Très sincèrement, si
The Long Night de Rich Ragsdale n'avait pas tendance à
se prendre si promptement au sérieux avec le plus raffiné des
scrupules, nous pourrions penser que nous tenons là une parodie de
film d'horreur ! Et pourtant non. C'est bien de premier degré dont
il s'agit ici. L'expérience fut pour moi assez particulière
puisque après avoir bossé toute la nuit et plutôt que d'aller me
coucher au sortir d'une douche bien chaude, j'ai choisi l'option de
garder l’œil ouvert quatre-vingt dix minutes supplémentaires,
tout à fait concerné par cette histoire de couple et de secte.
C'est ainsi donc qu'à intervalles réguliers je me suis endormi, ne
sachant plus vraiment à quel Saint scénaristique me vouer.
Complètement perdu au beau milieu d'une histoire et d'une nuit
brumeuse (celles des deux principaux protagonistes) et incapable de
me repérer d'un point de vue temporel et parfois géographique.
Bref, je décidais de mettre sur le compte du sommeil cette idée
persistante que j'avais de The Long Night :
que j'avais devant les yeux l'une des pires propositions de film
d'horreur et même, de film tout court ! Si je m'étais pas
retenu, il y aurait eu du «'Tain » toutes les deux lignes.
« 'Tain, que c'est long ». « 'Tain, que c'est
nul ». « 'Tain, que c'est ridicule ». « 'Tain, que
c'est invraisemblable » ! Et puis, en bon
''professionnel'' qui veut que l'on n'ait rien à lui reprocher et
surtout de n'avoir pas vu le long-métrage dans son intégralité, je
me suis contraint à une seconde projection. Et croyez-le ou non très
chers camarades. Entre la première et la seconde, aucune différence
s'agissant de l'impression d'avoir donc effectivement assisté à
l'une de ces séances véritablement marquantes. L'histoire ?
Grace (Scout Taylor-Compton) et Jack (Nolan Gerard Funk) forment un
couple très amoureux, qui après avoir fait un détour chez les
parents du second (séquence du script des scénaristes Mark Young et
Robert Sheppe que le réalisateur a d'ailleurs choisi d'ignorer) se
rendent ensuite là où la jeune femme vivait du temps de son enfance
afin d'y retrouver la trace de ses parents biologiques. Force à
Grace de vouloir découvrir qui étaient ses véritables géniteurs
vu que l'endroit en question est l'un de ces très nombreux trous
perdus de l'Amérique profonde qui avant de se définir par
l'attitude pas toujours très nette de ses autochtones se détermine
tout d'abord par leur très étrange accent ! Arrivés devant
une ferme où ils devaient être accueillis par un certain Calvern
(enfin, je crois), Grace et Jack s'y introduisent et attendent que
leur hôte surgisse....
Mais
en lieu et place du maître des lieux, et alors que la nuit et le
brouillard viennent de tomber, une dizaine d'individus masqués et
attifés de longues robes sombres se plantent devant la baraque en
attendant que le couple se jette littéralement dans la gueule du
loup ! Pour quelle raison ? On l'apprendra comme on s'en
doute au fil d'un récit dont l'accumulation de faits et d'événements
incohérents transforme The Long Night en
un authentique cas d'école. Si bien que l'on se demande ce qui est
passé par la tête des deux scénaristes, du réalisateur ou bien
même de l'équipe technique car dès lors que le tournage a débuté
pour s'achever, on le devine, quelques jours plus tard, y'en pas eu
un seul pour dire aux autres : ''Hé,
les gars ! Je sais pas vous mais j'ai la nette impression qu'on
est en train de faire de la merde !''.
Pourtant, les intentions sont au départ réelles et plutôt honnêtes
de la part de Rich Ragsdale. Le réalisateur ainsi que le directeur
de la photographie Pierluigi Malavasi ou la compositrice Sherri Chung
(si l'on ne tient pas compte des quelques chansons musicalement hors
sujet) tentent d'instaurer une ambiance sombre et délétère.
Malheureusement, les différentes situations décrites lors de cette
aventure nocturne sont systématiquement ruinées par l'apport, je
l'espère involontaire, de nombre d'orientations narratives
totalement ridicules ! Scout Taylor-Compton se prend pour
Marilyn Burns (Massacre à la tronçonneuse)
et hurle parfois pour on ne sait quelle raison. Les antagonistes
restent plantés comme des piquets et attendant patiemment que leurs
victimes se jettent dans leurs bras. Des situations stupides, le
long-métrages en compte par brassées entières. Un exemple ?
Alors qu'ils sont assiégés, les portables de Grace et Jack ont
mystérieusement disparus. Fort heureusement, l'on découvre bientôt
qu'un téléphone fixe est présent dans l'une des pièces de la
demeure. Et il fonctionne parfaitement, comme en témoigne l'appel
qu'ils reçoivent. Le spectateur se dit alors que l'un ou l'autre va
bien finir par avoir l'idée d'appeler les flics ? Penses-tu !
Même pas en rêve. En fait, The Long Night est
un catalogue d'incongruités et d'erreurs grossières qui en font
finalement un monument du genre ! Et s'il n'était pas aussi mou
et répétitif, sûr que les amateurs de nanars en feraient leur
prochaine projection entre amis... !
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