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lundi 22 septembre 2014

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Richard Loeb et Nathan Leopold - Swoon de Tom Kalin (1992)



De la fiction...

Deux riches et brillants étudiants, Richard Loeb et Nathan Leopold Jr. se rendent responsables du meurtre d'un enfant. Alors même qu'ils n'ont pas encore perpétré leur méfait, ils ont déjà tapé la veille une lettre de demande de rançon sans même encore savoir qui serait leur victime. Il enlèvent l'enfant le lendemain, l'enferment dans une voiture de location, Nathan derrière le volant et Richard près du gamin. Ce dernier meurt sous les coups répétés de Richard, Nathan regardant effaré son compagnon donner la mort avec un certain plaisir.
Le soir même, les deux amants cachent le cadavre de l'enfant dans un marais après lui avoir brûlé le visage, le pénis et une cicatrice à l'aide d'acide chlorhydrique.

Malheureusement pour Richard et son complice, Nathan a laissé tomber ses lunettes sur le lieu du crime. La police ne met pas longtemps à remonter jusqu'à lui, la monture de ses lunettes étant d'un modèle extrêmement rare. Alors que les deux jeunes hommes ont préparé un alibi appris par cœur, ils sont trahis bien malgré eux par le chauffeur de la famille Leopold qui croyait venir en aide aux deux garçons en affirmant qu'il avait passé la soirée à réparer la voiture de Nathan. Détail qui nuit gravement à l'alibi qu'ils se sont inventés. Richard fait alors porter le chapeau à Nathan, affirmant que c'est ce dernier qui a organisé l'enlèvement et qui a tué le jeune garçon...

Réalisé par Tom Kalin, Swoon se base sur un fait divers réel survenu en 1924 à Chicago. Richard Loeb et Nathan Leopold, jeune couple d'homosexuels, ont effectivement tué un jeune garçon. Le film s'attache à décrire les rapports entre Richard, le meneur, et Nathan, si amoureux de son compagnon qu'il accepte de le suivre dans pérégrinations criminelles. De menus larcins tout d'abord. Quelques vols. Et puis ce projet fou de meurtre qui doit glorifier et cimenter leur union.

Le film se décompose en plusieurs segments. Le premier décrit le cheminement de ces deux jeunes étudiants aisés plongeant dans une criminalité de pacotille. Puis survient le meurtre, filmé froidement et sans compassion pour la victime. S'ensuit l'enquête policière avec force interrogatoires policiers. On y découvre un Richard moins solide que les apparences ne laissaient paraître et un Nathan plus maître de lui-même que son petit ami. C'est ensuite autour du procès que le film s'articule, avec ce qu'il faut de témoignages et cette aptitude qu'ont les médias de starifier les criminels de notre société. Loeb et Leopold ne se privent d'ailleurs pas de se pavaner devant les journalistes.
Puis c'est la prison pour nos deux assassins, avec ce qu'elle génère comme solitude et comme dangers.

Le film de Tom Kalin sort des sentiers battus et offre une vision toute particulière de la vie d'un couple improvisé d'homosexuels. Le cinéaste n'a pas peur d'user de mots qui aujourd'hui font encore bizarrement peur : « nègres », « juifs », « homosexuels ». Dans un très beau noir et blanc, l'intrigue est parsemée de plans presque oniriques et de cadrages surréalistes qui font de ce Swoon, une œuvre remarquable et belle malgré la dureté de son sujet. Une belle réussite donc...

...à la réalité

Richard Loeb et Nathan Leopold

Arrêtés à l'âge de dix-neuf et dix-huit ans pour l’enlèvement et le meurtre d'un jeune garçon nommé Bobby Franks, alors âgé de seulement 14 ans, Loeb et Leopold sont arrêtés et condamnés à la prison à vie. Plus que la rançon, les deux jeunes meurtriers voulaient surtout prouver qu'ils étaient en mesure de commettre le crime parfait. Si Leopold n'avais pas égaré ses lunettes, qui sait s'ils n'auraient pas mené leur projet à son terme. Si leur avocat à pu leur éviter la chaise électriques, les deux garçons n'ont en revanche pas pu éviter la prison à vie...

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