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mardi 28 octobre 2025

Avignon de Johann Dionnet (2025) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Depuis 1947, la ville d'Avignon accueille le plus important festival des arts du spectacle et de théâtre du monde. Fondé par le metteur en scène français Jean Vilar, il a servi cette année de cadre au premier long-métrage réalisé par l'acteur, réalisateur et scénariste Johann Dionnet. Présenté le 16 janvier dernier au festival de l'Alpe d'Huez aux côtés des très sympathiques Les règles de l'art de Dominique Baumard, Le répondeur de Fabienne Godet ou du Mélange des genres de Michel Leclerc (tous les trois chroniqués par votre serviteur), le film a remporté le Grand Prix ainsi que ceux de Canal+ du meilleur film et du Coup de cœur des Alpes ! Trois prix amplement mérités pour l'une des vraies bonnes comédies françaises à avoir vu le jour sur grand écran dès le 18 juin dernier... Écrit par Johann Dionnet lui-même ainsi que par le réalisateur et scénariste Benoît Graffin, Avignon a beau avoir été couronné de ces trois prix, force est malgré tout de reconnaître qu'en terme d'originalité, cette comédie très rafraîchissante est allée puiser dans des sources d'inspiration que l'on aurait pu croire asséchées. Car des histoires où passion amoureuse et humour s'entremêlent, le cinéma français en charrie depuis que le septième art existe. L'un des principaux atouts du long-métrage reste donc son cadre et ses festivités. Mais alors qu'il semble avoir été tourné en plein cœur du Festival d'Avignon, le tournage a en réalité eu lieu en plein été 2024 pour se conclure en septembre à Paris où se situent les dernières séquences du film. Avignon met en scène l'humoriste et acteur Baptiste Lecaplain dans le rôle de Stéphane. Comédien de théâtre, il accepte de rejoindre son ancienne troupe au Festival d'Avignon pour reprendre le rôle qui tenait dans la pièce de boulevard Ma sœur s'incruste qui avait été repris par un remplaçant qui s'avère indisponible. Réticent à l'idée de reprendre le rôle en question, il remonte finalement sur les planches aux côtés de Coralie (Alison Wheeler), d'Amélie (Constance Carrelet) et de Patrick (un rôle interprété par Johann Dionnet lui-même). La pièce est dirigée par leur ami Serge (Lyes Salem), lequel vient de faire appel au tout nouveau régisseur Marc (Rdy Milstein). Alors que Stéphane et les autres membres de la troupe placardent dans les rues de la ville affiches de leur pièce, il tombe sur celle de la chanteuse Fanny (Elisa Erka), une jolie jeune femme qu'il a brièvement connue il y a des années et sur laquelle il tombe peu de temps après.


Alors qu'ils échangent quelques mots, un quiproquo va contraindre Stéphane à mentir à Fanny. En effet, séduite par le jeune homme et surtout à l'idée qu'il joue le rôle principal de Rodrigue dans la pièce Le Cid donné par une autre troupe, celui-ci n'ose pas lui avouer qu'il joue en réalité dans une petite pièce de boulevard... Sur ce postulat de base, Johann Dionnet signe une comédie fraîche reposant sur une interprétation et des dialogues absolument jouissifs. Avignon se situe à la croisée des chemins entre le style propre à la Troupe du Splendid (formée il y a presque cinquante ans autour de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Michel Blanc, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot) et une œuvre vers laquelle le long-métrage de Johann Dionnet tente à se rapprocher : Les grands ducs de Patrice Leconte dans lequel trois comédiens de théâtre en retraite (incarnés par Jean Rocheford, Jean-Pierre Marielle et Philippe Noiret) voyaient l'opportunité de remonter sur scène dans une pièce de boulevard intitulée Scoubidou ! Dans un cas comme dans l'autre, les deux films jouent sur les rapports humains, les jeux de séduction tandis que le personnage de Serge rappelle peu ou prou celui incarné à l'époque par Michel Blanc (le producteur escroc devenant désormais un metteur en scène ayant de grosses difficultés à financer ses interprètes et la location du théâtre). Avignon présente une galerie de personnages hauts en couleurs, brillamment caractérisés et auxquels chaque interprète fait honneur. Les bons mots fusent en permanence et le spectacle auquel il nous est donné d'assister ressemble lui-même à une pièce de boulevard. Adaptation de son propre court-métrage Je Joue Rodrigue qu'il réalisa deux ans auparavant en 2022, Johann Dionnet signe une comédie romantique tout sauf mièvre, très drôle et profondément humaine. Bref, de quoi satisfaire toutes celles et ceux qui depuis des lustres ne croient plus en la comédie française...

 

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