Sur invitation de son
vieil ami, le riche industriel et puissant banquier Robert Maurisson,
le restaurateur de tableaux italien Antonio Berti accepte de quitter
l'Italie pour quelques temps afin de restaurer plusieurs œuvres de
la cathédrale de Reims. Afin de lui servir de modèle, Antonio fait
appel à la jeune Cathy qui jusqu'à maintenant faisait partie de la
chorale. Plutôt délurée, la jeune enfant n'hésite pas à se
montrer fort entreprenante envers les hommes.
Un jour, son cadavre est
découvert près de l'une des propriétés appartement à Maurisson.
Alors que ce dernier affirme ne pas avoir quitté le stade de
football où il présidait une importante rencontre, son ami Antonio
est convaincu d'avoir vu le notable près des lieux du crime.
Maurisson a beau affirmer le contraire, son ami ne peut s'empêcher
de penser qu'il est peut-être coupable du meurtre de la jeune fille.
Le commissaire Guérin et
l'inspecteur Henri Marquet sont chargés d'enquêter sur la mort de
Cathy. Ils ont promis au père de la jeune fille qu'ils arrêteront
l'homme qui l'a tué. Un certain Moignard, connu des services de
police pour avoir déjà perpertré des sevices sur des adolescentes,
est interrogé par le commissaire Guérin mais ayant un solide alibi,
il est très vite relâché.
Antonio est rongé par
les scrupules. Ne cessant pas un seul instant d'affirmer à Maurisson
qu'il l'a vu le soir de la disparition de Cathy, l'homme d'affaire
décide de se débarrasser de ce témoin gênant...
Jean-Pierre Mocky a
toujours été capable de réaliser de bons films, comme il en a
pondu de vraiment médiocres. Lorsqu'en 1978 il engage la star
italienne Alberto Sordi, c'est seulement après avoir proposé le
rôle d'Antonio Berti à l'acteur français Jean Gabin, qui accepta,
mais mourut peu de temps après. Le Témoin fait partie
des meilleures œuvres de son auteur. Non seulement, Jean-Pierre
Mocky propose un scénario solide, mais il peut compter, outre
l'acteur italien, sur la présence de l'immense Philippe Noiret.
Le Témoin
est un excellent film policier mêlé à une féroce critique de la
bourgeoisie. Si l'on n'hésite pas longtemps à mettre un nom sur le
tueur, le personnage de Robert Maurisson ne cachant pas vraiment ses
sentiments au sujet du meurtre, la vraie réussite du film ne tient
pas vraiment sur l'enquête menée par le commissaire Guérin (Roland
Dubillard) et son assistant l'inspecteur Henri Marquet (Gerard
Hoffman), mais plutôt sur les preuves qui vont s'accumuler autour
d'un personnage pourtant innocent mais également sur le comportement
des proches de Maurisson.
Sans la moindre
complaisance, mais sans non plus le moindre remord, les proches du
véritable tueur vont lui fournir un alibi. Quand à celui qui finira
sous la guillotine, des événements qui au départ nous
apparaissaient sans véritable importance vont se révéler cruciaux
pour les suites de l'enquête. Noiret et Berti forment un couple
sympathique. Le Témoin a les allures d'une comédie à
l'italienne dans sa première partie quant l'aspect dramatique prend
le relais par la suite. Le film est un écrin de perversités. Entre
le notable, assassin d'enfants, son épouse qui ne cille jamais même
lorsqu'il s'agit de mentir pour qu'un innocent soit condamné à la
place du véritable coupable, une police qui traîne la patte quant
il s'agit d'interroger un puissant homme d'affaire mais qui saute
bien évidemment sur l'opportunité d'enfermer un homme sur le dos
duquel s'accumulent des preuves que l'on sait être de simples
coïncidences, et enfin, les comportements ambigus de certains (à
commencer par la jeune victime, celle qui prendra sa place comme
modèle et celle qui aurait pu sauver la tête du faux coupable en
disant simplement la vérité), Le
Témoin est une œuvre où la comédie et l'horreur d'un fait
divers sordide font bon ménage. L'un des meilleurs Mocky...
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