Lors d'une perquisition,
l'inspecteur Carl Mørck, son meilleur ami, ainsi que leur collègue
tombent tous les trois dans un piège. Alors que l'un deux meurt et
que le second se retrouve paralysé à vie, Mørck échappe à la
mort de justesse. Ne pouvant plus exercer son métier à la
criminelle, son supérieur lui confie la responsabilité d'une
nouvelle section appelée Département V. Relégué dans les
sous-sols du commissariat afin d'enquêter sur de vieilles affaire
depuis longtemps classées, on lui adjoint un assistant d'origine
syrienne, Assad.
Pour leur première
enquête, les deux hommes jettent leur dévolu sur la disparition
d'un politicienne cinq ans plus tôt et que le responsable de
l'époque avait bâclée. Très vite, ils vont outrepasser les
limites qui leur sont accordées. Ce qui jusqu'à maintenant
s'apparentait à un suicide va prendre un tout nouveau visage
n'impliquant plus seulement le frère handicapé de la disparue mais
également d'autres individus...
D'origine suédoise, danoise et allemande, Les
Enquêtes du département V : Miséricorde
est le
tout premier volet d'une nouvelle série de films impliquant une
équipe d'enquêteurs plutôt réduite puisqu'ils ne sont que deux.
Comme s'ils avaient une fois encore besoin de nous le témoigner, les
cinémas policiers suédois et danois n'ont jamais été aussi en
forme que depuis quelques années. Entre séries et œuvres
cinématographiques, ces pays n'ont certainement plus rien à prouver
au reste du monde et apportent un plus indéniable à l'univers du
polar.
Bien
qu'ayant fait quelque peu l'impasse sur ce qui fait la particularité
de l'humour scandinave avec Les
Enquêtes du département V : Miséricorde,
le cinéaste Mikkel Norgaard signe un petit chef-d’œuvre de film
policier. Basé sur le premier volet d'une série de six romans
écrits par l'auteur danois Jussi Adler-Olsen, Miséricorde
semble être le premier d'une lignée de films qui en comptera
finalement quatre. Tout y est. De la vie privée compliquée du héros
jusqu'aux nécessaires flash-back insinuant peu à peu dans l'esprit
du spectateur une corrélation entre des événements passés et
l'intrigue sur laquelle nos deux inspecteurs décident de
ré-enquêter.
On
ne peut pas dire que l’œuvre du danois transpire la gaieté de
vie. Tout y semble dramatiquement sombre. L'humour omniprésent
habituellement inhérent au cinéma scandinave paraît avoir disparu
de cette bande presque horrifique si l'on se situe du point de vue de
la victime que l'on comprend très vite avoir été le sujet d'un
véritable psychopathe.
La
particularité de Les
Enquêtes du département V : Miséricorde
est d'avoir connu chez nous une première sortie non pas dans les
salle de cinéma mais sur Internet à travers des sites de
téléchargement tout à fait légaux. L'époque étant ce qu'elle
est, le scénario inclus le personnage très attachant de Assad, un musulman
pratiquant mais dont les habitudes quotidiennes inhérentes à sa
religion ne viennent pas parasiter le propos. En effet, le film est
un pur thriller qui évite tout écueil social inutile. Ici, nous
sommes au cœur d'une enquête particulièrement sombre dont les
différentes ramifications s'imbriquent à la perfection jusqu'au
dénouement final.
A
peu de chose près, le binôme fonctionne à la manière de Scully et
Mulder mais sans l'aspect fantastique de leurs enquêtes et
strictement masculine. L'un est plus posé quand l'autre use de
méthodes un peu plus musclées.
Il manque peut-être un peu de féminité dans cette équipe mais ce petit soucis sera sans doute réparé dès le second épisode de la saga. Les principaux interprètes Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja
Richter, Peter Plaugborg entre autres sont tous parfaitement
irréprochables et la superbe partition de Patrik Andrén, Uno
Helmersson et Johan Söderqvist colle parfaitement à l'intrigue.
Comme à l'aspect esthétique, elle correspond bien aux cannons en
vigueur dans ces pays nordique où le temps semble s'être figé. Un
bijou...
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