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vendredi 20 mars 2015

Adam's Apples de Anders Thomas Jensen (2005)



Adam quitte le milieu carcéral dans lequel il a été enfermé. Néo-nazi convaincu et fier de l'être, il va passer quelques temps auprès de Yvan, homme d'église à la foi inébranlable qui recueille d'anciens prisonniers afin de faciliter leur réinsertion une fois leur liberté recouvrée. Mais entre les deux hommes, la rencontre se passe mal. D'un coté il y a ce pasteur convaincu de pouvoir « sauver » l'âme du second. De l'autre, il y a ce nazi qui affiche clairement ses positions et qui va tout tenter pour briser la foi de son sauveur.
A leur côté, il y a Gunnar, un ancien tennisman déchu et Khalid, un jeune pakistanais spécialisé dans l'attaque de stations services.

Yvan propose à Adam de trouver un objectif simple qu'il devrait accomplir durant son séjour. Avec un brin d'ironie, Adam propose à son bienfaiteur de faire un gâteau aux pommes. Ce qui tombe assez bien puisque le jardin qui entoure l'église possède un pommier qui demande beaucoup d'attention. Adam devra par conséquent s'en occuper jusqu'au premier août, jour où il pourra recueillir le fruit de ses efforts et ainsi préparer une tarte aux pommes...

L’œuvre de Anders Thomas Jensen (Les Boucher Verts), contrairement aux a priori que pourrait susciter une telle histoire, n'est pas le simple film trash auquel on pourrait s'attendre. Cette histoire vieille comme le monde entre le Bien et le Mal ici personnifiés par un ex-taulard néo-nazi et un pasteur aveuglé par la foi est une petite pépite. De celles qui se font si rares que le seul fait de pouvoir en être le spectateur est un privilège. Une caractéristique propre à celle et ceux qui fouinent un peu partout pour trouver la perle rare où qui ont dans leur entourage des relations assez généreuses pour partager avec d'autres leurs découvertes.

Adam's Apples est une merveilleuse fable au cynisme peut-être maintes fois vu dans ces grands cinémas que sont ceux des pays scandinaves et qui n'en doutons pas, parviennent à se hisser tout aussi haut qu'un certain cinéma belge (Au Nom Du Fils en étant un parfait exemple) mais ô combien efficace. Anders Thomas Jensen aurait pu noyer son œuvre dans un amoncellement d'actes trash et violents et la rendre ainsi invisible mais ce qui fait en réalité la force de ce petit bijou est justement ce mélange des genres qui nous submerge. Mads Mikkelsen, décidément extraordinaire quelque soit le rôle qui lui est confié, joue ce pasteur à la foi inébranlable victime de maux qui pourtant ne parviennent pas à le faire plier (il est atteint d'un mal incurable et est le père d'un enfant handicapé physique et mental). Face à lui, Ulrich Thomsen en néo-nazi ulcéré, voire halluciné face à cette incompréhensible implication religieuse dont fait preuve son bienfaiteur. A leurs côtés, des seconds rôles épatants : Ali Kazim dans celui de Khalid et Nicolas Bro dans celui de Gunnar.

Du trash, si vous en voulez, il y en aura. Mais pas de ceux qui naissent dans l'unique volonté de choquer. Ici, tout est histoire de sensibilité et de finesse. C'est peut-être, avec cet aspect de l’œuvre, ce mélange des genres cité plus haut qui rend chacun d'eux d'une force exceptionnelle. Cet homme d'église qui tend l'autre joue alors qu'il vient de subir un passage à tabac en règle, plutôt que de revêtir cette agaçante image de chrétien vivant hors du temps se trouve être en réalité particulièrement attachant. Tout comme ce néo-nazi d'ailleurs qui trouve auprès des spectateurs cet attachement qui peut-être lui a manqué plus jeune et l'a poussé dans les bras d'une frange politique extrémiste.

Naît alors une relation presque fusionnelle entre deux hommes que tout sépare. Une union impensable que la caméra filme avec beaucoup d'intelligence et d'émotion. De cette dernière d'ailleurs, on retiendra qu'elle nous scotche à la fin de l’œuvre, à ce moment très précis où l'on pense que tout est fini et qui nous cueille sans crier gare.
Anders Thomas Jensen est un homme généreux, peu avare, tout comme le sont ses acteurs. On sourit, on rit même parfois très fort (le chat qui fait les frais de la chasse aux corbeaux orchestrée par Khali), on admire avec quelle fragilité certaines scènes tiennent la route (tous ces moments d'intimité vulnérable que partagent les deux principaux acteurs), bref, on passe un merveilleux moment de cinéma...

2 commentaires:

  1. bravo mon lolodelabastoutenbas , j'aurais pas defendu ce film de meilleure facon =D

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  2. mince , c'est fred qui a ecrit hein! le compte de alvin etait encore connecté =D

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