Il y a des premiers films
douloureux à regarder et d'autres qui sont devenus mythiques. Il y
en a même qui partagent cette accointance entre légende et
indigence mais malheureusement, 5 femmes à abattre
n'en fait pas partie. Tout au plus attisera-t-il la curiosité des
cinéphiles qui veulent absolument tout connaître de leur cinéaste
préféré. Quitte à vivre l'une des plus pénibles expériences qui
soient. Sans en arriver jusqu'aux extrêmes, disons que l'on tient là
une œuvre méconnue réalisée par un cinéaste devenu depuis, un
grand nom du septième art. Premier long-métrage du futur
réalisateur du Silence des agneaux,
de Philadelphia
ou de tout un tas de clips vidéos et d'épisodes de séries
télévisées, Jonathan Demme se penche sur un sous-genre du cinéma
d'exploitation des années soixante-dix en tournant une grand
majorité des séquences à l'intérieur d'une prison pour femme. Et
oui, vous l'aurez compris, ce qui dans sa version originale se cache
sous le titre Caged Heat
est bien un W.I.P.
Un acronyme signifiant Women
in Prison
ou, Femmes en prison. De quoi permettre aux spectateurs masculins de
laisser leur imagination vaquer au fantasme de la femme nue sous son
uniforme de prisonnière. Une ''combinaison''
qui en général et ici plus qu'ailleurs ne tient pas la comparaison
face à la concurrence puisque les interprètes majoritairement
féminines vont passer le plus clair des quatre-vingt minutes que
dure le long-métrage à se foutre à poil pour des raisons souvent
et apparemment liées à l'hygiène. En effet, l'eau étant une
denrée visiblement payée par le contribuable, qu'il s'agisse des
premiers ou des seconds rôles, les interprètes féminines passent
le tiers du récit sous les douches, à se savonner le corps et se
shampouiner les cheveux. Et ce, bien évidemment devant l’œil
pervers de la caméra de Jonathan Demme qui ne rate pas une occasion
de les filmer sous toutes les coutures. Fesses, poitrines (dodues,
menues ou flasques) et pubis velus sont au menu de ce W.I.P
qui d'un point de vue strictement scénaristique s'avère
relativement lénifiant. Pas ou peu d'intérêt tourne autour des
quatre principales héroïnes...
On
trouve tout d'abord la brune Erica Gavin qui incarne Jacqueline,
complice de deux trafiquants de drogue dont l'arrestation a mal
tourné. La jeune femme rencontre alors en prison les black Ella Reid
et Juanita Brown dans les rôles de Pandora Williams et Maggie ainsi
que la blonde Roberta Collins dans celui de Belle Tyson. De quoi
satisfaire tous les goûts ! Ces quatre là et tant d'autres se
retrouvent transférées dans l'établissement correctionnel pour
femmes de Connorville où la surintendante McQueen dirige la prison
d'une main de fer. Interprétée par l'actrice britannique Barbara
Steele que l'on connaît surtout pour l'avoir vue dans de nombreux
films d'horreur, il s'agit d'une femme frigide et tortionnaire qui
n'hésite pas à faire enfermer à l'isolement ses pensionnaires au
moindre écart. Notons également la présence de Warren Miller dans
le rôle du Docteur Randolph. Un individu peu recommandable et qui
malgré sa blouse blanche aime notamment à expérimenter une
solution de son invention créée afin de calmer la violence et les
ardeurs des prisonnières (Heu... Jonathan, t'aurais pas vaguement
chipé l'idée à Stanley...?). Bref, il y avait là de quoi offrir
aux spectateurs un florilèges de perversités mais non, rien de tout
cela. Juste une succession de scènes de nus sans intérêt
entrecoupées de quelques sorties à l'extérieur de l'établissement,
de tentatives de fuites presque toutes vouées à l'échec et à
quelques actes échouant à marquer les esprits. Telle la séance
d'électrochocs, tellement mal interprétée par celles qui en sont
les victimes que la séquence ne risque à aucun moment de faire de
l'ombre à celle beaucoup plus impressionnante de Jack Nicholson dans
le chef-d’œuvre de Milos Forman, Vol au dessus
d'un nid de coucou.
Si par définition, le genre W.I.P
n'était
de toute manière pas voué à entrer dans le panthéon du septième
art, 5 femmes à abattre
en est l'un des plus pathétiques exemples. Dans le genre, on peut
lui préférer la Nazisploitation
de
Ilsa, la louve des SS
ou de ses différentes ''séquelles'' mais je vous conseillerai plus
simplement de vous reporter sur l'épisode Une
prison pour ces dames de
la célèbre série Drôles de dames
qui, oui, oui, reste bien l'un des meilleurs représentants de la
catégorie W.I.P...
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