Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Imogen Poots. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Imogen Poots. Afficher tous les articles

samedi 27 novembre 2021

Chatroom de Hideo Nakata (2010) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Les film s'articulant autour d'internet et de ses néfastes effets sont assez nombreux mais pas toujours de très bonne qualité. Dans le pire des cas on se farcit des purges comme le Open Window de Nacho Vigalondo et dans le meilleur, on a parfois droit à de petits bijoux tels que Searching : portée Disparue d'Aneesh Chaganty ou le traumatisant Megan is Missing de Michael Goi. Lorsque le cinéaste Hideo Nakata (auteur du chef-d'oeuvre Dark Water en 2002) quitta son Japon natal pour l'Amérique afin d'y réaliser la suite de The Ring de Gore Verbinski en 2005 qui était déjà lui-même le remake de Ringu que le japonais avait tout d'abord réalisé en 1998 (vous suivez?), on ne s'attendait certainement pas qu'après ce court passage par les États-Unis, le goût de l'exotisme à l'occidentale lui reprenne cinq ans plus tard. C'est pourtant malgré tout ce qui se produira en 2010, année où il réalisera sur le territoire britannique le film Chatroom. L'une des pierres angulaires d'un genre qui se penche sur les dérives des réseaux sociaux. Passées les dix premières minutes environ, véritable supplice pour quiconque n'a pas spécialement envie de se frotter à des images exhibant des adolescents caricaturés au possible (est-ce donc cela, ce jeu d'acteurs si couramment vanté par tant de critiques?) et à des décors qui évoquent les couleurs flamboyantes d'une Tokyo illuminées aux néons concentré en un seul lieu clôt et décrépit, le long-métrage de Hideo Nakata va par la suite nous réserver des surprises que ne laissent pas forcément entrevoir les premiers instants...


Un drôle d'univers que ce long couloir qui semble être celui d'un hôtel et où chaque porte donne sur une Chatroom (salon de discussion virtuel mis à disposition des internautes) invitant le curieux de passage à participer à un thème bien précis. L'action se situe à Chelsea, un quartier du nord de Londres. William est l'un de ces adolescents accrocs aux mondes virtuels et aux discussions sur Internet en particulier. D'où l'idée qui lui vient de créer un salon consacré aux ''Adolescents de Chelsea'' qui va bientôt attirer une petite poignée de curieux dont Jim, un jeune garçon mal dans sa peau auquel ses nouveau amis Eva, Emily, Mo et donc William vont apporter leur soutien. L'idée de départ de Chatroom est donc d'exposer des gamins un peu perdus réunis sur le même salon de discussion. Mais là où le génie du scénario d'Enda Walsh et de la mise en scène de Hideo Nakata s'expriment se situe tout autant dans le visuel que dans la direction d'acteurs. Car s'il faut quelques instants pour comprendre le principe, le résultat à l'écran ne se fait pas longtemps attendre. Plutôt que de coller le nez du spectateur face à des adolescents rivés devant leur ordinateur, le réalisateur japonais choisi l'option de concrétiser le concept de discussion sur Internet en créant un décor, représentation physique d'un univers à l'origine virtuel. Si la pleine compréhension du principe demande de faire l'effort d'une certaine gymnastique intellectuelle, une fois acquises les bases du concept, Chatroom déroule son implacable récit...


Avec ce long-métrage, Hideo Nakata s'impose en concurrent direct de l'américain Gus Van Sant et nous propose une tragédie qui sous des dehors technologiques et sociaux qui parfois nous dépassent, n'est rien moins qu'un très brillant exercice de style. Rarement un cinéaste sera parvenu à rendre aussi concret le concept d'une virtualité si accaparante dans l'esprit des jeunes gens qui en exploitent les possibilités qu'elle s'impose dans leur vie de tous les jours. Entre thérapies de groupe et manipulation, Chatroom est un salmigondis d'épreuves auxquelles peut être amené à participer quiconque décide de plonger dans cet univers où la méconnaissance de celui ou celle avec le ou laquelle nous communiquons peut devenir dangereux. Hideo Nakata sort de l'univers dans lequel nous avions coutume de le retrouver (celui des fantômes) pour nous offrir l'un de ses tout meilleurs longs-métrages. Une œuvre prenante, émouvante et parfois même dérangeante. Passées donc les premières minutes lors desquelles les interprètes ressemblent davantage à des comédiens de théâtre que des acteurs de cinéma, Aaron Taylor-Johnson, Matthew Beard, Imogen Poots ou Daniel Kaluuya révèlent leur formidable potentiel. Une très belle surprise pour un Hideo Nakata que l'on pouvait plus ou moins s'attendre à retrouver exploiter ce genre de sujet après la ''cassette tueuse'' de Ringu plus de dix ans en arrière...

 

dimanche 10 mai 2020

Vivarium de Lorcan Finnegan (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆



Une bande-annonce intrigante, Imogen Poots et Jesse Eisenberg au générique, une histoire appétissante et un second long-métrage pour le réalisateur irlandais Lorcan Finnegan. Le potentiel de Vivarium était énorme, subjuguant par le mystère tournant autour de ce jeune couple coincé dans un immense lotissement où chaque maison ressemble à ses voisines. Où chaque carré de verdure est proprement tondu. Où les nuages ne ressemblent à rien d'autre qu'à... des nuages. Minuscules, réguliers, sans jamais avoir l'apparence d'un animal ou d'un objet. Ils personnifient à eux seuls l'étrange endroit qu'est Vauvert où pour l'instant personne n'est encore venu s'installer et que Martin, l'employé d'une agence de vente immobilière, s'empresse de faire visiter à Gemma et Tom. Étrange bonhomme au sourire de façade. Ce qui ne l'empêche malheureusement pas d'être inquiétant. Mais rien en comparaison de ce qui va bientôt arriver au jeune couple. En effet, alors que Martin disparaît subitement lors de leur visite de la maison numéro 9, ils décident d'en profiter pour quitter les lieux. Gemma au volant et Tom à la place du mort, ils ne parviennent cependant pas à quitter Vauvert. Quel que soit le chemin qu'ils empruntent parmi des centaines de maisons toutes identiques, ils sont invariablement ramenés vers le numéro 9. Après avoir passé la journée toute entière à essayer de quitter les lieux, épuisés et le réservoir de la voiture vide, Gemma et Tom consentent à passer la nuit à l'intérieur de la maison. Le lendemain matin les attend sur le bord du trottoir devant ''leur'' maison une boite en carton renfermant... un bébé...

Vivarium a beau avoir été prévu pour une sortie nationale en France le 11 mars dernier, l’œuvre de Lorcan Finnegan évoque la prestigieuse série The Twilight Zone que Rod Serling créa dans les années cinquante, couleur et effets-spéciaux en supplément. Ce qui saute tout d'abord aux yeux, c'est l'esthétique généralisée du long-métrage qui évoque quelque part ces vieilles affiches publicitaires américaines des années cinquante où tout y transpire un bonheur un peu dérangeant tout de même. Si le lotissement où nos héros vont se retrouver piégés apparaît aussi vierge que l'immaculée conception préservée du péché originel, il apparaîtra cependant rapidement comme le repère du Malin. Ce démon qui va prendre l'apparence d'un bébé qui évoluera au sein d'un couple qui n'aura pas eu droit au moindre commentaire va très rapidement devenir l'élément central d'une angoisse grandissante. Sans la moindre explication, Lorcan Finnegan plonge le spectateur dans un récit mêlant drame, fantastique, et peut-être même science-fiction.

Le réalisateur signe un long-métrage qui aurait pu être le thème d'un film de propagande anti-conception. Sur un scénario écrit à quatre mains en collaboration avec Garret Shanley, il propose de démanteler la vie de couple que partagent Tom et Gemma, bouffés de l'intérieur et de l'extérieur par cet enfant qui va pomper leur énergie jusqu'au tragique dénouement. Sans élément explicatif, les fantasmes vont bon train. Entre le portrait d'une famille fabriquée de toute pièce par un Big Brother scrutant leurs moindres faits et gestes (du moins le suppose-t-on à un moment donné), le surnaturel provenant du fait que Tom et Gemma soient incapables de s'extraire de leur environnement, la présence de cet enfant auquel le couple n'a même pas pensé à donner un prénom (Gemma ne cesse d'ailleurs de lui répéter qu'elle n'est pas sa mère) et qui rappelle dans une moindre mesure l'insupportable mioche de l'épisode It's a Good Life de la série de science-fiction citée plus haut, et même, l'évocation furtive et subjective d'une invasion extraterrestre façon Invasion of the Body Snatchers réinterprétée, le spectateur peut supposer n'importe quoi et son contraire...

Fascinant aurait pu être Vivarium. Et pourtant, c'est avec le plus grand désarroi que le spectateur laisse derrière lui cette histoire qui en trop cultivant les silences et le mystère oublie d'offrir un peu de ''matière'' à un film qui aurait pu se contenter de n'être au final qu'un courts-métrage. Si Imogen Poots et Jesse Eisenberg sont d'abord touchants dans leur naïveté de jeune couple (leur incapacité à dire ''non''), et si chacun à leur tour, Jonathan Aris, Senan Jennings et Eanna Hardwicke se révèlent objectivement inquiétants, le film de Lorcan Finnegan ne maintient qu'un court intérêt, le scénario ne finissant plus que par se mordre la queue, quelques rares soubresauts venant réveiller un script manquant de richesse. En effet, tout comme Gemma et Tom au départ, Vivarium tourne en rond. Si le thème du couple scruté à la loupe par un observateur invisible était en soi une bonne idée ou si l'éventualité d'un ''grand remplacement'' venu des étoiles était traité une nouvelle fois de manière originale, le résultat s'avère finalement assez fade. Une déception...

jeudi 25 août 2016

Green Room de Jeremy Saulnier (2015)



Alors qu'ils s'attendaient à donner une représentation dans une salle de concert, les membres du groupe punk « The Ain’t Rights » s'entendent dire qu'ils devront se contenter d'un restaurant où ils n'empocheront finalement que six dollars chacun. Pour réparer cet affront, Tad, qui les a convié à une interview pour la radio d'un campus, leur propose de se rendre dans une salle de concert à proximité de Portland où ils repartiront cette fois-ci avec trois cent cinquante dollars. Le seul hic, c'est que l'endroit est exclusivement fréquenté par des nazis. Ne voulant pas rentrer bredouille, ils acceptent le contrat.
Une fois sur place, Sam, Pat, et les autres interprètent quelques titres de leur répertoire et notamment une chanson qui provoque le mécontentement du public. Pourtant, à part quelques jets de bouteilles en leur direction, tout se passe bien. Du moins jusqu'à ce qu'ils retournent dans leur loge. Là, ils y découvrent une scène de meurtre. Une jeune femme y a en effet été poignardée et les membres du groupe deviennent alors des témoins gênants. Gabe, l'organisateur du concert téléphone alors à Darcy, accessoirement propriétaire des lieux et lui aussi membre du mouvement nazi...

Après avoir réalisé un Blue Ruin plutôt convainquant, le cinéaste et scénariste américain Jeremy Saulnier nous revient deux ans plus tard avec un film particulièrement efficace. Green Room est un survival qui nous change des sempiternels tueurs en série ou familles de dégénérés qui pullulent au cinéma. Cette fois-ci, il s'agit d'un groupe de punk pris à parti avec des crânes rasés suite à un meurtre commis dans la fameuse Green Room des artistes. D'abord séquestrés, puis volontairement enfermés dans la seule pièce reflétant leur unique planche de salut, Pat et ses compagnons vont vivre un véritable enfer le temps d'une nuit. Tout d'abord armés d'un simple cutter et d'un revolver, il vont devoir faire face à un groupe de « lacets rouges » rompus à la tâche de « nettoyeurs ».

Green Room est une œuvre d'une exceptionnelle brutalité. Apparemment, Jeremy Saulnier n'a absolument pas l'intention de plaisanter avec son sujet. Tout d'abord, ses héros n'ont rien de particulièrement attachants. On ne sympathise pas forcément avec ce groupe de musiciens qui siphonne les réservoirs des voitures pour récupérer un peu d'essence et qui produit une musique « primaire ». Ni davantage pour leurs opposants, de fieffés abrutis qui n'ont d'intérêt pour les noirs que la drogue que ces derniers leur fourni. Si le cinéaste parvient à rendre palpable la terreur et l'angoisse, c'est bien sûr grâce à sa maîtrise du sujet mais aussi par son choix d'interprètes. Et avant tout par celui de l'acteur Patrick Stewart, l'adorable Capitaine Jean-Luc Picard de la série Star Trek qui campe ici un chef des nazis froid et dont le calme apparent est véritablement la clé de la peur qui s'insinue chez les spectateurs tandis que les personnages eux sont davantage inquiets à l'idée de sortir du bunker les pieds devant (c'est une évidence), mais également de n'avoir pas d'issue leur permettant d'échapper à leurs poursuivants.

Green Room, c'est également des meurtres d'une grande brutalité, à l'image de la bande-son hardcore qui nimbe l'ambiance dans un nuage de sueur, de sang et de fureur. On en ressort lessivés et convaincus que l'humanité a totalement déserté le plateau à part l'émouvant plan de ce chien (qui pourtant a fait des dégâts) déposant sa gueule sur le bras de son maître fraîchement plombé de plusieurs balles. Jeremy Saulnier signe une petite bombe qui renouvelle à sa manière le genre « survival ». Une œuvre tribale, saignante et radicale...

vendredi 28 août 2015

28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo (2007)



Mince alors ! Non pas 28 jours, 28 semaines ou 28 mois après le premier épisode mais seulement 10 jours, nous découvrons enfin 28 Semaines Plus tard, œuvre signée par le cinéaste espagnol Juan Carlos Fresnadillo faisant directement suite à la bombe 28 Jours Plus tard du talentueux cinéaste britannique Danny Boyle. Nous en attendions beaucoup, et même, peut-être un peu trop de cette suite trouvée dans un vide-grenier pour seulement deux petits euros. Le film vaut ces quelques pièces de monnaies déboursées sans même que nous ayons eu besoin de réfléchir au bien fondé de cette action. Il nous en aurait coûté quelques euros de plus que nous n'aurions sans doute pas été aussi cléments. Indulgents ? Oui, parce que contrairement à la presse et une large partie des critiques du dimanche qui comme nous pullulent sur le net, nous n'avons pas aimé le film de l'espagnol au point de lui octroyer le terme de chef-d’œuvre.

"Dans sa noirceur absolue, 28 Semaines Plus Tard entraine le genre vers des cimes visionnaires."

C'est donc ainsi que décrit le film l'excellent magazine Mad Movies qui, ici, s'emporte quelque peu. Une remarque qui colle en réalité plus au film de Danny Boyle qu'à celui de Juan Carlos Fresnadillo qui ne parvient jamais vraiment à rendre son œuvre aussi sombre et pessimiste que que celle de l'anglais qui œuvre dans le genre horrifique et lui donne de belles lettres de noblesse à travers un visuel remarquable. Fresnadillo et son 28 Semaines Plus Tard, c'est un peu James Cameron et son Aliens. Les deux hommes transforment en effet deux œuvres majeures du fantastique et de la science-fiction pour en faire des films musclés où le "militaire" prend l'ascendant sur tout le reste. D'une œuvre presque intimiste où l'interprétation avait autant d'importance que le scénario, la mise en scène ou les effets-spéciaux, Juan Carlos Fresnadillo ne retient que la substantifique moelle, laquelle se retrouve noyée sous un flot permanents de scènes d'actions orchestrées par une équipe un peu trop souvent atteinte de Parkinson.

La tension est présente, certes. L'espagnol renouvelle l'exceptionnelle noirceur qui recouvrait déjà d'une chape de plomb le film de Danny Boyle. Aussi, oui. Mais alors que 28 Jours Plus tard appartient à une catégorie de films œuvrant dans un registre porté par l'ambition d'une esthétique picturale que l'on retrouve notamment chez certains peintres de la renaissance, 28 Semaines Plus tard est beaucoup trop musclé, beaucoup trop nerveux pour laisser le temps au spectateur de contempler le naufrage dont est victime l'humanité, prise dans l'étau infectés-militaires. La fameuse scène de la ville mise à feu et à sang par l'armée, qui balance sans la moindre gêne des bombes au napalm, est significative de ce montage fait dans l'urgence et qui balaie la poésie morbide de ces humains brûlés par des souffles incendiaires. On aurait aimé que ces vision apocalyptiques durent et qu'elles ne soient pas aussi vite expédiées.

"Le meilleur film de zombies depuis trente ans"

Le magazine Première définie donc ainsi le film de Juan Carlos Fresnadillo. Soit le critique responsable de cette monumentale bévue n'a jamais rien vu d'autre que les derniers volets de ce qui, jusqu'à aujourd'hui, ne demeure encore "que" l'octalogie de George Romero, soit le bonhomme est d'une clairvoyance commune à l'auteur de l'article que vous êtes en train de lire. Car en effet, bien que la frontière entre infectés et zombie est parfois ambiguë dans le film de Danny Boyle, cette fois-ci, certaines morts nous poussent à penser que la limite entre les deux a été franchie. Des corps totalement dévastés capables de se mouvoir, cela ne vous rappelle-t-il rien ?
On retiendra également que le film de l'espagnol ne retient pas de véritable premier rôle. Il se débarrasse très vite Robert Carlyle de son statut de héros pour en faire un zombie décidément prêt à en découvre avec les siens puisqu'il persiste à apparaître chaque fois que l'on ne s'y attend pas. Un tel acharnement finit par devenir risible, décrédibilisant ainsi l’œuvre dans son ensemble. 28 Semaines Plus tard n'est définitivement pas le meilleur film de zombie des trente dernières années. Il n'en demeure pas moins un bon film de genre. Certains semblent même le préférer au premier, ce qui n'est pas le cas ici. Depuis quelques années des bruits courent sur un troisième épisode. Des propos tenus récemment par le scénariste Alex Garland laissent donc présager un troisième volet dont, pour le moment, nous ne détenons aucune information...


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...