Un an après qu'il ait réussi à faire libérer la fille d'un
trafiquant de drogue kidnappée par des membres de la mafia
italienne, John Shaft est de retour. Les Nuits rouges de Harlem
ayant permis à la Metro
Goldwin Mayer
de se sortir de pétrin, les producteurs décident alors de financer
Les Nouveaux Exploits de Shaft à
hauteur de près de deux millions de dollars. Soit environ quatre
fois le budget de cinq-cent mille qui furent injectés lors du
premier volet de la trilogie d'origine. Dans cette séquelle, notre
héros à la coiffure afro revient plus fringuant et déterminé que
jamais. Et pour cause : l'un de ses amis qui l'appelait à
l'aide a été retrouvé mort dans son entreprise de pompes funèbres
après qu'une bombe ait explosé. Avant de mourir, Cal Asby (Robert
Kya-Hill) avait caché une importante somme d'argent à l'intérieur
de l'un des cercueils d'exposition. Retenez bien cette information
car elle sera vers la fin du long-métrage, sujette à une énormité
! Deux-cent cinquante mille dollars correspondant très exactement à
la somme que doit justement rembourser un certain Johnny Kelly
(l'acteur Wally Taylor), associé de l'entrepreneur, au mafieux Gus
Mascola (Joseph Mascolo). Un malfrat italien qui dirige un réseau de
drogue situé dans le Queens et qui aimerait s'emparer de celui que
détient Bumpy Jonas à Harlem. Tiens, justement ! Ce dernier,
qui dans le précédent volet des aventures de John Shaft avait pu
compter sur le détective pour retrouver sa fille kidnappée, mais
qui semble ici avoir rapidement oublié le service rendu au vu des
menaces qu'il profère à son encontre. L'on retrouve dans le rôle
du trafiquant afro-américain, l'acteur Moses Gunn qui, comme je
l'indiquais dans le précédent article incarna notamment le boxeur
Joe Kagan dans plusieurs épisodes de la série La
petite maison dans la prairie.
À la mise en scène, nous retrouvons à nouveau le réalisateur ET
compositeur Gordon Parks qui devant le refus d'Isaac Hayes d'assurer
à nouveau l'écriture de la bande originale a finalement décidé de
s'en charger lui-même (le compositeur, chanteur et producteur sera
tout de même crédité au générique pour avoir composé et
interprété la chanson Type
Thang).
Dans le rôle de John Shaft nous retrouvons également l'acteur
afro-américain Richard Roundtree. Toujours prompt à mettre
temporairement de côté la mission qui lui a été confiée pour
profiter des femmes qu'il attire comme un aimant, Shaft entreprendra
de se détendre notamment entre les bras de Rita, compagne de Johnny
Kelly, qu'incarne la magnifique Kathy Imrie.
Difficile
de demeurer indifférent devant les charmes de cette superbe panthère
dont le bout de tissu qu'elle porte sur le dos maintient à peine le
secret des formes qu'elle cache en dessous. Montée de sève
assurée !!! Laquelle retombe assez rapidement lorsque les deux
nouveaux amants copulent tandis que Gordon Parks abuse des effets
visuels afin que l'on ne pipe pas grand chose des ébats qui
s'étalent devant nos yeux ! Bref, un en-cas avant que tout ne se
précipite puisque après, les choses sérieuses vont débuter. Passé
à tabac par des hommes de Mascola pour avoir été soupçonné de
collaborer avec Bumpy Jonas, Shaft revient finalement le visage pas
trop amoché. C'est qu'on n’abîme pas une belle gueule comme celle
de Richard Roundtree. Alors que dans Les Nuits
rouges de Harlem
les autorités étaient personnifiées par la présence de
l'excellent Charles Cioffi dans le rôle du lieutenant Vic Androzzi,
celui-ci disparaît mystérieusement de ce second volet au ''profit''
de l'acteur Julius Harris dans celui du capitaine Bollin dont la
présence demeure malheureusement parfaitement résiduelle. En
comparaison du temps de présence de son homologue, le sien est
réduit d'au moins soixante-quinze pourcents. De plus, on se demande
encore quel peut être l'intérêt d'avoir créé un tel personnage
tant son ''écriture'' paraît insignifiante. Séquelle
scénaristiquement sous-vitaminée du long-métrage sorti un ans
auparavant, le principal soucis que l'on rencontre avec Les
Nouveaux Exploits de Shaft se
situe au niveau de la caractérisation des personnages. Ceux que l'on
connaissait avant on l'air de cachetonner tandis que les nouveaux ne
sont pas tous d'un intérêt primordial. Joseph Mascolo tire à peu
près son épingle du jeu (contrairement à son personnage qui
connaîtra une fin... ''explosive'') mais on comprend surtout que le
film est tout à la gloire du principal protagoniste, lequel a
semble-t-il laissé derrière lui sa carrière de détective pour se
transformer en queutard déterminé à venger la mort de son ami.
Bref, une suite sympathique mais néanmoins inférieure à son
aînée... Notons que le film se conclut sur une course-poursuite en
voiture, en bateau puis à pied qui frise les vingt minutes !
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