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vendredi 4 novembre 2016

TROMA : Mother's Day de Charles Kaufman (1980)



Une demeure perdue dans la campagne forestière. Une mère de famille et ses deux enfants. Un trio vivant hors du monde, hors des lois et de toute morale, et qui s'attaque à quiconque ose fouler le le sol de leur territoire de chasse. Une forêt immense, touffue, abritant trois monstres déshumanisés. Un lieu de perdition cachant une demeure qui rendrait presque jalouse la Famille Tronçonneuse de Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. Enfin... n'exagérons pas non plus, on en est encore loin et pourtant, la maison des Koffin est un dépotoir, un lieu insalubre dont on n'oserait même pas faire une niche pour son chiens. De la merde un peu partout. Des restes de nourriture également. Tout un tas d'objets hétéroclites certainement récupérés sur d'anciennes victimes. Des murs pleins de graffitis, Troma oblige. Deux fils attardés, les dents aussi pourries que leurs idées. Meurtres, sévices, viols sont leur quotidien. Mises en scène théâtrales pitoyables pour le bonheur de leur petite maman chérie qui sous ses airs de vieille dame charmante est tout aussi perverse que ses deux rejetons.

Mais ici, contrairement à l’œuvre de Hooper, rien de vraiment glauque. L'esprit anarchiste et immorale des productions Troma est bien présent. C'est d'ailleurs l'un de ses fondateurs lui-même qui s'est attelé à la réalisation de ce Mother's Day bien trash. Lui, c'est Charles Kaufman. En tant que réalisateur, le bonhomme à cinq longs-métrages au compteur.
Mother's Day est une sorte de Délivrance fauché. Des citadins aux prises avec des rednecks proches de la consanguinité. Un joueur de banjo pour copier l’œuvre de John Boorman, un gérant de station-essence pour imiter celui de Massacre à la Tronçonneuse. Qu'est-ce qu'ils peuvent être bêtes ces deux avortons. Autant de cervelle que de père. D'ailleurs, où est-il celui là ? La vieille mère qui trône dans ce foutoir arbore sourire, bijoux et minerve autour du cou.

Que sont donc venues foutre ces trois anciennes amies de faculté dans ce trou perdu ? Qu'est-il passé par la tête des brunes Jackie, et Abbey et de la blonde Trina ? Pas grand chose. Se vider l'esprit, respirer l'air pur, se rapprocher un peu plus de la nature et faire corps avec elle. Mais elles ne supposaient sûrement pas remonter jusqu'aux origines de l'homme. A une époque où il n'était qu'un sauvage avec à l'esprit une seule idée : chasser et se reproduire. Le coup va être rude pour les trois jeunes femmes. Jusqu'à ce que deux d'entre elles parviennent à prendre la fuite avec dans les jambes, le corps presque sans vie de leur amie. Vient alors l'heure de la vengeance.

Charles Kaufman ne fait pas que piller les deux classiques du survival cités plus haut mais également l'un des premiers longs-métrages du cinéaste Wes Craven, La Colline a des Yeux. En effet, alors que l'on est incapable de dire qui survivra à cette chasse à la femme se transformant en chasse à l'homme, on apprend avec effarement (???) que l'une d'entre elle n'est autre que la propre fille de Ike Koffin venue se venger des conditions de vie dans lesquelles elle a été élevée étant plus jeune. Mother's Day est un bon gros nanar. Un hommage aux bouseux de l'Amérique profonde. Une bande crasseuse, fauchée, aussi mal jouée que réalisée, mais tout à fait essentielle pour qui est fan de la firme Troma. Et dans le genre, le film de Charles Kaufman est une pépite...

Le film a été mis à disposition sur Youtube. Vous pouvez le visionner ci-dessous: 

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