Spécimen d'écologiste dégénérée, députée de l'Assemblée
nationale, mariée à un homme déconstruit, Sandrine Rousseau s'est
probablement sentie très fière et directement concernée par le
personnage qu'incarne le sympathique Benjamin Lavernhe. Paul Lemaire,
lui-même très satisfait de se positionner en tant qu'homme
déconstruit sans pour autant attirer l'antipathie de celles et ceux
qui considèrent le concept comme inconcevable, ridicule, offensant,
débilitant... Pourquoi ? Parce que derrière ce personnage que
l'on devine très impliqué au sujet de la cause féminine, le
réalisateur Michel Leclerc et la scénariste Baya Kasmi n'oublient
pas de dresser le portrait d'un individu qui peu à peu semble se
dégrader aussi bien physiologiquement qu'intellectuellement. En
outre, les deux auteurs qui déjà ont travaillé ensemble sur de
nombreux projets s'amusent de ce personnage en le plaçant
directement au cœur d'une fausse histoire d'agression et de
harcèlement sexuels alors même qu'il représente le symbole ultime
du mâle soumis à la dictature féministe ! Benjamin Lavernhe
est actuellement l'un des acteurs français les plus intéressants à
suivre sur un plan cinématographique. Depuis quelques années, le
voici qui enchaîne les rôle sur grand écran, réservant ainsi
d'excellentes surprises comme en 2024 lorsqu'il incarna le rôle de
Thibault, célèbre chef-d'orchestre, dans le formidable En
fanfare
d'Emmanuel Courcol. Avant d'intégrer l'équipe de la future et
nouvelle adaptation des Misérables
de Victor Hugo réalisée par Fred Cavayé, Benjamin Lavernhe est
donc ici confronté à une majorité d'interprètes féminines dont
Léa Drucker qui interprète l'inspectrice de police Simone (épouse
à l'écran de Vincent Elbaz qui incarne quant à lui le rôle de
Jean-Jacques), Julia Piaton qui joue le rôle de la comédienne de
théâtre Charlotte Landowski ou encore Judith Chemla, formidable
interprète de Hélène dans le téléfilm 15
jours ailleurs
de Didier Bivel aux côtés de Didier Bourdon et qui dans le cas
présent incarne le principal membre d'un collectif féministe
qu'intègre d'ailleurs Simone afin d'enquêter au sujet d'un lien
supposé entre le groupe et la participation de certains membres à
l'assassinat d'un homme violent dont l'épouse est pour l'instant
seule à être accusée du meurtre !
Aussi
sérieux que puisse être le sujet, aussi crispantes que puissent
être certaines sous-intrigues qui pourraient passer pour du wokisme
de la part des auteurs, Le mélange des genres
est en réalité une excellente comédie, faussement démagogique et
qui plus que de satisfaire les extrémistes constipés de la pompe
aspirante et dégénératrice de la gauche bien pensante devrait
surtout amuser ceux d'en face. Pour qui, le thème est ici à prendre
au second, voire au troisième degré. Quand l'absurde pointe à
l'horizon, on peut croire en la sincère intention des auteurs
s'agissant de dédramatiser le sujet pour en faire moins l'objet de
polémiques qu'une réelle envie de réunir les uns et les autres
dans un même élan d'espoir où l'humour seul est capable d'unifier
le peuple, quelles que soient ses idées, quelles que soient ses
opinions. Arguons malgré tout que l'objectif aura du mal à être
atteint du côté des ''gauchistes contrariés'' qui selon certains
critères, semblent se refuser à prendre autrement qu'au premier
degré tout ou partie des thèmes qui les préoccupe. Preuve que Le
mélange des genres
ne doit surtout pas être envisagé sous cet angle : le
réalisateur offre à Benjamin Lavernhe le rôle d'un homme qui vire
au surmenage, voire au burn-out, dans une posture un brin
caricaturale. Autre preuve. L'accumulation de bévues causées par
l'un des derniers membres du collectif féministe incarné par Melha
Bedia, actrice que l'on a que trop peu l'occasion de présenter
autrement que comme la sœur de Ramzy Bedia et dont la trogne ne
prête jamais vraiment à autre chose qu'à sourire ! Il
n'empêche que le film de Michel Leclerc s'intéresse également à
des sujets qui eux ne prêtent absolument pas à sourire. Comme le
traitement des victimes de viols qui parfois sont soumise à une
autorité qui les considèrerait presque comme en partie responsables
de l'agression... Bref, Le mélange des genres
est une très bonne comédie qui malgré son sujet n'oublie pas l'un
des éléments essentiels au genre : donner du plaisir au
spectateur...
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