Madeline matheson a tout
pour être heureuse. Un mari aimant, Michael, avec lequel elle attend
un enfant. Elle suit les conseils de Patricia Lang, sage-femme et
écrivain réputée qui, contre l'avis de Vivianne, la belle-mère de
Madeline, aidera la jeune femme à accoucher. Mais alors qu'un soir
ils sont sur la route, Madeline et Michael sont les victimes d'un
terrible accident de voiture. Michael n'en réchappe pas et le bébé
meurt. Mais contre toute attente, Madeline décide de mener sa
grossesse à terme. Le jour où elle accouche, autour d'elle, c'est
la stupéfaction : le bébé revient miraculeusement à la vie.
Madeline lui donne le
sein, coupe les ponts avec sa belle-famille et notamment Vivianne
qui ne cesse de vouloir lui imposer la présence du Dr. Richard Sohn.
Quand à Patricia, elle n'a plus de nouvelle de la maman et de son
enfant. Des choses étranges se produisent cependant dans la demeure
de Madeline et de sa petite Grace. Des dizaines de mouches
investissent la chambre de celle-ci et le lait de sa mère ne semble
avoir aucun effet sur sa santé qui se dégrade très rapidement.
Madeline découvre
bientôt que sa fille n'est pas tout à fait comme les autres bébés.
Elle a besoin de sang frais pour pouvoir survivre. Madeline achète
alors de grandes quantités de viande dont elle extraie le sang. Plus
tard, elle découvre une méthode bien différente pour nourrir
Grace...
Grace est
le premier long-métrage du cinéaste Paul Solet, après un court
portant le même titre et fait référence à des œuvres passées
autrement plus passionnantes à l'image du Rosemary's baby
de Roman Polanski et surtout, bien évidemment, au très étrange
It's Alive de Larry Cohen. Les plus avertis auront la bonne
idée de conseiller aux femmes portant en elles un enfant d'éviter
de suivre les aventures morbides de l’héroïne campée par
l'actrice Jordan Ladd qui n'est autre que la fille de Cheryl Ladd,
rendue célèbre grâce à la série Drôles de Dames.
Les relations entre le personnage de Madeline et la sage-femme
Patricia sont ambiguës. Surtout lorsque la notion d'homosexualité
est mise en avant à travers l'assistante de cette dernière,
éprouvant une maladive jalousie envers celle qu'elle aime et désire.
Le film nous évite les écueils new-age du naître de la manière
la plus naturelle possible et sert un propos beaucoup plus
malsain. Le cloisonnement d'une mère qui donne naissance à un
enfant donné pour mort.
Ce qui n'aurait pu être
qu'une erreur de diagnostique se révèle en réalité le départ
d'un récit fort étrange. D'une relation entre une mère et son
enfant plus que fusionnelle. Sans jamais nous expliquer les raisons
qui font revenir Grace à la vie, le cinéaste développe un scénario
étouffant, morbide, accentué par la présence de l'actrice
Gabrielle Rose en belle-mère dominatrice désirant s'approprier
l'enfant, seul souvenir en chair et en os de son défunt Michael.
Paul Solet serait-il un
végétarien forcené pour nous asséner à longueur de film des
images d'abattoir et des visions écœurantes de viande
sanguinolente ? Si cet aspect ne coupera sans doute pas
l'appétit des spectateurs les plus endurcis, le cadre de vie de
Grace et de sa mère sont en revanche répugnants. Des mouches par
dizaines. Un félin qui chie littéralement dans le berceau du
bébé. Un médecin mal attentionné tué à l'aide d'un objet lourd
et saigné sur le sol de la salle de bain. Une Grace au teint livide,
visage clairsemé de tâches de sang et parsemé de veines bleutées, et une mère à ce point si
attaché à son enfant qu'elle ira jusqu'à accepter d'être mutilée
pour pouvoir le nourrir. Grace est loin d'avoir gagné son statut de
chef-d’œuvre mais parvient parfois à ériger un véritable
sentiment de malaise...
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