Julie
et Louis Wormser sont mari et femme et vivent dans une luxueuse
demeure de Saint Tropez. Après avoir appris de la bouche de son
médecin qu'il était cardiaque, Louis s'est mis à la boisson,
frustré de ne plus pouvoir avoir de relation sexuelles avec son
épouse. Délaissée, celle-ci fait un jour la connaissance de Jeff
Marle, jeune écrivain installé deux maisons plus loin. Très vite,
ils entretiennent une relation adultère. Louis, qui très souvent
boit pour oublier ses problèmes de cœur, monte se coucher tôt le
soir. Les amants en profitent donc pour faire l'amour au rez de
chaussée. Un jour, Julie ne supportant plus cette vie que lui offre
Louis, décide avec la complicité de Jeff d’échafauder le meurtre
de son époux.
Julie
tuera Louis puis ce sera au tour de Jeff de prendre la relève et de
simuler la disparition de la victime en pleine mer à bord de son
bateau de pêche.
Le
soir venu, Jeff quitte la demeure des Wormser et rentre chez lui afin
d'être vu par la voisine commune à l'écrivain et aux Wormser et
ainsi pouvoir justifier un alibi au cas ou la police ferait plus tard
une enquête. Louis, qui est à l'étage de sa demeure est effondré
sur son lit, ivre. Julie monte alors et en profite pour se saisir
d'un objet et l'assomme violemment avant de redescendre au rez de
chaussée. Elle finit par s'endormir sur le canapé mais lorsqu'elle
se réveille plus tard, elle entend des bruits sourds. Louis est
encore vivant. Julie se fait discrète et entend son mari quitter la
maison et partir à bord de sa voiture.
Jeff
disparaît durant quelques jours comme il avait prévu de le faire
afin de ne pas éveiller de soupçons sur lui. Julie et lui
correspondent cependant par courrier, se donnant mutuellement des
nouvelles de l'affaire. Le commissaire Villon, accompagné de son ami
et commissaire Lamy en vacances à Saint Tropez, se rend chez les
Wormser afin de discuter avec Julie de la disparition de Louis.
Alors
que se passe d'abord comme prévu, Julie apprend de la bouche de son
banquier que Louis a retiré avant sa disparition la totalités des
fonds qu'il conservait dans un coffre-fort. De plus, Jeff finit par
ne plus donner de nouvelles...
Claude
Chabrol, qui a déjà derrière lui une solide filmographie (Landru,
Que La Bête Meurt, Le Boucher),
réalise ces Innocents
Aux Mains Sales
en 1974. Cette année là, il tournera trois œuvres, celle-ci étant
la dernière. Romy Schneider interprète Julie, cette jeune femme
séduisante qui ne laisse (presque) aucun homme indifférent.
Accompagnée par l'acteur américain Rod Steiger (Lucky
Luciano)
et l'acteur italien Paolo Giusti, elle exploite sa beauté auprès de
son amant et même des policiers qu'elle tente de charmer lors de
l'enquête policière. Si Les
Innocents
Aux Mains Sales
n'est clairement pas la meilleure œuvre de Claude Chabrol, elle
distille malgré tout une atmosphère et un suspens qui tiennent la
route durant une bonne grosse moitié du film.
On
appréciera le piège se refermant sur Julie, la disparition de
Louis, et l’ambiguïté des rapports entre les amants. En fait, ce
qui passionne durant un temps est le fait de ne pas en savoir
davantage que l'héroïne sur la disparition de Louis et de Jeff. On
pourra éventuellement s'étonner de ressentir les mêmes angoisses
que l'héroïne. Si le personnage volontairement niait du commissaire
Villon (Pierre Santini) laisse plutôt froid, celui, fin et aiguisé
du commissaire Lamy en va tout autrement. Sorte de Monk avant
l'heure, il est capable de deviner, presque dans les moindres
détails, le cheminement de cette affaire sordide. Au point que l'on
finit par se demander si le commissaire ne serait pas un brin
extralucide. Ce qui est dommageable, c'est qu'à chaque retournement
de situation, c'est à ce moment très précis que de nouveaux
soupçons (toujours les bons), parviennent jusque dans l'esprit de ce
flic sensiblement cabotin.
Ce
qui faisait le charme des Innocents
Aux Mains Sales
est passablement anéanti par la suite par un trop grand nombre de
pirouettes scénaristiques. Ce qui jusqu'à maintenant nous semblait
crédible devient un peu trop surréaliste pour nous convaincre
définitivement. Mais il faut tout de même pas bouder notre plaisir
car outre le jeu d'acteur convainquant de la part de l'ensemble des
artistes convoqués à cette perverse machination, on appréciera
l'ambiance troublante de certaines scènes, et une fin qui l'est
encore davantage.
A
noter l'interprétation de Jean Rochefort dans le rôle de l'avocat,
Maître Légal : Savoureuse.
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