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dimanche 19 juillet 2015

Tokyo Fist de Shinya Tsukamoto (1995)



Tsuda Yoshiharu et Hizuru forment un couple sans histoire. Lui travaille dans une grande entreprise Tokyoïte, et c'est alors qu'il traverse le métro de la ville qu'il croise une ancienne relation. Kojima est boxeur mais cette activité n'arrive pourtant pas à refréner toute la violence qu'il a en lui et qu'il libère ce jour là en agressant Tsuda sans raison apparente.

Malgré tout, les deux hommes finissent par se revoir, Kojima en profitant pour faire la connaissance de Hizuru que Tsuda commence à soupçonner d'adultère. Et même si la jeune femme ne trompe pas son mari, elle fréquente Kojima, fasciné par cet homme violent. Afin de parvenir à ses fins, soit prendre sa revanche sur Kojima, Tsuda s'inscrit dans un club de boxe afin de s'y entraîner et devenir assez fort pour vaincre celui qu'il considère désormais comme son adversaire.

Alors que Hizuru semble prendre un malin plaisir à humilier Tsuda, ce dernier plonge de plus en plus dans un état de semi-démence qui va mener le couple à sa perte...

Shinya Tsukamoto n'est pas un inconnu puisqu'on lui doit le culte et cyberpunk Tetsuo datant de 1988 (auquel il donnera deux suite Tetsuo II en 1992 et Tetsuo The Bullet Man en 2009). Avec Tokyo Fist, il ne dévie pas d'un iota de la route sinueuse dans laquelle il s'est engouffrée dès son premier long métrage. D'un monde froid et déshumanisé représenté par de grands ensembles faits de verre et de métal, il extrait quelques indigènes dont la société exploite les capacités physiques et intellectuelles pour n'en faire qu'une matière organique facilement malléable. De ces corps dont on a sucé la moelle épinière jusqu'à la dernière molécule, Shinya Tsukamoto crée des interactions charnelles qui terminent leur course dans des feux d'artifices sanglants du plus bel effet.

Il y a quelque chose d'étrangement érotique et ésotérique dans ces joutes où la sueur, les souffles et le sang s'entremêlent pour ne faire plus qu'un. Un drame social qui vire au jeu sado-masochiste et sportif entrelacé de plans de plus en plus serrés et rythmés par une musique qui fusionne parfaitement avec l'image.

Tokyo Fist demeure l'une des plus belles réussites de Shinya Tsukamoto. Le film fait partie de cette frange du cinéma qui ne plaira clairement pas à tout le monde mais qui excitera les neurones des plus avertis...


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