Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 21 septembre 2025

Dead Mail de Joe DeBoer et Kyle McConaghy (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Attention, film culte ! Ou en tout cas, en devenir... Derrière un titre passe-partout qui semble vouloir apparemment signifier l'avènement d'un nouveau concept diabolique se propageant tel un virus mortel ou une malédiction, Dead Mail évoque bien des notions mais certainement pas celle-ci. Second long-métrage conjointement réalisé par Joe DeBoer et Kyle McConaghy en 2024 juste après le thriller BAB, cette deuxième collaboration entre les deux hommes explore une thématique couramment appliquée au cinéma d'horreur, d'épouvante ainsi qu'au thriller. À la seule différence que les deux cinéastes se sont employés à mener leur projet de manière tout à fait inédite. La notion de séquestration se multipliant au cinéma plus rapidement que n'importe quel virus chez l'homme, le sujet paraîtra à priori sans intérêt particulier. Un homme, noir, est retenu dans le sous-sol bétonné d'une demeure appartenant à un second, blanc ! Jusqu'ici, rien de plus anodin. Mais lorsque la victime réussit à s'extraire de sa prison afin de poster dans une boite aux lettres un message écrit avec son sang dans lequel elle indique demander de l'aide, tout s'enchaîne. Il n'y a ici pas un protagoniste principal, mais plusieurs. À commencer par Jasper (Tomas Boykin), un employé de la Poste de Peoria et expert dans la recherche d'adresses d'expéditeurs. Alors qu'il enquête sur les origines d'un morceau de papier déchiré sur lequel sont présentes des tâches de sang et un bout d'adresse, il est vivement agressé par derrière puis tué par un homme qu'il a rencontré la veille dans le foyer qui l'abrite la nuit. Cet homme, c'est Trent (John Fleck). Une fois le meurtre de Jasper accompli, le point de vue du long-métrage change et c'est lors d'un flash-back que les raisons qui vont pousser Trent à tuer son nouveau compagnon de foyer nous sont révélées. En effet, Trent retient chez lui un homme contre sa volonté. Et découvrant que celui-ci a posté le morceau de papier compromettant, il a décidé de remonter jusqu'à celui qui le détient afin de l'éliminer et ainsi faire disparaître l'unique preuve qui l'implique dans l'enlèvement de celui qui se prénomme Josh (Sterling Macer Jr.). Un fabricant amateur de synthétiseurs que Trent a pris sous son aile, finançant ainsi tout le matériel dont l'homme a besoin jusqu'au jour où il découvre que son ''partenaire'' a prévu de partir pour le Japon où une société de matériel électronique lui propose de travailler pour elle! Bref, un coup dur pour celui qui se sent très justement trahit. Mais jusqu'à cette révélation qui intervient à peu près au beau milieu du récit, Joe DeBoer et Kyle McConaghy s'intéressent à la rencontre et surtout à l'étrange rapport qu'entretient Trent vis à vis de Josh...


Au-delà du simple rapt, de la psychopathie visible comme le nez au milieu de la figure chez Trent ou de son infecte titre qui pourrait en rebuter plus d'un, Dead mail est l'une de ces expériences sensorielles qui d'un point de vue visuel et auditif marquent profondément et durablement les esprits. Ici, pas de psychédélisme ou d'effets kaléidoscopiques mais une patte visuelle qui renvoie directement aux années quatre-vingt, époque où d'ailleurs semble s'inscrire ce récit qui repose sur une écriture là encore conjointe entre les deux réalisateurs. Couleur ''passées à la machine à laver'', Dead Mail est la victime bienheureuse d'une patine délavée qui lui offre son côté indépendant habituellement cher au Festival de Sundance. Couleurs fades, certes, mais aussi et surtout, des angles de caméras relativement déconcertants. En effet, les deux cinéastes s'emploient presque systématiquement à filmer la totalité des personnages en plongée/contre-plongée et parfois même décadrés. Cette répétition accentue bizarrement le malaise qui s'est maintenant installé depuis un certain temps et on ne sait réellement pour quelle raison. Peut-être notre cerveau ne s'était-il pas préparé à ''subir'' cette façon si particulière et presque ''fanatique'' de filmer personnages et environnements. Ajouté à cela, des premier et arrière-plans flous qui ajoutent là encore un intérêt supplémentaire à ce réjouissant et inconfortable spectacle qui risque peut-être malgré tout d'en rebuter certains. Encore une fois, Joe DeBoer et Kyle McConaghy changeront de point de vue en mettant en valeur l'une des rares interprètes féminines en la personne de Micki Jackson, superbe actrice afro-américaine qui incarne le personnage d'Ann, l'une des collègues et amie de travail du regretté jasper ! Parfois glauquissime d'un point de vue artistique et même concernant certains contenus (l’ambiguïté des sentiments que ressent Trent par rapport à Josh), Joe DeBoer et Kyle McConaghy ajoutent une dernière et définitive couche au malaise ambiant en signant eux-mêmes la partition musicale faite de nappes glaçantes et de bidouillages électroniques. Bref, l'immersion est totale ! Je vous le dis : Lorsque viendra le temps de faire le bilan en dressant une liste des meilleurs films ''d'horreur'' de l'année 2025, il ne faudra surtout pas oublier de citer celui-ci. D'autant plus qu'il semblerait inspiré par un authentique fait-divers...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...