Accompagnée du cameraman Pablo, Angela Vidal anime l'émission Pendant Que Vous Dormez. Cette nuit, il vont suivre le quotidien d'une caserne de pompiers barcelonaise. Si dans un premier temps il ne se passe pas grand chose, très vite l'alarme retentit. Les journalistes montent dans le véhicule des pompiers menés par Manu et roulent vers le lieu d'un accident, un immeuble dans lequel des cri ont été entendus. Lorqu'ils arrivent, il sont accueillis par deux policiers dont Sergio. Les habitants de l'immeuble sont terrifiés depuis qu'ils ont entendu l'une de leurs voisines pousser des cris atroces. Accompagnés par les deux policiers, journalistes et pompiers montent jusqu'à l'appartement de la vieille femme, laquelle est découverte gémissante et couverte de sang.
Pablo ne perd rien de ce
qui est en train de se dérouler. Il filme sans discontinuer sur
ordre d'Angela, cette dernière intervenant de temps en temps devant
la caméra. L'ambiance dans l'appartement est lourde. Policiers et
pompiers tentent de calmer et de maîtriser la vieille femme mais
sans crier gare, elle se jette sur l'un des policiers et le mort à
la gorge. L'équipe de tournage, Manu, ainsi que le second policier
Sergio prennent la fuite et quittent l'appartement. Ils oublient
derrière eux le collègue de Manu. Une fois tout le monde revenu au
rez-de-chaussée, on entend le bruit sourd d'un corps qui tombe sur
le sol : le pompier resté enfermé avec la vieille dame vient
de chuter de plusieurs étages.
Le désordre commence à
régner dans l'immeuble. La peur, elle, s'installe lorsqu'habitants,
pompiers, policier et journalistes se rendent compte en tentant de
quitter les lieux qu'ils ont été mis en quarantaine et que toute
fuite est devenue impossible...
Ça n'est pas la première
fois qu'un film d'horreur est filmé caméra à l'épaule afin de
donner au contenu l'aspect d'un documentaire. Si très souvent
l’œuvre est comparée au Projet Blair Witch de Daniel Myrick et
Eduardo Sanchez, il faut en réalité remonter bien plus loin pour
trouver des bandes exploitant ce même type de ficelles. Déjà, en
1980, Ruggero Deodato tentait de nous faire croire que les
abominables images de son film étaient réelles. Bien évidemment,
on a su très vite par la suite qu'il ne s'agissait pour lui que de
vendre son film. [REC] parvient avec une certaine réussite à
exploiter ce filon et, malgré les trop nombreuses œuvres reposant
sur ce type de procédés, il reste encore aujourd'hui comme l'une
des plus grandes réussites.
On notera quelques plans
inutiles qui ne sont là que pour justifier cet aspect documentaire
voulu par les deux réalisateurs Jaume Balaguero et Paco Plaza. La
force du film tient dans l'interprétation de Manuela Velasco qui, si
dans un premier temps parait un peu trop hystérique, donne la pleine
mesure de son talent. Criante de vérité à mesure que la tension
monte, c'est surtout durant le dernier quart-d'heure, le moment fort
du film, qu'elle fait exploser son talent.
Au sujet de cette
dernière et très longue scène tournée au dernier étage de
l'immeuble, elle demeure visuellement et épidermiquement d'une
incroyable force. Elle crée une rupture entre le brouillon visuel et
l'anarchie auditive auxquels nous avons été confrontés jusque là.
L'ambiance de [REC] y devient glauque, moite et étouffante. Le décor
participe grandement à cette sensation oppressive qui saute à la
gorge du spectateur. Et quand à la créature qui fait son apparition
devant l’œil verdâtre de la caméra, dans le bestiaire
fantastique elle fait partie des plus impressionnantes
représentations.
Le film est aussi une
critique qui démontre qu'aujourd'hui rien n'est plus important que
l'image et que quel soit le danger auquel l'on fait face, il faut
être capable de rendre compte des événements par l'image, quel
qu'en soient les risques.
[REC] est donc une œuvre
intéressante mais qui perdra de sa force au fil des lectures...
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