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mardi 15 juillet 2025

Bring her Back de Michael Philippou et Danny Philippou (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Les très bons films d'horreur ou d'épouvante étant une denrée rare, 2025 ne fait pas exception à la règle. Et bien qu'il reste six mois avant que ne se termine l'année, il y a peu d'espoir de rencontrer l’œuvre qui mettra tout le monde d'accord... Vraiment ? Juste par curiosité, amusez-vous donc à rechercher sur Google ''Les meilleurs films d'horreur de l'année 2025''. Si comme moi vous êtes exigeant, les résultats risquent de vous faire pouffer de rire. Car en dehors de l'excellent Companion de Drew Hancock, lequel s'inscrit tout d'abord dans le registre de la science-fiction afin de dériver effectivement vers l'horreur, qui peut donc prétendre avoir signé LE film d'horreur de cette année ? Leigh Whannell avec Wolf Man ? Certainement pas. Danny Boyle avec 28 ans plus tard ? Encore moins. Ryan Coogler avec Sinners ? Pas davantage. Sans omettre d'ailleurs d'évoquer le Until Dawn de David F. Sandberg outrageusement surestimé quoique très acceptable, la vérité est qu'il aura fallut chercher du côté d'une paire de jumeaux, déjà auteurs en 2022 d'un Talk to Me largement recommandable à destination non pas d'un public très exigeant mais plutôt de spectateurs voulant se faire la main (Mouarf!) sur une œuvre horrifique tout en emmenant avec eux leur jeune progéniture. Un long-métrage divertissant, bien creepy, mais qui au regard de ce qu'allaient nous offrir trois ans plus tard les frères Danny et Michael Philippou, demeurerait au fond relativement anecdotique. Il n'est pas impossible que l'un et l'autre aient digéré une somme de sources d'inspiration comme le firent tant d'autres avant eux tant Bring her Back paraît emprunter à certaine racines de l'épouvante, parmi ses meilleurs composants. Des fragments de séquences qui s'inspirent donc, au juger, du dérangeant Sinister de Scott Derrickson. Comment en effet ne pas relier ces images morbides filmées caméra à l'épaule lors de curieux rites sataniques à celles, tout aussi glauquissimes, découvertes un jour dans le grenier d'une maison acquise récemment par son nouveau propriétaire ? Comment ne pas voir dans les dites images le plus éblouissant témoignage d'amour pour L'exorciste de William Friedkin là où tant d'héritiers du cinéastes se sont cassés les dents ? Comment ne pas ensuite observer ce couple étrange femme/enfant et leur univers sous le même angle que celui de l'effrayant Ich Seh Ich Seh que réalisèrent les autrichiens Severin Fiala et Veronika Franz en 2014 (et dont le réalisateur américain Matt Sobel réalisera le remake huit ans plus tard sous le titre Goodnight Mommy) ?


Comment, surtout, ne pas penser à cette vague de thriller horrifico-psychologiques qui depuis maintenant dix ou vingt ans déferlent sur nos petits et grands écrans, faisant ainsi la nique au pur film d'horreur dénué, lui, de toute approche intellectuelle du récit ? Il y a pourtant à travers le scénario de Danny Philippou et de Bill Hinzman des choses qui ne sont pas toutes neuves. Comme le deuil, l'absence et cette impossibilité de reprendre une existence normale. Alors, lorsque après le décès de leur père est offert à Andy et Piper l'occasion de trouver une famille d'accueil et ainsi de rester unis, la venue de Laura dans leur vie sonne comme un espoir. Ouais, sur le papier car en réalité, les deux réalisateurs précipitent leurs deux jeunes héros incarnés par Billy Barratt (l'un des principaux interprètes du nullissime Cratère de Kyle Patrick Alvarez il y a deux ans) et par Sora Wong (dont Bring her Back demeure actuellement le premier et seul rôle au cinéma) dans un univers que l'on devine trop rapidement comme étant vicié par la personnalité de Laura. Excellemment incarnée par l'actrice Sally Hawkins (que l'on a pu notamment voir dans le rôle principal d'Elisa Esposito dans l'excellent film de GuillermoDel Toro, La forme de l'eau en 2017), elle est accompagnée par un personnage qui saisit immédiatement par son apparence. Pour son second rôle au cinéma, le jeune acteur australien Jonah Wren Phillips n'est pas sans rappeler l'actrice Melanie Gaydos atteinte de dysplasie ectodermique et que l'on a pu découvrir dans une quinzaine de projets dont l'étonnant Tous les dieux du ciel de Quarxx en 2018. Thriller horrifico-dramatico-psychologique, Bring her Back est d'une redoutable efficacité et s'avère être un condensé des pires horreurs que les fans puissent rêver de découvrir en un seul film. Relation toxique entre une femme et la fille qu'elle vient d'accueillir chez elle. Machination diabolique vis à vis du frère qu'elle n'avait pas désiré recevoir chez elle au départ. Rites sataniques. Perte tragique d'un enfant. Nécrophilie, (auto)cannibalisme, Body Snatching (débarrassé ici de toute vision extraterrestre du phénomène), plans gore visuellement éprouvants, le long-métrage de Danny et Michael Philippou est un condensé d'horreur épidermique et psychologique qui mettent notre estomac et nos cellules grises à rude épreuve ! Autant dire que l'on tient là une perle du cinéma d'horreur. Une œuvre qui non seulement confirme ce que l'on pensait des deux frangins après la sortie de Talk to Me mais qui plus encore avec Bring her Back donne envie de nous plonger dans leurs futurs travaux... Bref ! Une claque !

 

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