De la fiction...
Deux riches et brillants
étudiants, Richard Loeb et Nathan Leopold Jr. se rendent
responsables du meurtre d'un enfant. Alors même qu'ils n'ont pas
encore perpétré leur méfait, ils ont déjà tapé la veille une
lettre de demande de rançon sans même encore savoir qui serait leur
victime. Il enlèvent l'enfant le lendemain, l'enferment dans une
voiture de location, Nathan derrière le volant et Richard près du
gamin. Ce dernier meurt sous les coups répétés de Richard, Nathan
regardant effaré son compagnon donner la mort avec un certain
plaisir.
Le soir même, les deux
amants cachent le cadavre de l'enfant dans un marais après lui avoir
brûlé le visage, le pénis et une cicatrice à l'aide d'acide
chlorhydrique.
Malheureusement pour
Richard et son complice, Nathan a laissé tomber ses lunettes sur le
lieu du crime. La police ne met pas longtemps à remonter jusqu'à
lui, la monture de ses lunettes étant d'un modèle extrêmement
rare. Alors que les deux jeunes hommes ont préparé un alibi appris
par cœur, ils sont trahis bien malgré eux par le chauffeur de la
famille Leopold qui croyait venir en aide aux deux garçons en
affirmant qu'il avait passé la soirée à réparer la voiture de
Nathan. Détail qui nuit gravement à l'alibi qu'ils se sont
inventés. Richard fait alors porter le chapeau à Nathan, affirmant
que c'est ce dernier qui a organisé l'enlèvement et qui a tué le
jeune garçon...
Réalisé par Tom Kalin,
Swoon se base sur un fait divers réel survenu en 1924
à Chicago. Richard Loeb et Nathan Leopold, jeune couple
d'homosexuels, ont effectivement tué un jeune garçon. Le film
s'attache à décrire les rapports entre Richard, le meneur, et
Nathan, si amoureux de son compagnon qu'il accepte de le suivre dans
pérégrinations criminelles. De menus larcins tout d'abord. Quelques
vols. Et puis ce projet fou de meurtre qui doit glorifier et cimenter
leur union.
Le film se décompose en
plusieurs segments. Le premier décrit le cheminement de ces deux
jeunes étudiants aisés plongeant dans une criminalité de
pacotille. Puis survient le meurtre, filmé froidement et sans
compassion pour la victime. S'ensuit l'enquête policière avec force
interrogatoires policiers. On y découvre un Richard moins solide que
les apparences ne laissaient paraître et un Nathan plus maître de
lui-même que son petit ami. C'est ensuite autour du procès que le
film s'articule, avec ce qu'il faut de témoignages et cette aptitude
qu'ont les médias de starifier les criminels de notre société.
Loeb et Leopold ne se privent d'ailleurs pas de se pavaner devant les
journalistes.
Puis c'est la prison pour
nos deux assassins, avec ce qu'elle génère comme solitude et comme
dangers.
Le film de Tom Kalin sort
des sentiers battus et offre une vision toute particulière de la vie
d'un couple improvisé d'homosexuels. Le cinéaste n'a pas peur
d'user de mots qui aujourd'hui font encore bizarrement peur :
« nègres »,
« juifs », « homosexuels ».
Dans un très beau noir et blanc, l'intrigue est parsemée de plans
presque oniriques et de cadrages surréalistes qui font de ce Swoon,
une œuvre remarquable et belle malgré la dureté de son sujet. Une
belle réussite donc...
...à la réalité
Richard Loeb et Nathan
Leopold
Arrêtés à l'âge de
dix-neuf et dix-huit ans pour l’enlèvement et le meurtre d'un
jeune garçon nommé Bobby Franks, alors âgé de seulement 14 ans,
Loeb et Leopold sont arrêtés et condamnés à la prison à vie.
Plus que la rançon, les deux jeunes meurtriers voulaient surtout
prouver qu'ils étaient en mesure de commettre le crime parfait. Si
Leopold n'avais pas égaré ses lunettes, qui sait s'ils n'auraient
pas mené leur projet à son terme. Si leur avocat à pu leur éviter
la chaise électriques, les deux garçons n'ont en revanche pas pu
éviter la prison à vie...
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