En Chine, un crime horrible a été
perpétré en ville : une jeune femme est retrouvée morte,
éventrée, et le bébé qu'elle portait est retrouvé dans un sac en
plastique jeté dans un canal. Le même jour, un second cadavre est
découvert, cette fois-ci dans le village de Fanling Shan Yiu. La
victime est elle aussi une femme enceinte. Elle a subit le même
traitement que la première sauf que cette fois-ci, son bébé à été
retrouvé à ses cotés. Ces détails laissent à penser qu'il n'y a
qu'un seul et même tueur. De plus, les deux femmes étaient mariées
chacune avec un policier.
Alors qu'il prend la
fuite, le responsable des meurtres est vite rattrapé par les
policiers chargé de mener l'enquête. Malmené afin d'avouer ses
crimes, il ne lâche pourtant rien. Mais un événement va contrarier
les inspecteurs qui, sous le ordres de leur supérieur ne vont pas
avoir d'autre choix que de libérer le suspect...
Avec Revenge: A
love story, le cinéaste chinois Ching-Po Wong signe son
troisième long-métrage. Mais ce qui n'aurait pu être qu'un simple
polar mâtiné de serial killer va se révéler une œuvre beaucoup
plus profonde qu'il n'y paraît. En effet, Ching_Po Wong réusit
l'exploit de mêler thriller et love story. Alors, évidemment, on
est loin, très loin ici de l'histoire d'amour façon Sur la
Route de Madison
de et avec Clint Eastwood.
L'univers dans lequel plongent corps et âme actrices et acteurs est
d'une stupéfiante noirceur. Les asiatiques, on le sait, s'y
connaissent en matière de vengeance. Il suffit juste de se remémorer
l'extraordinaire Old Boy de Chan-wook Park pour s'en
convaincre.
S'il est un fait aisément
établit à la vision de cette œuvre d'un pessimisme rare, c'est que
le spectateur ne peut en ressortir tout à fait indemne. Et pas
simplement parce la violence y est inouïe (des combats
particulièrement brutaux et un multiple viol très dérangeant),
mais aussi parce que l'on est touchés par cette idylle un peu
bancale entre ce jeune homme amoureux et immature et cette jeune
fille déficiente mentale aussi fragile qu'un pétale de fleur.
Revenge: A love
story est
une œuvre très cruelle, magnifiquement filmée (les quelques
ralentis ont, pour une fois, un réel intérêt et donnent un sens
poétique aux images qu'il ralentissent), interprétée avec justesse
et enrobée d'une très triste et très belle partition musicale. Si
au début, on peut trouver les meurtres gratuits et un peu faciles à
mettre en avant, leur exécution trouvent une véritable
revendication lors de ce flash-back qui en retournera plus d'un.
Malgré le choc des premières images, on n'est loin du film
d'horreur même si certains codes y sont visibles.
Revenge: A love
story est
un excellent polar qui, comme l'avait déjà entreprit Gaspar Noé
avec son traumatisant Irréversible,
choisit de commencer par la fin. Ou presque, puisque la véritable
conclusion interviendra logiquement à la fin. L’œuvre de Ching-Po
Wong est rigoureusement découpée en plusieurs actes soulignés par
de magnifiques citations reflétant à peu de choses près ce à quoi
nous devrons nous attendre durant les instants suivants. Le film est
passé sous un filtre n'accordant aux couleurs qu'une très petite
place. En effet, les seules teintes, du moins, celles qui
majoritairement illuminent
l’œuvre du cinéaste chinois sont le noir, le blanc, et tout un
panel de gris. Un choix judicieux qui renforce le sentiment de
malaise et de pessimisme qui enrobent le film. Une belle réussite
qui laisse présager le meilleur pour la suite de la carrière du
cinéaste Ching-Po Wong...
它必须是一个美丽的电影,但它是太暴力对我来说
RépondreSupprimerWaw ! Je me faisais la réflexion qu'il y avait un nouveau paradigme photographique aujourd'hui et qu'il était très intéressant... parce que je pensais aux ressemblances et différences d'avec Se7en de Fincher (sur l'extrait que tu as mis en introduction), et cette photographie moite (caniculaire) de certains films des années 90 (Delicatessen, Barton Fink, Se7en etc.). De l'horreur froide de Revenge (que je ne connais que d'après l'extrait, les photos et ton article), comme celle de "The Killing", chirurgicale, presque rationnelle, à la chaleur, presque romantique, de Se7en... J'ai le sentiment que la photographie "trahit" notre mode d'appréhension d'un meurtre.
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