Alors qu'elle vient
d'être plaquée par son compagnon, Caroline s'installe dans un
nouvel appartement. Les habitants de l'immeuble sont rares. Une
vieille femme, un peu trop curieuse. Un aveugle et son chien Udo. Et
puis, le voisin du dessus, un brin pervers. La vie de Caroline est
morose et à part les cartons qu'elle doit penser à déballer, elle
n'a pas grand chose à faire de ses journées.
Des événements curieux
se produisent dans l'appartement. Portes et tiroirs s'ouvrent tout
seuls. Des objets tombent au sol et se brisent. Il y a même une
silhouette qui semble suivre la jeune femme. Bientôt Caroline
réalise qu'elle n'est pas tout à fait seule chez elle...
Premier long-métrage du
cinéaste suédois Christian Hallman, Sensoria se
résume assez vite et finalement à travers le court trailer qui
tourne sur la toile. Plein de promesse, celui-ci laissait présager
un nouveau film de demeure hantée plutôt attirant et pourtant, rare
sont les œuvres qui auront aussi peu fait ressentir la moindre
émotion.
Si
à sa décharge le film de Christian Hallman possède un sens du
cadrage particulièrement original avec des angles de vue étonnants,
Sensoria
déroule un scénario prodigieusement vide. En fait, on a
l'impression qu'il ne s'y passe pas grand-chose. Dérive d'une jeune
femme abandonnée à laquelle seule sa sœur vient rendre visite de
temps en temps, Caroline semble n'avoir à s'occuper que de ses
cartons. Travaille-t-elle ? On ne le sait pas. Quel est ce
mystérieux rendez-vous avec son psychiatre auquel elle ne s'est pas
rendue ? Pourquoi prend-t-elle des médicaments ? Quels
sont ces curieux personnages qu'elle croise parfois au détour d'un
escalier ou d'un couloir ?
Christian
Hallman crée des personnages ambigus sans véritablement les fondre
dans le récit. Entre un personnage glauque qui hume les effluves
dégagées par une poignée de main et une vieille femme un peu trop
curieuse, il y avait matière à développer une intrigue et rendre
au film ce que le peu d'imagination du cinéaste lui a volé :
l'angoisse.
Car
en effet, si la bande-annonce révèle ses intentions, le résultat,
lui, montre les immenses failles du scénario. Le titre lui-même
paraît en fait se référer à l'atmosphère pourtant plutôt
réussie. Bruits lointains, échos de voix, clapotis, couleurs ternes
et caméra se déplaçant lentement, tout était là mais le
réalisateur demeure fébrile et ne va pas jusqu'au bout de son
sujet, et c'est bien dommage. Un film plus ennuyeux qu'effectivement
effrayant...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire