Film entrant dans la
catégorie des Slashers,
Clown in a Cornfield
d'Eli Craig repose sur des lauriers acquis depuis belle lurette... Si
vous cherchiez une alternative originale et différente de tout ce
que vous avez vu jusqu'à maintenant, vous pouvez d'ors et déjà
passer votre chemin. Sorti le 20 août dernier dans plus de deux-cent
salles de cinéma en France, le film est en effet un catalogue
quasiment exhaustif de tout ce que le genre est capable de drainer
comme idées. À commencer par l'arrivée dans un petit bled plus ou
moins paumé d'un médecin et de sa fille après le décès par
overdose de l'épouse du premier et de la mère de la jeune fille.
C'est donc dans l'intention de laisser derrière eux ce passé
douloureux que le docteur Maybook choisit pour le bien de sa fille
Quinn de venir s'installer à Kettle Spring. Une petite localité
plutôt chaleureuse qui a la particularité de fêter chaque été sa
mascotte Frendo le Clown. Adaptation cinématographique de la
nouvelle éponyme de l'écrivain américain Adam Cesare dont le
premier volume est sorti en 2020 (suivi d'un second en 2022 et d'un
troisième l'année dernière), le long-métrage d'Eli Craig met
principalement en scène la jeune actrice Katie Douglas, à la beauté
certes évidente mais aussi très conventionnelle dans ce genre de
production. Ayant débuté sa carrière voilà près de vingt ans en
arrière, elle interprète une adolescente très droite dans sa tête,
qui n'avait pas vraiment envie de venir s'installer à Kettle Spring
mais qui malgré tout va savoir très rapidement se constituer un
petit cercle d'amis. À commencer par le charmant Cole qu'incarne de
son côté Aaron Abrams. Le courant passe immédiatement entre ces
deux là et Quinn rejoint très vite le groupe d'amis de ce dernier.
Lequel compte en ses rangs, la blonde Janet (Cassandra Potenza), la
brune Ronnie (Verity Marks) et le black (Tucker) Ayo Solanke.
Réalisateur en 2010 de l'excellent film d'horreur plus ou moins
parodique Tucker and Dale vs Evil (dont
on aurait aimé à l'époque qu'une suite fut mise en chantier), l'on
pouvait espérer que Clown in a Cornfield
soit du même tonneau. Pourtant, on déchante assez rapidement. En
effet, le film tient si bien sur les rails forcément usés du genre
Slasher
qu'aucun effet de surprise (ou presque, pour ceux qui n'auraient pas
été attentifs au titre français) ne vient le stupéfier !
Quelques meurtres qui s'enchaînent, plutôt gore, mais aussi et
surtout un twist que vient ruiner l'idée saugrenue des distributeurs
français d'ajouter un S au mot clown du titre... ce qui laisse par
avance présager de ce qui va suivre...
Car
si, en effet, le clown du titre va surgir pour perpétrer un massacre
(tandis que nos adolescents s'amusent eux-même du mythe autour de
Frendo pour tourner de petits films d'horreur le mettant en scène),
lors d'une fête qui bat son plein aux abords d'une grange où la
bière coule à flots, ce ne sont pas un ou deux clowns tueurs qui
débarquent mais bien davantage. Bref, Kettle Spring semblerait être
le repaire d'un vivier de psychopathes qui profitent de l'événement
annuel pour dégainer tronçonneuses et autres armes blanches afin
d'éliminer la lie de la société. Du moins, celle de Kettle Spring,
apparemment personnifiée par les adolescents. Dont font alors partie
nos jeunes héros qui vont devoir combattre ces clowns au faciès peu
engageant. Si le premier d'entre eux s'amuse à se la jouer second
degré, l'ombre d'Art le Clown de la franchise Terrifier
est tellement imposante depuis qu'il est apparu pour la première
fois sur grand écran que toute comparaison entre le clown le plus
iconique du septième art et n'importe quel de ses concurrents est
impossible. D'ailleurs, tandis qu'il osa franchir toutes les
barrières du mauvais goût et du gore le plus décomplexé notamment
lors du troisième opus lorsqu'il découpa scrupuleusement l'une de
ses victimes à la tronçonneuse, cet outil de jardinage mais aussi
de mort est ici sous employé. Trop timide, pas assez méchant, Clown
in a Cornfield
fait donc pâle figure ! Lorsque le visage des antagonistes est
révélé, là encore, l'on n'est pas vraiment surpris de constater
que le maire Arthur Hill (Kevin Durand), le shérif Dunne (Will
Sasso) ou encore l'un des professeurs de l'école font partie des
tueurs. Porteurs d'une morale viciée, ils campent une belle
brochette de tarés malheureusement peu caractérisés. Chose
étonnante, le black Tucker sera la première victime à mourir
devant la caméra. Ce qui de nos jours est plutôt rare puisque les
cinéastes, généralement plutôt frileux, leur réserve une mort
plutôt tardive.... lorsqu'ils ne font sûrement et simplement pas
partie des survivants. Clown in a Cornfield
semble donc se prémunir d'une idéologie Woke,
ce qui est plutôt une bonne nouvelle... jusqu'à ce qu'en fin de
projection Eli Craig tombe bassement dans le piège du
communautarisme homosexuel...
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