Premier long-métrage de
Joe Lam qui jusque là n'avait réalisé que des courts-métrages,
The Fetus
suit l'horrible mésaventure d'Alessa et de Chris, jeune couple qui
s'aime très fort et qui vient d'apprendre une ''heureuse'' nouvelle.
En effet, la jeune femme est enceinte. Et bien que son petit ami ait
toujours promis de prendre la précaution de se protéger à chacun
de leurs rapports sexuels, la dernière fois qu'ils ont fait l'amour
il a volontairement omis de mettre un préservatif ! Tout
d'abord incarné par Lauren LaVera et Julian Curtis, The
Fetus,
plus qu'un drame, est un authentique film d'horreur qui mélange
possession et Body-Horror. Un titre plein de promesse et une
bande-annonce croustillante ne faisant pas tout, au sortir de la
projection, c'est la déconvenue. Et pourtant, la présence de Bill
Moseley dans le rôle de Maddox, le père d'Alessa, avait de quoi
attirer l'amateur de films d'horreur. Surtout les plus anciens qui se
souviennent de lui à travers le rôle de ce timbré de Chop-Top
qu'il incarna voilà près de quarante ans dans Massacre
à la tronçonneuse 2
de Tobe Hooper en 1986. Et si en 2025, Bill Moseley a forcément pris
un coup de vieux, il est le candidat idéal pour interpréter le rôle
de cet ancien vétéran du Vietnam atteint du trouble de stress
post-traumatique. Un soldat qui vit ses compagnons tomber sous les
balles ennemies. Et même sous les siennes concernant l'un d'entre
eux. Un événement très peu détaillé lors du récit mais qui
laisserait entendre qu'il fut contraint de s'adonner au cannibalisme
alors qu'il était coincé entre deux lignes ennemies ! On
s'attend donc à découvrir un personnage aussi déséquilibré
mentalement que son alter ego de 1986 et pourtant, comme cela sera le
cas pour la plupart des actions du film, la caractérisation du
personnage est l'un des nombreux points noirs du récit. Face à lui,
Maddox est confronté à sa propre fille. Alessa est fort jolie et à
beau porter tous les atouts physiques qui lui permettraient d'être
une bonne mère, celle-ci se refuse d'avoir des enfants. Et pour
cause : la jeune femme sait pertinemment qu'elle n'est pas tout
à fait comme les autres femmes de son âge. Surtout, le souvenir de
sa mère morte en couche la rend méfiante. Quant à Chris, il se
refuse lui aussi à être père. Le sien étant un alcoolique
notoire, le jeune homme ne se sent pas prêt à élever son propre
enfant... Mieux vaut se prémunir d'une attente quelconque au sujet
de The Fetus
puisque très rapidement l'on comprend que le film n'est vraiment pas
à la hauteur de ses enjeux...
Trop
pressé, Joe Lam ne prend pas les précautions d'usage concernant
l'évocation de son monstrueux fœtus. Alors qu'il aurait sans doute
été plus judicieux de l'intégrer au récit beaucoup plus tard, le
réalisateur semble si impatient de le faire surgir à l'écran que
le spectateur n'aura même pas eu le temps nécessaire de se forger
une image personnelle de la créature. Tandis qu'Alessa et Chris sont
sur la route menant à la demeure isolée de Maddox, la jeune femme
va rapidement s'en prendre à des inconnus. À commencer par la
cliente d'une station-essence qui comme elle était venue faire une
pause pipi dans les toilettes de l'établissement. L'occasion de
découvrir la première forme, embryonnaire, du bébé. Une tête
monstrueuse fixée au bout d'un très long cordon ombilical et dotée
de longues dents lui permettant de pomper le sang de ses victimes.
Plus tard, et alors que le couple sera installé chez le père
d'Alessa, la créature apparaîtra sous une forme un peu plus commune
à l'idée que l'on peut se faire d'un fœtus humain. Entre les
conflits qui opposeront bientôt Maddox et son ''beau-fils'' et le
projet de sacrifice du bébé au bénéfice d'une mère qui
finalement vit toujours dans la cave familiale, The
Fetus cumule
les incohérences. Ce qui, pour un film d'horreur, n'est jamais
vraiment gênant mais qui dans le cas de ce premier long-métrage de
Joe Lam s'avère rédhibitoire à force de faire dans
l'invraisemblance. Le fœtus sortant et rentrant régulièrement du
ventre de sa mère, on ne comprend plus vraiment pour quelle raison
Alessa se met à hurler de douleur lors de l'accouchement terminal.
Un exemple parmi tant d'autres... Tout comme ces quelques séquences
inutiles qui rallongent superficiellement le récit. L'intervention
de ces trois flics, par exemple. Vers la fin du récit, et alors que
Chris change tout comme ses deux compagnons d'avis comme de chemises,
trois policiers viennent frapper à la porte de la demeure sans qu'à
aucun moment le synopsis ne justifie leur intervention. Pour quelle
scénaristique raison ? Aucune à part l'envie du réalisateur
d'ajouter quelques séquences gore lors desquelles les trois
représentants de la loi seront tués par la mère d'Alessa,
tardivement extraite du trou où elle végétait ! Reconnaissons
ensuite que la direction d'action est vraiment mauvaise, constituant
ainsi avec une photographie dégueulasse et des effets-spéciaux
techniquement dépassés, un exemple de film d'horreur flirtant
dangereusement avec le Z !
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