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mardi 11 novembre 2025

Rapaces de Peter Dourountzis (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Cinq ans après le thriller Vaurien, l'acteur, réalisateur et scénariste français Peter Dourountzis revient en 2025 avec son second long-métrage Rapaces. Une œuvre dont la démarche peut se confondre avec le formidable La nuit du 12 que réalisa Dominik Moll il y a trois ans. Sorti le 2 juillet dernier, Rapaces se réfère de part son intitulé à deux formes ''secondaires'' s'agissant du groupe d'animaux rassemblant les oiseaux de proie, tels les vautours, terme qu'aurait tout aussi bien pu employer le cinéaste pour décrire une grande partie des individus qui constituent les protagonistes du récit. En effet, Peter Dourountzis s'intéresse tout d'abord à un fait-divers criminel qui eut lieu sur le territoire français en 2002. ''L'affaire Élodie Kulik''. Cette jeune femme qui cette année là fut assassinée dans la nuit du 10 au 11 janvier le fut par plusieurs individus dont au moins deux d'entre eux furent tout d'abord suspectés après qu'une analyse scientifique démontre leur culpabilité. Reprenant la tragédie en écrivant tout d'abord son scénario avec le soutien de Christophe Cantoni, Christophe Cousin et Fabianny Deschamps, Peter Dourountzis évoque à travers le titre Rapaces, ces prédateurs nocturnes qui épient, traquent, enlèvent, violent et assassinent leurs victimes. Mais en l'occurrence, le titre se réfère en première lieu à ces journalistes d'investigation qui œuvrent dans le sensationnel et dans la rubrique ''Chiens écrasés''. Cette presse véhiculant une image relativement négative du journalisme est ici figurée à travers Détective (depuis renommé Le nouveau détective) dont les personnages de fiction Samuel, Christian, Aubin et Elizabeth en sont certains des principaux représentants. Tandis que Rapaces décrit tout d'abord les liens qu'entretiennent ces journalistes avec certains membres de la magistrature et de l'autorité policière, lesquels collaborent avec eux afin de leur fournir les éléments qui pourraient leur permettre d'avancer dans leur enquête, le réalisateur se penche essentiellement sur le personnage de Samuel qu'interprète à l'image l'acteur Sami Bouajila. Un personnage ambigu, prêt à mentir à un homme dont la fille vient d'être retrouvée morte après avoir été violée et défigurée à l'acide chlorhydrique. Simulant ainsi l'empathie afin de récolter suffisamment d'informations pour pouvoir avancer dans sa recherche du ou des coupables...


Un personnage, au fond, peu chaleureux, pas vraiment moral et qui en outre s'adjoindra les ''services'' de sa propre fille Ava (excellente Mallory Wabenecque), la poussant à mentir à un père anéanti par la mort de sa fille (Samuel Jouy dans le rôle du père de Jessica), jusqu'à même la mettre involontairement en danger lors d'un climax particulièrement tendu ! Jouant sur les terres balisées de Dominik Moll, Peter Dourountzis signe un second thriller marqué du blason de la Tension. Un film qui préoccupe par l'intense angoisse qu'il dégage même lorsqu'il s'agit d'aller interroger un père en deuil (la vision du fusil accroché au mur) ou le frère d'un assassin mort en prison qui semble avoir bien du mal à respecter la proxémie entre le journaliste et lui. Le tournant du film se situe justement après cette dernière rencontre, lorsque Samuel s'intéresse aux méthodes employées par les cibistes qui communiquent à l'aide d'un appareillage dont il prendra lui-même possession afin de traquer... les traqueurs ! Rapaces prend alors un tournant audacieux en plongeant Samuel et sa fille Ava au cœur d'un jeu dangereux qui trouvera son ultime expression dans un bar-restaurant du nom de Napoléon et dans lequel les supposés assassins de deux jeunes femmes ont l'habitude de se regrouper ! Du long-métrage de Peter Dourountzis l'ont retiendra tout d'abord l'excellente incarnation de ses deux principaux interprètes mais aussi la quasi inutilité du personnage incarné par Jean-Pierre Darroussin, au demeurant excellent, mais dont l'utilité reste encore à prouver autrement que par le comblement de certaines séquences probablement produites afin de rallonger le récit. L'ambition de départ est alors réduite au champ d'action de Samuel et ce qui aurait pu donner lieu à un thriller très ''Soderberghien'' portant essentiellement sur le travail ''généralisé'' d'un groupe de journalistes d'investigation à la recherche du scoop se réduit finalement presque autour d'un père et de sa fille. Poisseux mais néanmoins presque touchant dans cette relation contrainte entre Samuel et Ava alors confrontés à la même enquête et aux mêmes instants de tension, Rapaces n'est peut-être pas tout à fait au niveau de La nuit du 12 de Dominik Moll mais demeure malgré tout un excellent thriller...


 

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