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mardi 5 août 2025

Blaxploitation : Shaft contre les trafiquants d'hommes de John Guillermin (1973) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Pour ce dernier article consacré à la Blaxploitation, j'avais très envie de traiter d'une œuvre qui sort un peu des habituelles intrigues se déroulant autour de la mafia, de la drogue ou du proxénétisme ainsi que de New York et du quartier de Harlem. Et cela tombe bien puisque pour clore la trilogie originale Shaft, nous allons évoquer Shaft contre les trafiquants d'hommes (ou Shaft in Africa). Après deux premiers volets réalisés par Gordon Parks qui plutôt que de se charger de l'ultime opus s'est tourné vers la mise en scène de The Super Cops en 1974, le troisième a été quant à lui confié à John Guillermin. Et John Guillermin, ça n'est pas n'importe qui. Si l'on fait l'impasse sur une première partie de carrière plus ou moins acceptable précédant sa future notoriété dont on peut malgré tout évoquer la réalisation de plusieurs volets de la franchise Tarzan dans lesquels est cependant absent le célèbre acteur et nageur olympique américain originaire d'Acapulco, Johnny Weissmuller, la suite sera parfois d'un tout autre ordre. Si le nom du réalisateur ne doit pas être simplement rattaché à ses premières tentatives ou à des pellicules pas toujours de très grande qualité, c'est parce qu'il fut surtout l'auteur de quelques très bons films au titre desquels l'on retiendra notamment le film de guerre historique Le pont de Remagen en 1969, le remake de King Kong en 1976, l'adaptation du roman Mort sur le Nil d'Agatha Christie en 1978 mais aussi et surtout l'immense film catastrophe (genre auquel il s'essaya tout d'abord en 1972 avec Alerte à la bombe) La tour infernale en 1974. Un long-métrage exceptionnel doté d'un casting cinq étoiles ! Mais revenons à Shaft contre les trafiquants d'hommes. Dans les troisièmes aventures du détective toujours interprété par l'acteur afro-américain Richard Roundtree, le casting des deux précédents volets a été entièrement remanié. Exit les acteurs découverts précédemment dans Les Nuits rouges de Harlem et dans Les Nouveaux Exploits de Shaft. La refonte est totale. Qu'il s'agisse du casting, d'accord, mais également du contexte puisque désormais, et malgré un début d'action se déroulant à New York, le tournage sera cette fois-ci effectué à Addis-Abeba en Éthiopie (d'ailleurs, l'orthographe visible dans le film sous la forme Addis Abäba n'est pas une erreur mais correspond bien à sa traduction d'origine Oromo qui est une langue maternelle que partagent environs trente-cinq millions d'habitants de la Corne de l'Afrique).


Autre lieu de tournage, la capitale de la région Semien-Keih-Bahri, Massaoua en Érythrée. Mais aussi, beaucoup plus proche de nous, Paris ! Dans cet ultime volet, John Shaft va cette fois-ci être confronté à des trafiquants d'hommes dont les victimes seront des habitants de divers pays d'Afrique Noire kidnappés afin de servir dans la capitale française d'esclaves sur le marché du travail. Des dizaines d'hommes enfermés dans un cachot en attendant de travailler seize heures par jour pour un salaire dérisoire de deux-cent francs (dont la moitié ira dans la poche d'un marchand de sommeil du nom de Perreau interprété par l'acteur français Jacques Herlin). Chose très troublante, puisque nous sommes en 1973. L'un des interlocuteurs du long-métrage évoque le but de cette exploitation : faire exécuter des tâches que les européens refusent d'accomplir eux-même ! Et oui, déjà cette même rengaine de l'immigré qui encore aujourd’hui effectue des tâches très pénibles à la place de français qui ne veulent surtout pas se salir ou s'abîmer les mains ! Fidèle au personnage qu'il a toujours été jusque là, John Shaft se pose en héros vengeur, défendant l'opprimé mais dans un contexte bien différent mais aussi en ''Tombeur de ces dames''. Et c'est bien là l'un des rares intérêts du long-métrage dont chaque pièce du puzzle est, je trouve, maladroitement amenée. On a droit à quelques interventions de sexe féminin. La franchise demeurant continuellement un modèle de sexisme, l'actrice afro-américaine Vonetta McGee ne s'en sort pas trop mal tandis que la craquante yougoslave Neda Arnerić incarne très clairement le rôle d'une nymphomane dont l'existence tourne principalement autour du sexe... Alors que l'on nous promettait une plongée au cœur d'un réseau d'esclavage dans lequel John Shaft plongeait volontairement, le film ne va pas au bout de son scénario malgré quelques séquences dépaysantes et un quartier de Paris parfois visuellement proche du Harlem généralement décrit dans ce type de long-métrage. Notons la présence lors de la dernière partie du film de cet autre acteur français qu'est Jacques Marin. Acteur anglophone, on l'a vu dans de nombreux longs-métrages dans des seconds rôles et notamment dans celui, très court, de l'épicier dans Mais où est donc passée la septième compagnie ? de Robert Lamoureux en 1973. Au final, ce troisième volet vaut bien le second mais est largement inférieur au premier qui reste donc le meilleur de tous...


 

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