Michel Trémois déboule
un soir, affolé, dans une pharmacie proche d'une gare. Le
propriétaire des lieux se rappelle de cet homme qui s'est déjà
présenté à lui la veille afin d'appeler un taxi. Le pharmacien et
son épouse lui proposent gentiment de passer la nuit chez lui. Les
événements qui se sont produits les deux derniers jours se
bousculent alors dans son esprit.
Alors qu'il a échoué en
compagnie de sa femme Nadine et de sa belle-mère Christiane Mercier
dans un hôtel à l'excellente réputation, une série d'événements
l'ont conduit à se retrouver impliqué dans le meurtre de Eva Lopez,
cantatrice et accessoirement, propriétaire de l'établissement. Déjà
qu'entre Nadine et Michel les rapports se font de plus en plus
difficiles (Nadine n'éprouve plus aucun plaisir au contact de
Michel), l'homme croise le chemin de personnages pour le moins
curieux et énigmatiques : Richard Ponce, une espèce de
détective affublé d'une abominable dentition et qui parcourt les
couloirs de l'hôtel. Anthony Rivière, un homme adultère prédisposé
à se laisser attacher aux montants de son lit afin de satisfaire sa
maîtresse. Marie-Paule, une employée illuminée persuadée que
l'invasion des Atlantes, que seuls quelques élus ont la possibilité
de voir, a commencé. Ou encore, Hervé Delteil, qui rôde dans
l'hôtel et passe son temps à geindre depuis le départ de son
épouse deux ans plus tôt...
Guillaume Nicloux réalise
ici une œuvre fantaisiste remplie de scènes savoureusement
décalées. Déjà, le générique du début interloque avec ses
matières qui s'écoulent et dont le spectateur se fait une idée
aussi rapide que précise. Elle reflètent à elle-seules et résument
le contenu de ce qui va suivre. Holiday est un rêve éveillé
qui tient autant du songe que du cauchemar. Les vomissures, semences
et autres tâches de sang sont le résultats des excès dont se
rendent coupables les locataires de l'hôtel. Un nain libertin et
fumeur d'herbe accompagné d'une femme qui met assez facilement sa
poitrine à l'air propose à Michel (le toujours excellent
Jean-Pierre Darroussin) une partie carrée que ce dernier rejette
avec vigueur avant d'aller s'enfoncer dans les affres d'une drogue
beaucoup plus efficace et officiellement admise par les autorités :
le somnifère. Le début d'une incroyable aventure. Un chemin pavé
de rencontres grotesques desquelles le spectateur parvient à
s'arracher quelques sourires. Un humour noir, grinçant et parfois
provoquant que quelques longueurs viennent entacher.
Darroussin dépérit en
direct, devant nos yeux de voyeurs impuissants. Sa femme découvre
l'orgasme auprès d'un parfait inconnu. On se fiche un peu du destin
de cet homme qui voudrait motiver sa femme à extérioriser ses
fantasmes mais qui la bride lorsqu'elle s'y met. Guillaume Nicloux,
Jean-Bernard Pouy et Nathalie Lenthreau concoctent un scénario digne
d'un roman d'Agatha Christie sous influence de drogues dures.
Autour d'une bande de
joyeux lurons qui prennent leur rôle (peut-être pas) très au
sérieux, le scénario rocambolesque chemine vers une issue qui
confine à l'enquête policière avec à la clé, la révélation du
meurtrier. Celle-ci se révèle finalement assez classique avec un
regroupement des personnages à la manière d'un Hercule poirot du
dimanche récoltant des applaudissements une fois le nom de
l'assassin révélé. Holiday est
donc un film plaisant, original, amusant sans vraiment être à
mourir de rire. Une surprise agréable...
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