman, un gérant de station-essence
pour imiter celui de Massacre à la Tronçonneuse.
Qu'est-ce qu'ils peuvent être bêtes ces deux avortons. Autant de
cervelle que de père. D'ailleurs, où est-il celui là ? La
vieille mère qui trône dans ce foutoir arbore sourire, bijoux et
minerve autour du cou.
Que sont donc venues
foutre ces trois anciennes amies de faculté dans ce trou perdu ?
Qu'est-il passé par la tête des brunes Jackie, et Abbey et de la
blonde Trina ? Pas grand chose. Se vider l'esprit, respirer
l'air pur, se rapprocher un peu plus de la nature et faire corps avec
elle. Mais elles ne supposaient sûrement pas remonter jusqu'aux
origines de l'homme. A une époque où il n'était qu'un sauvage avec
à l'esprit une seule idée : chasser et se reproduire. Le coup
va être rude pour les trois jeunes femmes. Jusqu'à ce que deux
d'entre elles parviennent à prendre la fuite avec dans les jambes,
le corps presque sans vie de leur amie. Vient alors l'heure de la
vengeance.
Charles Kaufman ne fait
pas que piller les deux classiques du survival cités plus haut mais
également l'un des premiers longs-métrages du cinéaste Wes Craven,
La Colline a des Yeux. En effet, alors que l'on est
incapable de dire qui survivra à cette chasse à la femme se
transformant en chasse à l'homme, on apprend avec effarement (???)
que l'une d'entre elle n'est autre que la propre fille de Ike Koffin
venue se venger des conditions de vie dans lesquelles elle a été
élevée étant plus jeune. Mother's Day est
un bon gros nanar. Un hommage aux bouseux de l'Amérique profonde.
Une bande crasseuse, fauchée, aussi mal jouée que réalisée, mais
tout à fait essentielle pour qui est fan de la firme Troma. Et dans
le genre, le film de Charles Kaufman est une pépite...
Le film a été mis à disposition sur Youtube. Vous pouvez le visionner ci-dessous:
Magnifique le coup de la tête du méchant dans le téléviseur :)
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