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mercredi 17 décembre 2025

Tony de Gerard Johnson (2009) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Après avoir récemment découvert l'étrange Star Time d'Alexander Cassini réalisé voilà plus de trente ans en 1992, abordons cette fois-ci une œuvre presque aussi étonnante. Sans doute moins originale du point de vue de sa narration mais dont l'intérêt n'est pas moindre. Ce qui, à ce titre, n'en fait par contre pas forcément une œuvre de qualité supérieure. Un long-métrage signé de Gerard Johnson basé sur le court-métrage éponyme que le réalisateur et scénariste britannique originaire de Londres réalisa lui-même en 2005 et intitulé Tony. Un drame horrifique tournant autour d'un individu solitaire à la recherche de contacts humains. Un long-métrage sombre et définitivement pessimiste que l'on pourrait sensiblement rapprocher d’œuvres telles que Combat Shock de Buddy Giovinazzo, Crazy Murder de Doug Gerber et Caleb Pennypacker ainsi que de Golden Glove de Fatih Akın. Ceux qui connaissent l'une ou l'autre de ces trois films savent alors de quel genre de récit il s'agit ici même si de profondes différences les caractérisent. Pourtant, s'il y a bien un élément qui les réunit tous, c'est bien la description d'une société enfantant des individus psychologiquement instables et donc atteints de troubles psychiatriques. Même lorsqu'ils ne sont issus que de l'imaginaire de leurs auteurs ou comme dans le cas de Gloden Glove, lorsque le récit se penche sur le sordide cas du tueur en série allemand Fritz Honka qui assassina au moins quatre prostituées, tous semblent être atteints de maux plus ou moins équivalents. Si ce dernier était dépendant à la boisson, ce qui empêchait tout discernement au moment de commettre ses meurtres, Frankie Dunlan de Combat Shock, un chômeur et ancien vétéran du Vietnam atteint de trouble de stress post-traumatique était poussé au meurtre par une bande de voyous qui sans cesse s'en prenaient à lui. Quant au tueur sans nom de Crazy Murder, interprété par l'impressionnant Kevin Kenny, ses crimes découlaient d'une vie de marginal renforcée par une pathologie schizophrénique relativement importante. Bref, des sociopathes parfaitement irrécupérables ! C'est pourtant presque tout l'inverse s'agissant de Tony Benson. Un homme au physique banal incarné tout comme dans le court-métrage par Peter Ferdinando. Acteur méconnu qui pourtant est ensuite apparu dans de petits rôles au cinéma et à la télévision. Et notamment dans la série Doctor Who en 2014, High-Rise de Ben Wheatley en 2015 ou bien Ghost in the Shell de Rupert Sanders en 2017. Ici, il apparaît sous les traits d'un homme sans charisme. Lisse...


Ne pouvant compter ni sur de quelconques atouts physiques ou psychologiques. Vivant seul dans un appartement sordide où il passe des journées entières à se repasser des cassettes vidéos de films d'action dont il connaît chaque dialogue, il ne choisit jamais vraiment ceux qu'il invite chez lui. Car chaque personne qu'il parvient à attirer dans son appartement est pour lui l'occasion d'échapper à la solitude. Pourtant demeure toujours cette crainte de se retrouver à nouveau seul, sans amis. C'est pourquoi Tony a fait le choix de tuer tous ceux qu'il parvient à attirer chez lui et d'en conserver les cadavres. Du moins jusqu'à ce que l'odeur devienne si intenable qu'il soit contraint de les découper en morceaux afin de se débarrasser des corps dans la Tamise... Il est très clair qu'à partir d'un tel script on n'est pas là pour rire. Et si le sujet de Tony peut être considéré d'emblée comme celui d'un film d'horreur particulièrement glauque, le film de Gerard Johnson souffre de défauts quasiment rédhibitoires. Si la lenteur du récit n'est pas son plus grand défaut, le long-métrage souffre d'une incarnation aussi étrange que mollassonne. Et pourtant, certaines idées ou situations sont prometteuses. Comme ce couple qui s'engueule dans un restaurant et dont est témoin notre ''héros''. Une scène crédible, réaliste, comme le sera quelques instants plus tard la rencontre entre Tony et deux toxicomanes. L'attitude perpétuellement déstabilisante de Tony ne cesse de questionner quant à la véritable valeur d'interprète de Peter Ferdinando. Qui, à contrario, incarne un type vraiment louche, gauche mais dont la caractérisation est réduite au maximum. C'est d'autant plus dommage qu'en inscrivant le personnage dans un contexte social monotone où l'on croise une boite gay, un couple en pleine séparation et où est évoquée la disparition d'un enfant de onze ans dont est un temps rendu responsable Tony, le long-métrage contient de bonnes idées mais la mise en scène authentiquement flemmarde de Gerard Johnson empêche la totale adhésion au concept ! L'on conseillera donc à celle et ceux qui ne connaissent pas encore les œuvres citées plus haut de se ruer dessus. Mieux : qu'ils ou elles se chargent également de mettre la main sur l'excellent Clean, Shaven de Lodge Kerrigan et son schizophrène lancé à la recherche de sa fille...


 

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