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mercredi 19 février 2014

Holiday de Guillaume Nicloux (2010)




Michel Trémois déboule un soir, affolé, dans une pharmacie proche d'une gare. Le propriétaire des lieux se rappelle de cet homme qui s'est déjà présenté à lui la veille afin d'appeler un taxi. Le pharmacien et son épouse lui proposent gentiment de passer la nuit chez lui. Les événements qui se sont produits les deux derniers jours se bousculent alors dans son esprit.


Alors qu'il a échoué en compagnie de sa femme Nadine et de sa belle-mère Christiane Mercier dans un hôtel à l'excellente réputation, une série d'événements l'ont conduit à se retrouver impliqué dans le meurtre de Eva Lopez, cantatrice et accessoirement, propriétaire de l'établissement. Déjà qu'entre Nadine et Michel les rapports se font de plus en plus difficiles (Nadine n'éprouve plus aucun plaisir au contact de Michel), l'homme croise le chemin de personnages pour le moins curieux et énigmatiques : Richard Ponce, une espèce de détective affublé d'une abominable dentition et qui parcourt les couloirs de l'hôtel. Anthony Rivière, un homme adultère prédisposé à se laisser attacher aux montants de son lit afin de satisfaire sa maîtresse. Marie-Paule, une employée illuminée persuadée que l'invasion des Atlantes, que seuls quelques élus ont la possibilité de voir, a commencé. Ou encore, Hervé Delteil, qui rôde dans l'hôtel et passe son temps à geindre depuis le départ de son épouse deux ans plus tôt...



Guillaume Nicloux réalise ici une œuvre fantaisiste remplie de scènes savoureusement décalées. Déjà, le générique du début interloque avec ses matières qui s'écoulent et dont le spectateur se fait une idée aussi rapide que précise. Elle reflètent à elle-seules et résument le contenu de ce qui va suivre. Holiday est un rêve éveillé qui tient autant du songe que du cauchemar. Les vomissures, semences et autres tâches de sang sont le résultats des excès dont se rendent coupables les locataires de l'hôtel. Un nain libertin et fumeur d'herbe accompagné d'une femme qui met assez facilement sa poitrine à l'air propose à Michel (le toujours excellent Jean-Pierre Darroussin) une partie carrée que ce dernier rejette avec vigueur avant d'aller s'enfoncer dans les affres d'une drogue beaucoup plus efficace et officiellement admise par les autorités : le somnifère. Le début d'une incroyable aventure. Un chemin pavé de rencontres grotesques desquelles le spectateur parvient à s'arracher quelques sourires. Un humour noir, grinçant et parfois provoquant que quelques longueurs viennent entacher.


Darroussin dépérit en direct, devant nos yeux de voyeurs impuissants. Sa femme découvre l'orgasme auprès d'un parfait inconnu. On se fiche un peu du destin de cet homme qui voudrait motiver sa femme à extérioriser ses fantasmes mais qui la bride lorsqu'elle s'y met. Guillaume Nicloux, Jean-Bernard Pouy et Nathalie Lenthreau concoctent un scénario digne d'un roman d'Agatha Christie sous influence de drogues dures.

Autour d'une bande de joyeux lurons qui prennent leur rôle (peut-être pas) très au sérieux, le scénario rocambolesque chemine vers une issue qui confine à l'enquête policière avec à la clé, la révélation du meurtrier. Celle-ci se révèle finalement assez classique avec un regroupement des personnages à la manière d'un Hercule poirot du dimanche récoltant des applaudissements une fois le nom de l'assassin révélé. Holiday est donc un film plaisant, original, amusant sans vraiment être à mourir de rire. Une surprise agréable...

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