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mardi 23 décembre 2025

The Beldham d'Angela Gulner (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

De plus en plus de femmes se mettent à la réalisation de films d'horreur, d'épouvante ou de fantastique. Amenant avec elles leur sensibilité toute féminine. Sans avoir la volonté de passer pour un vieux misogyne qui ne verrait par là qu'une faiblesse rédhibitoire, il est certain que parmi elles plusieurs ont su saisir leur chance pour apporter quelque chose de beaucoup plus ''grand'' et intense que chez leurs concurrents masculins. C'est d'ailleurs sans doute ce qui est arrivé à The Beldham, le premier long-métrage en tant que réalisatrice et scénariste de l'actrice américaine originaire du Minnesota, Angela Gulner. Sous couvert d'une tension véritablement palpable, d'une présence hostile et prétendument fantastique ou de l'intrusion du surnaturel relativisée à travers le portrait remarquablement trouble de son héroïne, ce premier coup d'essai et une véritable réussite. Qui axe sont récit sur plusieurs choses. Tout d'abord sur le retour chez sa mère Sadie (Patricia Heaton) d'une jeune femme prénommée Harper (Katie Parker) dont la petite fille Christine (Lincoln Taylor) n'est âgée que de quelques mois. La relation entre Sadie et Harper n'est sans doute pas vraiment conflictuelle mais cependant, l'on sent une tension véritablement tangible entre ces deux femmes. Après qu'elle ait fait la connaissance de son nouveau beau-père qui est venu la chercher en voiture (l'acteur Corbin Bernsen dans le rôle de Frank). Harper découvre en outre qu'est installée chez sa mère une certaine Bette (Emma Fitzpatrick). Une aide à domicile qui malgré les apparences n'est pas là pour aider Sadie mais pour soutenir Harper dans ses besoins. En effet, la mère de Christine a récemment vécu un traumatisme physique et psychologique qui l'on poussée à s'écarter durant quelques temps de toute vie sociale. Katie Parker incarne une jeune femme fragile, célibataire (le scénario ne s'épanchant pas sur la relation qu'elle pu avoir avec le père de Christine) suivi par l'assistance sociale et confiée à sa mère, toujours très inquiète de son état mental mais aussi et surtout très préoccupée pour la sécurité de sa petite-fille. Une bienveillance que Sadie mène d'ailleurs de manière très particulière. Patricia Heaton incarne ainsi une mère dont le comportement va très vite se révéler ambigu. Mais heureusement, Harper va surtout pouvoir compter sur le soutien totalement désintéressé de Bette. Jeune femme douce et avenante qui donc est incarnée par une Emma Fitzpatrick dont la présence à l'écran suffit à désamorcer certains passages relativement tendus...


La mise en scène, le scénario et l'interprétation paraissent parfois d'autant plus communs que l'histoire fait entrer le fantastique dans un contexte de drame familial comme le cinéma d'épouvante à désormais l'habitude de régulièrement nous le présenter. C'est donc avec une évidence matinée de coutumes horrifiques presque ancestrales que le spectateur s'apprête à plonger dans un univers délétère, où des faits transgressant les normes d'une vie de famille ordinaire vont venir gripper la convalescence de notre héroïne et par là-même jouer avec nos préjugés. Car ici, il n'y a que deux cas d'école qui semblent pouvoir justifier tout ce qui se déroule à l'écran. De manière aussi rationnelle qu'élémentaire, l'on pensera tout d'abord à l'hypothétique folie qui semble avoir prise sur Harper. Avant de supposer que le fantastique s'est introduit dans cette famille reconstituée et ''augmentée'' par la présence d'une aide à domicile. Quelques résurgences propres à des expériences passées en matière de cinéma horrifique pourraient même faire surgir l'idée d'une machination perpétrée par tel ou tel protagoniste contre notre pauvre et jeune mère de famille en souffrance psychologique. Et c'est là qu'intervient alors toute la sensibilité d'Angela Gulner. Sans savoir si cette femme marié est la mère d'un ou de plusieurs enfants, la cinéaste est semble-t-il ici très attachée au thème de la famille et des liens qui rattachent certains membres entre eux. The Beldham est à ce titre presque exclusivement incarné par des interprètes féminines en dehors de Corbin Bersen qui dans le rôle de Frank interprète une sorte de gardien chargé de veiller à ce que tout se déroule dans le calme. Distillant en permanence des indices qui laissent augurer d'une présence fantastique et hostile appuyée en outre par la présence d'un journal intime au contenu plutôt inquiétant, Angela Gulner a évidemment derrière la tête une toute autre idée du récit. Et c'est bien là que la force du long-métrage s'exprime pleinement, lorsque la connexion entre une histoire qui emprunte davantage au drame qu'à l'horreur et la subtilité du script de la réalisatrice entrent en interaction. Ce qui jusque là pouvait entraîner autant de lassitude que de rejet épidermique face à l'efficace tension menée de bout en bout par Angela Gulner et ses interprètes se conclue avec une émotion réelle. Preuve que la cinéaste américaine est parvenue à son but. Faire croire à l’indicible pour mieux happer le spectateur dans une vérité crue, pathologique et poignante...

 

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