Soo-Hyun
a tout pour être heureux. Un métier qu'il aime, une belle-famille
qui l'apprécie, et surtout une épouse, Se-Yeon, qui attend un
enfant de lui. Oui mais voilà, un tueur en série s'en prend à
celle-ci et la tue. Désormais Soo-Hyun n'a plus qu'un seul
objectif : mettre la main sur le meurtrier de sa femme et lui
faire payer très cher. Cet agent des services secrets fait appel à
l'un de ses collègues de travail afin qu'il lui fournisse une
capsule renfermant un émetteur, ainsi qu'un GPS. La police a
plusieurs suspects. Quatre en tout, et que le jeune homme traque les
uns après les autres. Il réalise très vite que le premier, puis le
second ne sont pas celui qu'il recherche. C'est plus tard qu'il met
la main sur Kyung-Chul, le véritable assassin de Se-Yeon.
Malgré
les avertissements de son beau-père et de sa belle-sœur qui
s'inquiètent de la tournure que prennent les événements, Soo-Hyun
prend en filature le tueur en série, parvient à l'arrêter puis à
lui faire comprendre son erreur. Mais plutôt que de le donner à la
police ou à le tuer, l'agent secret maîtrise Kyung-Chul et lui
fait avaler la capsule avant de le libérer.
Dès
lors, Soo-hyun a les moyens de suivre sa proie à distance, se
servant du GPS pour repérer le meurtrier. Chaque fois que ce dernier
tente d'ajouter une nouvelle victime à son tableau de chasse,
Soo-hyun débarque pour l'en empêcher avant de le battre presque
jusqu'à la mort et, 'à nouveau, le relâcher. Plus les deux hommes
vont se rencontrer, et plus le jeune homme saura se faire ingénieux
et violent dans l'art de la vengeance.
Le
mot est lâché : vengeance. Car dans
Akmareul boatda,
il ne s'agit ni plus ni moins que de cela. Celle d'un homme qui
souffre d'avoir perdu celle qu'il aime et avec laquelle il attendait
un enfant. Pendant presque deux heures et demi, c'est à une
véritable traque à laquelle nous assistons. Celle d'un agent secret
contre un tueur en série qui va connaître les pires heures de son
existence. Le personnage de Soo-Hyun (Lee Byung-Hun) va littéralement
perdre toute mesure et s'adonner à des pratiques qui vont finalement
en faire un être presque à la hauteur de celui qu'il traque. Un
Min-Sik Choi (Old Boy)
renversant qui donne toute la mesure de son talent. Le film est long
dans sa durée mais le réalisateur Kim Jee-Woon maîtrise
parfaitement son sujet.
On
pourra évidemment douter de certains aspects comme cette fameuse
capsule qui permet à Soo-Hyun d'entendre avec netteté les propos
tenus par l'assassin alors qu'elle se situe dans son estomac. Pas
très crédible tout cela mais bon, le rythme est tellement
frénétique et les images procurent un tel choc visuel qu'à la
limite, on se fiche des quelques incohérences qui se situent dans le
scénario.
En
réalité, l'émotion que procure Akmareul
boatda
est réelle. Elle fait partie de cet inaltérable besoin de vengeance
qui nous touche lorsque l'un des notres est en danger. Même sans
montrer ouvertement qu'il y a eu viol, le fait même de penser à cet
homme qui a osé poser la main sur l'épouse du héros avant de la
tuer, justifiera sans doute pour certains un mobile largement
suffisant pour accepter l'idée de vengeance.
Visuellement,
et au delà de la très belle confrontation que mènent les deux
personnages principaux, c'est la virtuosité de certains plans et la
beauté sordide des images qui clouent au plancher. Akmareul
boatda
n'est pas qu'un simple thriller dans lequel la violence et l'action
mènent la dance. C'est aussi une vraie claque artistique. Le cinéma
asiatique nous a, depuis pas mal d'années, déjà prouvé qu'il
était à la hauteur de celui des autres continents. En matière de
cinéma, la Corée est une terre fertile qui n'a pas fini de nous
surprendre...
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