Fuyant le confort d'une
voiture de luxe et poursuivie par deux hommes en costard-cravate, une
jeune femme percute l'avant d'un taxi noir conduit par un homme nommé
Whithey. Américaine en voyage à Londres, elle a perdu la mémoire
et ne se souviens donc pas de son nom ni de ce à quoi elle tentait
d'échapper. Whithey, qui doit récupérer un cadeau pour le parrain
de la pègre londonnienne qui vient de sortir de prison, n'a pas
vraiment le temps de s'occuper de la belle amnésique mais l'embarque
malgré tout à bord de son véhicule. Après l'avoir abandonné près
d'un arrêt de bus, le chauffeur de taxi part vaquer à ses
occupations tandis que la jeune femme attend un bus qui ne viendra
jamais.
C'est le début d'une
aventure nocturne pour une jolie poupée perdue au beau milieu d'un
monde peuplé de geeks étranges et pas toujours bien intentionnés...
Réalisé par Simon
Fellows, Malice in Wonderland est une œuvre plus ou
moins inspirée par le célèbre roman de Lewis Carroll, Alice
au Pays des Merveilles. A sa sortie en 2010, le film est
massacré par la critique et n'obtient pas plus de 10% de note
positive sur le célèbre site Rotten Tomatoes, faisant
ainsi du film de Simon Fellows une œuvre estampillée "Pourrie".
Pourtant, loin d'avoir envie de faire la promo d'un film qui joue
dans la même cour que l'excellent After Hours de
Martin Scorsese, j'avoue avoir beaucoup aimé Malice in
Wonderland.
Certainement pas à cause
de l'insipide interprétation de l'actrice Maggie Grace découverte
quelques années auparavant dans le très efficace premier volet de
la trilogie Taken, mais plutôt pour le visuel et
l'aspect délirant de quelques-uns de ses personnages qui, eux,
rappellent parfois, et dans une moindre mesure tout de même,
certaines œuvre de Terry Gilliam. Si ce n'était par un début
brouillon, noyé sous un déluge de dialogues aussi clairs qu'une
ruelle plongée dans une nuit sans Lune, le film aurait pu devenir
culte. Pas assez trash, ou irrévérencieux, plutôt timide en terme
d'interprétation (toujours Maggie Grace), le film se débarrasse
finalement peu à peu de cette chape de plomb étouffante qui
gangrène le scénario et se permet même d'offrir un minuscule
moment d'émotion vers la fin lorsqu'enfin, on apprend le pourquoi,
du comment.
Malice in
Wonderland se veut délirant, et il l'est. Et même si les
quelques flashs qui émaillent la conscience de l'héroïne, tentant
ainsi d'apporter quelques éclaircissement concernant sa fuite en
avant, on finit par s'en ficher royalement, préférant nous
concentrer sur la cavale des faux amoureux aux prises avec un parrain
pas très sérieux et de ses sbires aux gueules incroyables. Le film
de Simon Fellows n'est peut-être pas un chef-d’œuvre et
n'obtiendra sans doute jamais le statut de film culte, mais il ne
méritait sans doute pas les griefs que certains ont fait peser sur
lui. A voir, ne serait-ce que pour confirmer s'il le fallait, que le
film de Martin Scorsese demeure LA référence du genre...
After Hour, c'est vrai : un grand moment, que j'ai adoré (vu à l'époque où il y avait encore un cinéclub hebdomadaire sur France 3). Je me laisserais donc bien tenter par Malice in Wonderland, que je ne connaissais pas mais dont le titre m'amuse.
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