L'hiver est rude. Il fait
froid, il n'y a plus de bois à faire brûler dans la cheminée et
plus rien à manger non plus. Les parents de Marie et Jacob prennent
une décision difficile : Ils vont se débarrasser de leurs deux
enfants dans la forêt d'à coté. Prétextant qu'ils doivent aller
chercher du bois pour se chauffer, le père insiste pour que Marie et
Jacob les accompagne. Une fois parvenus jusqu'à la forêt, il leur
indique où ramasser le bois. Peu de temps après, les deux enfants
se retrouvent séparés et, lorsqu'ils se rejoignent enfin, c'est
pour constater que leur père a disparu.
Marie trouve dans sa
poche une lettre écrite par sa mère et dans laquelle elle les
conseille, elle et Jacob, de se rendre en Espagne chez leur oncle.
Les deux jeunes gens
quittent les bois et se retrouvent coincés dans une ferme tenue par
un couple de paysans légèrement timbrés. Ils parviennent à fuir
et font alors du stop et se retrouvent dans un squat à dormir sous
une tente dont la propriétaire est morte. Marie propose d'offrir
ses services à un homme qui avait jusqu'ici l'habitude de donner de
l'argent à l'ancienne propriétaire contre un peu de plaisir. Mais
Jacob ne le voit pas de cet œil là et décide de volet l'argent de
l'homme en le menaçant d'une arme. Mai ce dernier meurt et Marie et
Jacob n'emportent avec eux que dix malheureux euros. Alors que Jacob
a volé une mobylette, frère et sœur prennent la route pour
l'Espagne dans l'espoir d'être hébergés par leur oncle...
Si le cinéaste Alex Van
Warmerdam a appelé son film Grimm, ça n'est pas le fruit du
hasard. En effet, il a puisé dans l'un des plus célèbres contes
des frères Grimm, Hansel et Gretel, et dans lequel un frère
et un sœur sont abandonnés dans une forêt par leurs parents avant
d'être confrontés à une sorcière cannibale. La pureté de ses
personnages, loin d'imaginer ce que trament leurs parents, est très
vite oubliée au profit de l'urgence que revêt leur situation.
Trouver de l'argent et un toit les pousse au vol et à la
prostitution. Grimm se déroule de nos jours et avec tous les
risques qu'implique le contact avec la civilisation. Celle à
laquelle les deux héros avaient échappé jusqu'ici.
Alex Van Warmerdam ne
s'embarrasse parfois pas d'une concision rigoureuse lorsqu'il s'agit
d’enchaîner les scènes, ce qui donne souvent à ses œuvres un
aspect surréaliste, voire, cauchemardesque. Ici, on passe du conte
au road-movie. Puis d'une histoire d'Amour dans une luxueuse demeure
en Espagne à un pseudo (et contemporain) western dans une ville
abandonnée à la poussière, à une chèvre et un âne.
Sous certains aspects,
Grimm rappelle le cinéma
d'Alex De La Iglesia. Un brin moins fou, celui de Alex Van Warmerdam
finit par se déconnecter de la réalité pour plonger ses
personnages dans un univers surréaliste et burlesque. Une quatrième
dimension à l'intérieur de laquelle il viennent se calfeutrer. Une
manière de se protéger de la férocité du monde qui les entoure.
Grimm est une œuvre
d'excellente facture, qui sort un peu des sentiers battus mais qui
manque un peu de cette folie qui en aurait fait un film
exceptionnel !
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