De la fiction...
Marilyne, Bruno et leur
petite fille Morgane quittent leur logement du nord de la France pour
s'installer dans un chalet en montagne. Alors qu'ils rencontrent
Gladys et Patrick Castang, les propriétaires et promoteurs des
lieux, ils apprennent que les travaux de leur chalet ne sont pas
encore terminés. En attendant que tout soit en ordre, Patrick
propose à Bruno et sa petite famille de s'installer provisoirement
dans un chalet beaucoup luxueux sans débourser le moindre centime
supplémentaire. Bruno travaille dans un garage tandis que Marilyne
est embauchée comme femme de ménage par les Castang.
Ces derniers ont tendance
étaler leur réussite, ce qui à mesure que le temps passe, finit
par irriter les Caron. De plus, ces derniers doivent quitter leur
fastueux chalet pour une chambre d’hôtel et Marilyne est
remerciée, se retrouvant ainsi sans emploi.
Estimant être
déconsidérés par les propriétaires des lieux, Marilyne et Bruno
finissent par nourrir une haine farouche envers leurs voisins.
Marilyne accuse Bruno de trop laisser glisser les choses. Quand à
lui, excédé par les reproches de son épouse et le peu de cas que
font les promoteurs de leur situation, il décide de prendre enfin
les choses en main et de régler une bonne fois pour toute leur
problème...
« Ils
ne sont pas comme nous ces gens là »
Marilyne
Caron (Julie
Depardieu)
Possession(s)
de Eric Guirado s'inspire d'un authentique fait divers qui
s'est déroulé en 2003. S'il a changé les noms et quelques détails
supplémentaires à l'histoire vraie, le cinéaste décrit avec une
certaine réussite le drame qui a touché un couple et ses trois
enfants. L'autre couple, ici campé par Jérémie Renier et Julie
Depardieu, c'est celui qu'à choisi Guirado de mettre en avant. Le
film se consacre effectivement à développer l'antipathie née de
cette forme irrespect que peuvent ressentir les individus qui
pénètrent un univers radicalement différent du leur. Et ça, le
cinéaste arrive assez bien à nous le faire parvenir. Plus que
l'angoisse, c'est le malaise qui imprègne assez vite Possession(s)
qui touche le spectateur. Sans vraiment excuser ce qui va arriver, on
peut comprendre ce qui a poussé une famille à se rendre coupable
d'une telle extrémité. Les Castang (Lucien Jean-Baptiste et
Alexandra Lamy) sont i bien relégués au second plan que l'on peut
finir par les trouver détestables sous certains aspects.
Qui
n'a jamais marché sur un sol mouillé alors qu'une femme de ménage
vient d'y passer la serpillière ? Cette manière froide et
plutôt commode qu'on de se débarrasser de leurs problèmes les
membres de la famille Castang a quelque chose de terriblement
inhumain. Depardieu et Renier campent à merveille ce couple de
« Ch'tis » qui n'a pas vraiment sa place dans ce hameau
bourgeois où les regards appuyés des gens aisés a quelque chose de
dérangeant.
Le
film de Eric Guirado est une réelle réussite et peut se consommer à
la suite d'une autre très grande œuvre cette fois-ci signée Nicole
Garcia, L'adversaire, elle aussi adaptée d'un fait
divers authentique. Ce qui rapproche le plus ces deux témoignages
admirablement interprétés, c'est peut-être cette bouleversante
solitude qui suinte de la presque totalité des plans. A voir,
vraiment...
… à la
réalité
Plus
connu sous le nom de Tuerie du Grand Bornand,
le drame qui toucha la famille Flactif en 2003 a défrayé en son
temps la chronique. Xavier, sa femme et leurs trois enfants ont en
effet été les victimes des Hotyat, David et Alexandra, ainsi qu'un
couple d'amis, tous les quatre étant originaires du nord de la
France. Concernant les circonstances, le mystère reste entier. C'est
grâce à l'ADN retrouvé dans le luxueux chalet des Flactif que les
coupables ont pu être arrêtés. Le principal auteur, David Hotyat,
a prit perpétuité. Quand aux trois autres coupables, ils ont
respectivement écopé de quinze, dix et sept ans de prison...
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