Une
variation du champ magnétique terrestre serait-elle en mesure de
provoquer la fin du monde ? Une catastrophe invisible dont les
conséquences pourraient être irréversibles. Le biologiste Ernest
D. Hubbs constate avec inquiétude des changements dans le
comportement des fourmis. Une nouvelle espèce prend l'initiative
d'exterminer toute trace de vie, aidée par d'autres spécimens et
laissant de coté les oppositions et les luttes qui les faisaient se
battre entre elles. Aidé par James R. Lesko, l'entomologiste mène
alors des expériences visant à contrer l'invasion de millions
d'insectes qui dévorent tout sur leur passage. Les animaux même les
plus gros ne font pas le poids face à leur nombre grandissant. Ces
insectes érigent des fourmilières à l'architecture complexe
profilées comme d'immenses cathédrales du sommet desquelles elles
guettent les moindres faits et gestes de leur principal prédateur,
l'homme.
Celui-ci
tente bien d'endiguer leur prolifération mais même son ingéniosité
ne pèse pas lourd devant l'extraordinaire volonté des fourmis.
Derrière leurs tentatives de mettre un terme au fléau, Hubbs et
Lesko analysent des courbes graphiques et en concluent que certaines
fourmis communiquent afin d'envoyer des informations sous la forme
d'ordres que la masse impressionnante de leurs congénères exécute
ensuite.
Après
une courte tentative de contact auprès des fourmis de la part de
Lesko, ce dernier fait exploser les "buildings" de terre
entourant l'observatoire dans lequel Hubbs et lui ont choisi de
s'enfermer pour étudier. Bientôt, une jeune femme rejoint le duo.
Seule rescapée d'un massacre dont sont involontairement responsables
les deux chercheurs après l'épandage d'une substance toxique autour
de l'observatoire et censée exterminer les fourmis s'approchant
dangereusement du l'édifice. Si jusqu'à maintenant les rapports
qu'entretiennent les deux hommes sont courtois, ils se désagrègent
quelque peu lorsque Lesko comprend qu'il a été piégé par Hubbs.
En effet, chacun devient le sujet d'une expérience, un cobaye dont
l'utilisation sert à laisser les fourmis l'attaquer afin de
comprendre leur stratagème et ainsi de les contrôler.
Ces
dernières viennent d'ériger de nouvelles structures dont la forme
possède un but bien précis: celui de refléter les rayons solaires,
de les projeter contre la surface de l'observatoire et ainsi de faire
monter dangereusement la température interne. Ce qui a pour effet de
rendre les ordinateurs inopérant une grande partie de la journée.
Si Hubbs contemple avec une certaine délectation leur œuvre, Lesko
mène une expérience visant à créer un "bruit blanc" et
ainsi d'éradiquer leurs microscopiques ennemis.
La
guerre commence alors entre l'homme et l'insecte...
Réalisé
par Saul Bass (dont ce sera d'ailleurs le seul film), "Phase IV"
est une œuvre étrange, atypique et déroutante. Possédant une
certaine aura auprès des cinéphiles, on peut tout de même se
demander ce qui en fait un film culte. L'aspect rudimentaire des
effets-spéciaux, le montage "à l'arrache" et le rythmes
soporifique auraient pu (dû?) le cantonner dans le peu enviable
registre du cinéma Z.
"Phase
IV" est une œuvre de science-fiction qui lorgne également du
coté du film catastrophe teinté d'ésotérisme. Dès le départ on
est surpris par la bande son. Signée par Brian Gascoigne ("La
Forêt D'Émeraude"), elle nous plonge dans un état à la
limite de la léthargie, facilité par le rythme hypnotique imposé
par la mise en scène de Saul Bass. L'action se situe sur deux plans:
tout d'abord, nous avons d'un coté deux hommes hommes de science
enfermés dans un laboratoire de recherche afin afin de détruire
dans l'œuf le fléau naissant. Opposant chacun leur vision des
évènements, l'évolution de leurs recherches en sont ralenties.
D'un autre coté, les fourmis. Organisées en colonies mutantes,
elles parviennent à s'adapter à tout type d'agressions.
Lorsqu'elles sont freinées par un insecticide, elles l'analysent
afin de créer une variété immunisée de leur espèce capable de se
prémunir des effets mortels de ce dernier. Trippant d'un point de
vue auditif et visuel, "Phase IV" est un véritable O.F.N.I
qui mérite d'être vu au moins une fois ne serait-ce que pour s'en
faire une idée personnelle...
J'adore le sujet, c'est sûr ! Et la dernière image avec les silhouettes des fourmis à contre jour, perchées sur leurs pyramides me glace le sang... Bien sûr, comme tu le dis, les effets spéciaux risquent d'être décevants... Il y a vraiment des films qui mériteraient d'être repris avec les moyens que le cinéma utilise aujourd'hui... les cinéastes en manque d'inspiration devraient s'y pencher... C'est comme "les fourmis" de Werber ou dans un autre style " La Nuit des Temps" de Barjavel... je ne comprends toujours pas pourquoi leur version cinématographique n'a toujours pas été réalisée...
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