De la fiction...
Un lycée, aux
États-Unis. C'est l'automne et, comme tous les jours, des dizaines,
des centaines de lycéens se retrouvent dans l'établissement afin
d'y suivre leurs cours. Les plus populaires d'entre eux sont les
sportifs qui s'adonnent au football américain. Toujours entourés
des plus belles filles du lycée, ce sont les stars des lieux. Ils
ont réussi ce qui s'apparente ici comme le plus important. Ils ont
la notoriété et sont la fierté de leurs parents et de
l'établissement. La gente féminine est à leurs pieds. Les plus
jolies donneraient n'importe quoi pour être vues au bras de l'un
d'eux. Le sport les accapare tellement que les études sont mises au
second plan. Mais ils ont beau être musclés et avoir une belle
gueule., ils n'en sont pas moins d'un narcissisme à toute épreuve.
Ils n'ont pas grand chose dans la tête, ne sont pas très courageux
puisqu'ils ne s'attaquent qu'aux plus faibles, mais on leur pardonne
tout.
Et puis, il y a ceux que
l'on ignore. Ce sont souvent des intellectuels. Certains
s’intéressent à la musique. D'autres à la littérature. Ils ne
sont pas les plus beaux et ne sont pas ceux avec lesquels les jeunes
filles aimeraient être vues. Ils sont anodins et, contrairement aux
plus populaires des lycéens, ils marchent en regardant par terre.
Ils sont souvent solitaires et n'ont que très peu d'amis. La vie au
lycée est pour eux une épreuve terrible qu'il doivent subir au
quotidien.
Mais quelques-uns ont
choisi de surmonter les humiliations et les pressions qu'il endurent.
Depuis des semaines ils préparent une réplique aux affronts
multiples dont ils ont été les victimes. L'heure de la vengeance à
sonné pour d'eux d'entre eux. Deux jeunes adolescents qui vont
marquer durablement les esprits et l'histoire de ce lycée...
Nous nous souvenons tous
de la tuerie de Columbine qui s'est produite en 1999 aux États-Unis
et qui a fait treize morts et le double de blessés. Un drame
terrible dont s'inspire ici le cinéaste Gus Van Sant. Un film au
rythme lent et hypnotique qui montre de différents points de vue,
une journée comme une autre dans un établissement scolaire
américain mais qui va se terminer dans un bain de sang.
Contrairement à ce à quoi l’œuvre aurait pu ressembler, Elephant
ne se complaît pas dans un
carnage qui s'étirerait sur une heure trente mais décline durant
plus d'une heure une série de micro-événements faisant état de la
vie d'un lycée et des conséquences que peuvent avoir certains
comportement sur l'état psychique des plus faibles. On s'attend
évidemment à une fin dramatique, et c'est d'ailleurs ainsi que se
conclue l’œuvre. Le réalisme est saisissant et retranscrit assez
fidèlement les derniers instants des deux protagonistes, coupables
du massacre. Le film ne s'attache pourtant pas à développer le
trait de caractère de ces deux personnages, le cinéaste ayant
peut-être consciemment choisi d'abandonner les spectateur avec une
question importante à l'esprit et restée sans réponse:
Pourquoi ?
Gus
Van Sant décrit finalement assez peu ce qui a pu déboucher vers le
drame. Quelques phrases entendues par-ci, par-là. Quelques regards
de travers également. Mais pas de quoi pousser au meurtre. Et
pourtant, il se dégage un vrai malaise. Peut-être est-ce le vide
ressenti au travers des longs couloirs vidés de leurs élèves ?
Cette abominable solitude qui en plonge certains dans la dépression
quand d'autres forment des groupes compacts et solidaires ?
Elephant, au delà de
l'aspect volontairement minimaliste, touche en réalité parfaitement
au but. Il distille un vrai sentiment d'oppression. De celle qui
réussit à faire perdre parfois la raison. Une œuvre sobre et
magnifique...
… à
la réalité.
Les étudiants, Eric Harris et Dylan Klebold ont commis le 20 Avril 1999 un massacre dans l'établissement scolaire de Columbine, faisant treize morts : 11 élèves et un professeur. Ils blessèrent également 24 autres élèves à des degrés de gravité plus ou moins importants. A la suite de quoi, les deux adolescents ont mis fin à leur jours en se suicidant.
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