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samedi 15 août 2015

Fùchóu zhě zhī sǐ de Ching-Po Wong (2010)




En Chine, un crime horrible a été perpétré en ville : une jeune femme est retrouvée morte, éventrée, et le bébé qu'elle portait est retrouvé dans un sac en plastique jeté dans un canal. Le même jour, un second cadavre est découvert, cette fois-ci dans le village de Fanling Shan Yiu. La victime est elle aussi une femme enceinte. Elle a subit le même traitement que la première sauf que cette fois-ci, son bébé à été retrouvé à ses cotés. Ces détails laissent à penser qu'il n'y a qu'un seul et même tueur. De plus, les deux femmes étaient mariées chacune avec un policier.
Alors qu'il prend la fuite, le responsable des meurtres est vite rattrapé par les policiers chargé de mener l'enquête. Malmené afin d'avouer ses crimes, il ne lâche pourtant rien. Mais un événement va contrarier les inspecteurs qui, sous le ordres de leur supérieur ne vont pas avoir d'autre choix que de libérer le suspect...

Avec Revenge: A love story, le cinéaste chinois Ching-Po Wong signe son troisième long-métrage. Mais ce qui n'aurait pu être qu'un simple polar mâtiné de serial killer va se révéler une œuvre beaucoup plus profonde qu'il n'y paraît. En effet, Ching_Po Wong réusit l'exploit de mêler thriller et love story. Alors, évidemment, on est loin, très loin ici de l'histoire d'amour façon Sur la Route de Madison de et avec Clint Eastwood. L'univers dans lequel plongent corps et âme actrices et acteurs est d'une stupéfiante noirceur. Les asiatiques, on le sait, s'y connaissent en matière de vengeance. Il suffit juste de se remémorer l'extraordinaire Old Boy de Chan-wook Park pour s'en convaincre.
S'il est un fait aisément établit à la vision de cette œuvre d'un pessimisme rare, c'est que le spectateur ne peut en ressortir tout à fait indemne. Et pas simplement parce la violence y est inouïe (des combats particulièrement brutaux et un multiple viol très dérangeant), mais aussi parce que l'on est touchés par cette idylle un peu bancale entre ce jeune homme amoureux et immature et cette jeune fille déficiente mentale aussi fragile qu'un pétale de fleur.

Revenge: A love story est une œuvre très cruelle, magnifiquement filmée (les quelques ralentis ont, pour une fois, un réel intérêt et donnent un sens poétique aux images qu'il ralentissent), interprétée avec justesse et enrobée d'une très triste et très belle partition musicale. Si au début, on peut trouver les meurtres gratuits et un peu faciles à mettre en avant, leur exécution trouvent une véritable revendication lors de ce flash-back qui en retournera plus d'un. Malgré le choc des premières images, on n'est loin du film d'horreur même si certains codes y sont visibles.

Revenge: A love story est un excellent polar qui, comme l'avait déjà entreprit Gaspar Noé avec son traumatisant Irréversible, choisit de commencer par la fin. Ou presque, puisque la véritable conclusion interviendra logiquement à la fin. L’œuvre de Ching-Po Wong est rigoureusement découpée en plusieurs actes soulignés par de magnifiques citations reflétant à peu de choses près ce à quoi nous devrons nous attendre durant les instants suivants. Le film est passé sous un filtre n'accordant aux couleurs qu'une très petite place. En effet, les seules teintes, du moins, celles qui majoritairement illuminent l’œuvre du cinéaste chinois sont le noir, le blanc, et tout un panel de gris. Un choix judicieux qui renforce le sentiment de malaise et de pessimisme qui enrobent le film. Une belle réussite qui laisse présager le meilleur pour la suite de la carrière du cinéaste Ching-Po Wong...


2 commentaires:

  1. 它必须是一个美丽的电影,但它是太暴力对我来说

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  2. Waw ! Je me faisais la réflexion qu'il y avait un nouveau paradigme photographique aujourd'hui et qu'il était très intéressant... parce que je pensais aux ressemblances et différences d'avec Se7en de Fincher (sur l'extrait que tu as mis en introduction), et cette photographie moite (caniculaire) de certains films des années 90 (Delicatessen, Barton Fink, Se7en etc.). De l'horreur froide de Revenge (que je ne connais que d'après l'extrait, les photos et ton article), comme celle de "The Killing", chirurgicale, presque rationnelle, à la chaleur, presque romantique, de Se7en... J'ai le sentiment que la photographie "trahit" notre mode d'appréhension d'un meurtre.

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