Tandis que l'on attendait fermement le retour de la franchise 28
jours plus tard avec
la sortie cette année de 28 ans plus tard de
Danny Boyle, il était sans doute plus avisé de s'intéresser à
Párvulos : Hijos del Apocalipsis du
réalisateur, scénariste et producteur mexicain Isaac Ezban.
Cinéaste spécialisé dans les domaines de la science-fiction et de
l'horreur, il signe avec son dernier long-métrage un énième film
portant sur les sujets de la pandémie et des infectés. Et s'il
n'est pas le premier à se pencher sur l'histoire de plusieurs
membres d'une même famille réfugiés dans la campagne afin
d'échapper à la mort, son œuvre demeure sans doute l'une des plus
abouties en la matière. Reste que les changements de ton que le
mexicain imprime parfois à son Párvulos : Hijos
del Apocalipsis
laissent planer le doute quant à leur intentionnalité. Le film
tourne donc principalement autour de trois frères prénommés
Salvator, Oliver et Benjamin, tous trois respectivement interprétés
par Farod Escalante, Leonardo Cervantes et Mateo Ortega. Le plus âgé
d'entre eux préservant les deux autres de tous dangers, les voilà
installés dans la demeure d'une famille qu'ils ont découverte
décédée. Ils s'y sont en outre réfugiés avec leurs parents
(incarnés par Norma Flores et Horacio F. Lazo). Un couple qui au
départ du récit est absent mais dont on devine cependant très
rapidement ce qui se trame autour de leur disparition bien avant
qu'un twist ne vienne expliquer de manière frontale ce qu'il est
advenu d'eux. Dans la cave de la demeure en question vit un
''monstre'' que seuls Salvator et Oliver sont autorisés à
approcher. Une créature tapie dans l'ombre et que les deux frères
de Benjamin nourrissent alors que la nourriture se fait de plus en
plus rare. Objet d'interrogation de la part du spectateur qui voit en
cet illogisme le départ d'une révélation tant attendue qu'elle
apparaîtra bien moins choquante que prévu ! D'autant plus que
ce ''monstre'' qui en réalité sont au nombre de deux donne tout ou
partie de son sens au récit. Car si les films d'infectés et autres
zombies ont épuisé toutes les ressources du sujet depuis bien
longtemps (et c'est pourquoi l'on peut considérer qu'avec 28
ans plus tard,
Danny Boyle et son scénariste Alex Garland n'ont absolument rien
inventé), l'un des concepts centraux de Párvulos
: Hijos del Apocalipsis
remet tout en question s'agissant de l'intérêt ou non dans cette
veine horrifique qui depuis des années s'est tarie !
La
question de la survie étant réglée à travers l'organisation d'une
fratrie à la tête de laquelle se trouve Salvator (entre élevage et
consommation de vers, chasse aux chiens errants, recherche d'eau
potable, etc...) ainsi que celle de la préservation de l'humanité à
travers des reliquats du passé (le disque, le film), Isaac Ezban
exploite une idée rarement abordée au cinéma même si elle n'est
pas tout à fait inédite : car si l'on comprend très vite que
les ''monstres'' enfermés dans la cave sont en fait les parents des
trois frères, il est étonnant de voir que malgré leur état de
délabrement physique, Salvator accepte l'idée émise par son plus
jeune frère et selon laquelle un peu d’entraînement pourrait
permettre de ''rééduquer'' leurs parents. Aussi absurde que puisse
paraître l'hypothèse d'un retour à la normale pour deux êtres
décatis qui ne pensent qu'à dévorer leurs prochains et ne font que
grogner comme des chiens enragés, bien avant le cinéaste mexicain,
George Romero s'était attelé à cette tâche consistant à
humaniser et éduquer l'un des zombies du Jour
des morts-vivants
en 1986. Près de quarante ans plus tard, Isaac Ezban reprend donc le
principe en accélérant les répercussions sur ses infectés qui au
bout d'un temps qui nous paraîtra logiquement trop court, commencent
à produire certains mots ! Bénéficiant d'une très jolie
photographie opérée par le directeur de la photographie Rodrigo
Sandoval, l'image du film est d'une dominante de noir, de blancs et
de gris à peine troublés par l'intervention de rouges qui
rappellent sans cesse le monde éminemment dangereux dans lequel
vivent nos jeunes héros. Concernant les (involontaires) changements
de ton, peut-être est-ce intentionnel mais certaines interventions
de celle que les trois frères appellent Mama (la mère) se révèlent
parfois extrêmement drôles alors qu'à l'origine ces séquences
tendaient probablement à l'effroi ! Un ''raté'' qui donne
parfois au long-métrage l'allure d'une parodie de film d'infectés,
avec ces parents ''zombifiés'' qui ressemblent à des ersatz de
Marilyn Manson et dont certaines séquences (dont celle du réveillon
de Noël demeure la plus emblématique) ont l'air de clips vidéos
spécialement conçus pour ce célèbre rockeur américain !
Mais au final, Párvulos : Hijos del Apocalipsis
demeure l'une des meilleures alternative au genre que le film aborde,
offrant un dernier acte... apocalyptique, à la religion délirante
et à la violence outrée...
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