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lundi 9 juin 2014

Antiviral de Brandon Cronenberg (2012)


 
 

Dans un monde où devenir célèbre est accessible à tous, et dans lequel certains restent dans l'ombre et fantasment sur des individus injustement définis comme stars, il est aisé d'imaginer les dérives qui peuvent découler de l'engouement qui naît de cette passion contemporaine. Une maladie dégénératrice qui touche nos têtes blondes et même, parfois, leurs parents. Comme des pantins, il restent figés devant l'écran de leur téléviseur, à savourer d'insipides programmes où ne véhiculent que des messages sans intérêts. Brandon Cronenberg extrapole l'idée même de ce fanatisme de pacotille, lui donnant tous les aspects d'une drogue à laquelle s'essaie la jeunesse dans l'espoir d'approcher un peu plus encore ceux qu'elle idolâtre.

Syd March travaille pour Dorian Lucas dont la clinique offre l'opportunité aux fans de célébrités d'habiter dans leur organisme des échantillons de virus prélevés sur ces dernières afin de leur donner la possibilité d'être plus proches encore de celles-ci. Le jeune homme s'essaie lui-même à ces drogues un peu particulières et notamment à celles issues des tissus de Hannah Geist, la représentante la plus célèbre de la marque Lucas. Il emporte chez lui et en toute illégalité quelques échantillons afin de les tester sur lui-même avant d'introduire un flacon de son propre sang dans une étrange machine permettant de donner un visage humain au virus. Une manière pour lui d'arrondir les fins de mois en revendant le produit de ses expériences à des trafiquants dont Arvid n'est pas des moindres. Ambigu, ce personnage au premier abord sympathique voit en Syd non pas un ami mais un fournisseur sans lequel il ne peut se fournir en matière premières issues des laboratoires Lucas. Alors que le plus fidèle collaborateur de Dorian Lucas vient de tomber pour fraude, c'est Syd qui prend sa place. Lorsque l'on apprend que la star de l'entreprise Lucas a été infectée par un virus, Syd se rend à l'hôtel où elle séjourne afin de pratiquer un prélèvement. Duquel il s'injectera une dose comme à son habitude.

Une erreur fatale puisqu'après être tombé malade et dans un coma partiel, Syd se réveille et apprend que Hannah Geist est condamnée à mourir après voir été infectée par un virus venu de Chine...

Répétez : Blanc, blanc, blanc, blanc, blanc, blanc... que boit la vache ? Du lait ? Non ! De l'eau bien sûr. Maintenant dites qu'elle couleur prédomine dans cet Antiviral nauséeux. Le blanc ? Oui, peut-être. Mais sans doute beaucoup le rouge également. Effectivement, tout semble immaculé. Les murs sont blancs, les meubles aussi. Comme la nourriture vendue par le personnage de Arvid (interprété par Joe Pingue) et partiellement constituée de cellules humaines. Après avoir vampirisé le public, les médias offrent aux cliniques l'opportunité de se faire de l'argent sur le dos des gamins qui ne voient pas les dangers de cette abominable dérive qu'est le désir de mimer ceux qu'ils fantasment. Vampirisme, oui. Mais également cannibalisme au travers de cette viande au teintes maladive et qui colle parfaitement l'environnement clinique dans lequel baignent les personnages. Syd lui-même (l'excellent Caleb Landry Jones) a le visage pâle, maladif. Dès le départ on se dit qu'il ne va pas aller très loin dans ses recherches et qu'il est sans doute déjà l'hôte d'un invraisemblable mélange de virus.

Brandon Cronenberg reprend le flambeau d'une horreur viscérale abandonnée par son célèbre papa, David Cronenberg. Mieux vaut oublier l'héritage laissé par ce dernier (Chromosome 3, Rage, Faux-semblants, La Mouche, etc...) pour se concentrer sur cet Antiviral plutôt réussi. En tout cas, un essai concluant qui laisse présager d'une relève à la hauteur. L’œuvre contient suffisamment de scènes choques pour maintenir en éveil les amateurs d'horreur génétique. Le fiston s'offre quelques hommages appuyés (l'absence de vulve chez Hannah Geist et qui rappelle l'utérus trifide de Claire Niveau dans Faux-semblants) et même quelques impressionnantes visions de cauchemars comme celle durant laquelle Syd est littéralement "branché" à sa machine.

Antiviral s'inscrit finalement dans l'air du temps. Il suffit de voir l'engouement de certains à vouloir ressembler à leur idôle pour imaginer les excès jusqu’aux-quels ils seraient peut-être prêts à se rendre pour leur ressembler. Heureusement, ceci n'est encore aujourd'hui que de la science-fiction. Mais pour combien de temps ?

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