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lundi 3 février 2025

La vengeance du zombie (Vudú Sangriento ou Voodoo Black Exorcist) de Manuel Caño (1974)

 


 

Difficile de trouver la moindre information. Car à moins de couramment parler l'anglais ou l'espagnol, il semble que Vudú Sangriento soit chez nous auréolé de mystère. Pourtant, il existe bel et bien une affiche française du long-métrage réalisé par l'ibérique cinéaste Manuel Caño. Un artiste qui lui aussi paraît tout enveloppé d'intrigues puisque certains en sont encore à se demander qu'elles sont ses dates de naissance et de mort. Et lorsque l'on obtient des résultats, il n'est même pas certain qu'ils s'agisse bien d'informations le concernant mais plutôt celles d'un acteur éponyme dont le nom se distingue du sien pour n'avoir aucun accent sur le N ! Après mûres recherches, ce que l'on sait en revanche de source sûre, c'est qu'il produisit en 1966 le tout premier long-métrage de son compatriote Eloy de la Iglesia, Fantasía... 3. Un réalisateur et scénariste qui intéresse les amateurs de cinéma d'horreur pour avoir tout de même réalisé en 1972 le très inconfortable La Semaine d'un assassin (La Semana del Asesino) dans lequel un homme, Marco, est employé dans un abattoir avant de devenir malgré lui un tueur en série qui se débarrasse de ses victimes en les faisant disparaître sur le lieu de son travail ! Quatre ans plus tard, Manuel Caño produira cette fois-ci aux côtés de Giuseppe Zaccariello et de l'assistant de production Enzo Ferla Une hache pour la lune de miel (Il RossoSegno Della Follia) de l'italien Mario Bava. S'agissant de sa propre carrière de metteur en scène, le réalisateur espagnol signe La vengeance du zombie (Vudú Sangriento ou Voodoo Black Exorcist) en 1974. Cinquième œuvre d'une filmographie notamment précédée de deux longs-métrages consacrés au personnage de Tarzan créé par le romancier américain Edgar Rice Burroughs en 1912 à travers le roman Tarzan, seigneur de la jungle, Manuel Caño va effectivement réaliser Tarzán en la Gruta del Oro en 1969 ainsi que Tarzán y el Arco Iris trois ans plus tard. Quant à Vudú Sangriento, celui-ci verra le jour en 1974. Signifiant ''Vaudou de sang'' en langue espagnole, le titre français est trompeur puisque traduit sous celui de La vengeance du zombie l'on s'attend très certainement à y voir débouler une créature décharnée plus ou moins avide de chair humaine. Une erreur d'appréciation sans doute due au fait que le long-métrage s'inscrive effectivement dans un contexte où le zombi matriciel, celui qui dans le folklore vaudou est un individu prétendument décédé mais qu'un prêtre vient déterrer après son exhumation pour en faire son esclave, paraît être au centre du sujet. Pourtant, là encore, rien de commun avec le film qui nous intéresse ici puisque Guedé Nibo (l'acteur Aldo Sambrell) n'est pas guidé par la volonté d'un homme maîtrisant la pratique de la zombification à travers la fabrication et l'emploi de puissantes drogues mais s'avère parfaitement autonome.


Mille ans après avoir été sacrifié avant d'être embaumé lors d'un rite particulièrement violent après que sa compagne ait elle-même été décapitée par leur tribu, le sarcophage qui le renferme est transporté par bateau du Caire jusqu'à Pointe-à-Pitre sur ordre du Docteur Kessling (Alfredo Mayo). Accompagné par sa nièce, celui-ci monte à bord d'un paquebot avec tout au plus, une dizaine ou une quinzaine d'autres passagers. Un tout petit nombres d'acteurs et de figurants s'expliquant sans doute par le faible budget alloué au projet ! Lors du voyage vers ce qui en 2007 deviendra l'unique sous-préfecture de la Guadeloupe, Guedé Nibo se réveille de son long sommeil et prend possession d'un corps avant de laisser derrière lui quelques cadavres. Son principal objectif est de retrouver la jeune femme qui mille ans plus tôt était sa compagne et qui fut elle aussi sacrifiée au nom de rites ancestraux. Malheureusement pour lui, lors de l'inspection du sarcophage, un individu a la mauvaise idée de s'emparer de la bague qu'il porte à un doigt et qui lui permet de se maintenir physiquement dans une forme humaine normale. Ce qui s'apparente donc davantage à une momie plutôt bien conservée, douée de la parole mais aussi capable de se cacher sous l'apparence d'un autre (une forme de Body Snatching qui pour une fois n'emprunte rien à la science-fiction). De manière générale, Vudú Sangriento est assez navrant. Et ce, même si la séquence du rite vaudou qui succède au meurtre d'un supposé amant de l'être désiré par notre future momie est assez gratinée. D'abord parce que l'on a droit à une décapitation dans la joie et l'allégresse d'un peuple de sauvages pour qui il n'y a là rien de plus normal et ensuite parce que cette même séquence renvoie au Mondo, un cinéma d'exploitation pseudo-documentaire, ultra-violent et racoleur qui affirme témoigner des us et coutumes de peuplades sauvages. Après ça, tout est dit. Manuel Caño fait fi de toute cohérence chronologique ou météorologique comme en témoignent de nombreux plans. À bord du paquebot et en arrière-plan, selon l'angle, il peut tout à fait faire jour avant qu'un très court instant plus tard, les personnages apparaissent en pleine lumière ! L'entièreté du film tourne autour de la quête de la momie tandis que le docteur Kessling et le commissaire Dominguez (Fernando Sancho) se lancent à sa poursuite jusqu'à à un final exécuté à la va vite en fin de bobine. Une conclusion en queue de poisson, vite expédiée pour un résultat général assez pauvre. L'on notera la fascination, voire la quasi obsession du cinéaste pour les rites vaudous dont il parsème son œuvre à tout bout de champ, même lorsque de manière tout à fait improbable parmi les voyageurs se trouvent les membres d'une tribu tous attifés comme on les imagine lorsqu'ils vivent en plein cœur de leur village. Bref, Manuel Caño signe une curiosité, rare, mais tout à fait dispensable...

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