An 37. L'empereur Tibère
meurt, assassiné par le préfet Macron, sous les yeux de Caligula
qui dès lors, devient le troisième empereur de la dynastie
Julio-Claudienne. Véritable despote, le successeur de Tibère fait
assassiner tous ceux qu'ils jugent comme étant des traîtres. Son
entourage est ainsi décimé, et, provoque le désir de certains de
vouloir se débarrasser de lui. Le jeune empereur de vingt-cinq ans
organise d'immenses festins. Ridiculisant le Sénat, il élève les
épouses des sénateurs au rang de putains et leur ordonne de
participer à des orgies de sexe. Lors de son règne, Caligula,
fasciné par l'orient décide d'épouser sa jeune sœur Drusilla
malgré les réserves de celle-ci. Malheureusement, la jeune femme
meurt peu de temps après et l'empereur épouse alors la jeune et
controversée Caesonia.
A cause de ses excès,
certains voient en la mort de Caligula, la seule issue possible à
son règne de tyran. C'est ainsi que Longinus, le premier époux de
Drusilla et le chef de la garde prétorienne Chaerea fomentent le
futur assassinat de Caligula. Le premier coup d'épée est donné
lors d'une belle journée de promenade en famille qui se tranforme en
guet-apens. Au sommet des marches donnant dans ses quartiers
personnels, Caligula reçoit un coup d'épée de la part de Chaerea.
Puis une dizaine de soldats s'acharnent sur le corps encore en vie de
l'empereur et lui enfoncent leur lance dans le ventre. Caesonia elle
aussi est assassinée. Ainsi que le tout jeune enfant qu'elle lui a
donné. A sa place est élu quatrième empereur de Rome l'oncle de
Caligula, Claude. Ainsi s'achève le règne de "Caius César
Auguste Germanicus, pontife suprême, investi de la puissance
tribunicienne pour la 4e fois, consul pour la 4e
fois, père de la Patrie". Caligula est le récit
de cet empereur dont le règne n'aura duré que quatre années...
"Qu'ils
me haïssent, pourvu qu'ils me craignent !"
Réalisé par le cinéaste
italien Tinto Brass et, détail qui revêt ici une importance
fondamentale, produit par Bob Guccione, l'homme qui fonda le célèbre
magazine pornographique Penthouse, Caligula est une
œuvre tentaculaire qui provoqua de nombreux remous et qui fit
beaucoup parler d'elle. Il existe en effet deux, et même trois,
versions de cette œuvre que certains n'hésitèrent pas à juger de
malsaine même si l'on peut toutefois lui reconnaître d'indéniables
qualités. Et qui mieux que l'acteur Malcom McDowell pouvait mieux
représenter cette figure du despotisme, cet être mégalomane qui
fut, non seulement le troisième empereur de la dynastie
Juio-Claudienne mais peut-être aussi l'un des plus grands bouchers
de l'histoire de l'humanité puisqu'il ordonna l'exécution d'un
grand nombre de personnages ayant fait partie de son entourage. Le
budget initial de 17 500 000 $ alloué à l’œuvre du cinéaste
italien fut largement dépassé puisque le film couta en réalité
vingt-deux millions de dollars. Des figurants par centaines, des
décors grandioses qui, malgré leur aspect aujourd'hui "carton-pâte"
quelque peu suranné durent faire leur petit effet à l'époque.
Si l'on oubliera très
vite la version expurgée de toutes les scènes explicites durant
seulement 100 minutes (soit 35 de moins que la version de Tinto Brass
et, plus fort encore, 50 minutes de moins que celle du producteur
Bob Guccione), on se concentrera sur les deux autres. D'abord, celle
de Tinto Brass qui voulait faire de son œuvre un péplum historique
teinté d'un érotisme soft et de quelques passages très sanglants.
Mais le propriétaire du magazine Penthouse semble voir les choses
différemment. Il impose en effet une autre version, beaucoup plus
graphique. De l'érotisme soft chère à Tinto Brass, on passe alors
à de la véritable pornographie.
"Une
si jolie nuque sera tranchée dès que j’en donnerai l’ordre !"
Étonnant de voir se
croiser dans cette monstrueuse production parfois considérée comme
maladive des stars du cinéma traditionnel : MalcomMcDowell
donc, tout juste sorti de l'excellent C'était Demain
de Nicholas Meyer, et surtout connu pour avoir interprété
l'inquiétant Alex dans l'immense Orange Mécanique de
Stanley Kubrick, Peter O'Toole (Rosebud, Le
Voleur d'Arc en Ciel) ou encore John Gielgud (Le Chef
d'Orchestre), et des actrices et acteurs du cinéma
pornographique tels que Teresa Ann Savoy. Anneka Di Lorenzo et Lori
Wagner.
Les thèmes abordés sont
très nombreux. Outre la haine de l'empereur pour un Sénat qu'il
n'aura de cesse de tourner en ridicule, l’œuvre de Tinto Brass est
surtout un catalogue presque complet de toutes les déviances dont
est capable l'homme : meurtres, tortures, inceste, zoophilie,
urophilie, saphisme, homosexualité, bondage, fist, donnant ainsi une
image de la Rome Antique, dépravée. On peut ou pas juger mauvaise
l'idée de Bob Guccione d'avoir imposé des scènes hard dans le
film du cinéaste italient tant le film en lui-même se suffisait
peut-être. Toujours est-il, que ce sont en partie des scènes
d'orgie qui ont donné ses lettres de noblesses à une œuvre qui
n'aurait sans elles, peut-être pas eu une telle réputation d’œuvre
sulfureuse.
Curieusement, à voir la
version intégrale, les scènes d'orgies s'implémentant parfaitement
à la logique du scénario, ces dernières sont loin d'être aussi
choquante qu'on aurait pu le croire. Toutefois, Caligula
est ne œuvre qu'il faudra conserver à l'abri de certains regards,
notamment celui des enfants. Rare exemple de film capable de mêler
pornographie et péplum sans tomber dans le ridicule...
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