Tsuda Yoshiharu et Hizuru
forment un couple sans histoire. Lui travaille dans une grande
entreprise Tokyoïte, et c'est alors qu'il traverse le métro de la
ville qu'il croise une ancienne relation. Kojima est boxeur mais
cette activité n'arrive pourtant pas à refréner toute la violence
qu'il a en lui et qu'il libère ce jour là en agressant Tsuda sans
raison apparente.
Malgré tout, les deux
hommes finissent par se revoir, Kojima en profitant pour faire la
connaissance de Hizuru que Tsuda commence à soupçonner d'adultère.
Et même si la jeune femme ne trompe pas son mari, elle fréquente
Kojima, fasciné par cet homme violent. Afin de parvenir à ses fins,
soit prendre sa revanche sur Kojima, Tsuda s'inscrit dans un club de
boxe afin de s'y entraîner et devenir assez fort pour vaincre celui
qu'il considère désormais comme son adversaire.
Alors que Hizuru semble
prendre un malin plaisir à humilier Tsuda, ce dernier plonge de plus
en plus dans un état de semi-démence qui va mener le couple à sa
perte...
Shinya Tsukamoto n'est
pas un inconnu puisqu'on lui doit le culte et cyberpunk Tetsuo
datant de 1988 (auquel il donnera deux suite Tetsuo II
en 1992 et Tetsuo The Bullet Man en 2009). Avec Tokyo
Fist, il ne dévie pas d'un iota de la route sinueuse dans
laquelle il s'est engouffrée dès son premier long métrage. D'un
monde froid et déshumanisé représenté par de grands ensembles
faits de verre et de métal, il extrait quelques indigènes dont la
société exploite les capacités physiques et intellectuelles pour
n'en faire qu'une matière organique facilement malléable. De ces
corps dont on a sucé la moelle épinière jusqu'à la dernière
molécule, Shinya Tsukamoto crée des interactions charnelles qui
terminent leur course dans des feux d'artifices sanglants du plus bel
effet.
Il y a quelque chose
d'étrangement érotique et ésotérique dans ces joutes où la
sueur, les souffles et le sang s'entremêlent pour ne faire plus
qu'un. Un drame social qui vire au jeu sado-masochiste et sportif
entrelacé de plans de plus en plus serrés et rythmés par une
musique qui fusionne parfaitement avec l'image.
Tokyo
Fist demeure l'une des plus belles réussites de Shinya
Tsukamoto. Le film fait partie de cette frange du cinéma qui ne
plaira clairement pas à tout le monde mais qui excitera les neurones
des plus avertis...
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