Pour son premier
long-métrage de fiction, la réalisatrice et scénariste française
Elsa Blayau signe une comédie qui paraît n'avoir rien de bien
original dans son écriture, sa mise en scène et son interprétation.
Ce qui de nos jours peut en revanche paraître bien surprenant est
cette absence de mixité que la plupart des cinéastes nous imposent
désormais en général. Celle qui concerne les origines culturelles,
religieuses ou immigratoires des personnages. Ou encore leurs
orientations sexuelles assumant la diversité... En ce sens, Avec
ou sans enfants ? permet
au spectateur de se confronter à un récit d'où ne sourd par de
message ou de sous-texte démagogique et franchement, ça fait du
bien. De ne pas avoir à soupçonner que derrière la façade un peu
trop lissée de la comédie française se cache un discours WOKE,
LGBT+,
néo-féministe ou anti-raciste va nous faire des vacances !
Cela fait-il pour autant du long-métrage d'Elsa Blayau une œuvre
originale ? Non dénuée des gimmicks habituels qui recouvrent
la majorité des comédies françaises actuelles ? Bon, on
l'aura compris, Avec ou sans enfants n'est
donc incarné que par des personnages hétérosexuels. Donc, ici, pas
de Transsexuels/Transgenres, d'homosexuels, de lesbiennes ou
bisexuels. Pas de non genrés. Et pas de blacks, maghrébins ou de
tout autres individus originaires d'Afrique ou même d'Asie. Du pain
béni pour celles et ceux qui verront dans ce choix qui n'est
d'ailleurs pas forcément assumé par la réalisatrice, une
opportunité pour dire que le film est raciste, homophobe et
uniquement produit pour les blanc. Vous verrez ce que je vous dis...
Commençons par l'affiche... Ouais, je sais, vous vous dites que vous
l'avez déjà vue quelque part. Pas faux... Mais pas tout à fait
exact non plus ! Si tel est le cas, c'est parce que son
concepteur a très exactement repris la typographie, les couleurs et
l'arrière-plan de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon
Dieu ?
de Philippe de Chauveron ! Jusqu'à ajouter la même
ponctuation !!! À tel point que l'on est ici plus proche du
viol que du vol !
Un
tel manque d'inspiration se révèle donc inquiétant pour la suite
tout en étant d'une ironie crasse puisque si l'on revient sur les
différents éléments qui éloignent théoriquement Avec
ou sans enfants ?
de la plupart des comédies récentes, le film de Philippe de
Chauveron jouait au contraire énormément sur les origines raciales
de ses personnages. Bref, peut-être devrions-nous nous préparer à
passer un pénible expérience... Avec ou sans
enfants ?
met en scène quatre couples d'amis dont trois ont au fil des années,
fait des enfants. Le quatrième, formé par Anaïs et Pio (Adèle
Galloy et Syrus Shahidi) décide un jour de se marier et invite donc
ses amis de toujours à la cérémonie. Mais à une seule condition :
que Benjamin et Julia, Manu et Blanche ainsi que Swann et Sara
viennent sans leur progéniture. Ces derniers acceptent mais au
moment de prendre l'avion pour rejoindre les futurs mariés en
Italie, tous décident d'embarquer avec eux la marmaille ! Dès
lors, chacun va mettre du sien pour cacher à Anaïs et Pio la
présence des enfants. Ils vont tour à tour les surveiller tandis
que les autres vont assister aux festivités précédant le
mariage... Comédie relativement classique, Avec
ou sans enfants ? n'en
est pas moins agréable à regarder. Si les bons mots ne fusent pas
toutes les cinq secondes, certaines lignes de dialogue sont plutôt
bien trouvées. Le film d'Elsa Blayau possède quelques atouts qui
retiendront sans doute les spectateurs pour d'autres raisons que la
simple approche humoristique du récit : la (future) mariée est
magnifique et nous n'avons pas à trop supporter les braillements des
gamins. À contrario, la réalisatrice exploite parfois
superficiellement certains personnages. Comme Benjamin et Julia et
leur manière d'éduquer leurs enfants et ainsi traiter de
l'éventualité d'avorter ou pas de celui que la jeune femme attend
prochainement. Bref, c'est léger et ne demande pas un soupçon de
réflexion. Tourné en partie dans les Pouilles en Italie, cette
comédie n'offre par contre malheureusement pas l'opportunité de
profiter de ses majestueux décors en dehors de quelques trop rares
occasions...
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