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samedi 22 février 2025

Hellraiser II : les écorchés de Tony Randel (1988) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Au sens propre, la douche froide aide à rapidement nous extraire définitivement du sommeil profond dans lequel nous sommes en général plongés quelques instants plus tôt. Elle aide à raffermir la peau, à resserrer les cellules, à empêcher la chute des cheveux et à prévenir les pellicules. Même si pour cela, il faut être prêt, bien entendu, à subir quelques très légers traumatismes. Comme l'accélération du rythme cardiaque ou celle du souffle. Au figuré, c'est déjà une autre paire de manches. Ressentir une sensation inattendue et donc parfois fort désagréable. C'est sans doute en ce sens que l'on percevra Hellraiser II : les écorchés de Tony Randel. Petit cinéaste sans envergure particulière qui évita malgré tout à la franchise Amityville d'être plongée en 1992 dans un perpétuel naufrage artistique en sauvant de justesse le sixième volet intitulé Amityville 1993 : Votre heure a sonné. Un an seulement après que Clive Barker nous ait permis de faire la connaissance de ses cénobites, voilà que ceux-ci réapparaissaient sur grand écran. Partageant le script du scénariste, écrivain et musicien britannique Peter Atkins entre les couloirs d'un hôpital psychiatrique où fut internée à la suite des précédents événements la jeune et charmante Kristy Cotton et les coursives de l'univers extra-dimensionnel dans lequel les créatures évoluent, le réalisateur plonge non seulement ses personnages dans un monde torturé mais également ses spectateurs devant une reproduction de l'Enfer qui ne va avoir de cesse que de donner des boutons à celles et ceux qui oseront braver de bout en bout l'affligeant spectacle auquel il leur aura été offert le ''privilège'' d'assister. Apprécié, adoubé et même, oui, parfois, déifié par certaines personnes qui de mon avis personnel devraient rapidement prendre rendez-vous avec leur ophtalmologiste, loin de moi de pouvoir imaginer par avance la direction artistique vers laquelle allait tendre Hellraiser II : les écorchés. Une véritable abomination dont on peut se demander à l'issue de la projection comment certains osèrent par la suite et à tour de rôle, prendre le taureau par les cornes pour, l'un après l'autre, en offrir une vision toute personnelle. D'ailleurs, à la seule évocation d'Anthony Hickox qui succéda à Tony Randel à la mise en scène du troisième volet sobrement intitulé Hellraiser 3 sur le territoire français, on peut se demander dans quelles mesures les producteurs auraient pu avoir la scrupuleuse intention de tuer la franchise le plus rapidement possible ! Mais revenons à Hellraiser II : les écorchés. Après la mort du père de Kirsty qui désormais est l'héroïne principale de cette suite, la jeune femme est enfermée dans un hôpital psychiatrique suite au traumatisme qu'elle vécu lors des précédents événements.


Dirigé par le docteur Philip Channard (l'acteur Kenneth Cranham) dont nous découvrons rapidement que celui-ci est davantage intéressé par le Cube et par les possibilités qu'il offre que par ses patients, l’hôpital abrite en outre la jeune Tiffany (Imogen Boorman). Une jeune autiste capable de résoudre des puzzles et des casses-têtes à grande échelle. C'est ainsi que Channard confie à l'adolescente le Cube afin qu'elle découvre et mette en marche le mécanisme. Ce qui permettrait au directeur de l'établissement de pénétrer l'univers des cénobites. Mais en attendant que la gamine arrive à percer les mystères de l'objet, le directeur Channard ne perd pas son temps puisqu'il a récupéré le matelas ensanglanté retrouvé sur les lieux du précédent massacre et qu'il a emporté dans sa propre demeure. Suivi en toute discrétion jusque chez lui par l'un de ses collègues médecins, Kyle, ce dernier est bien décidé à investiguer après que Kirsty lui ait parlé de ce qui se passa dans la demeure de son père et de sa belle-mère. Quant à Channard, il fait pénétrer dans la pièce où a été déposé le matelas, l'un des patients de l'hôpital, lequel étant persuadé que sous sa peau grouille la vermine. En lui tendant un scalpel alors que celui-ci est assis sur le matelas, Channard sait très bien ce que son patient va en faire. Se tailladant tout le corps, son sang s'échappe pour s'enfoncer dans le matelas d'où surgit quelques instants plus tard, Julia (toujours incarnée par l'actrice Clare Higgins) ! L'on a donc un retour ici de l'héroïne du premier Hellraiser et un tout nouvel antagoniste en la personne de Channard. Notons avant de l'oublier que le docteur Kyle est interprété par l'acteur canadien William Hope qui bien que ses cheveux aient repoussé depuis fut celui qui incarna le Lieutenant Gorman dans le génial Aliens, le retour de James Cameron deux ans auparavant. Près de deux ans plus tôt sortait sur les écrans de cinéma le troisième volet des aventures de Freddy Krueger intitulé Les griffes du cauchemar que réalisa Chuck Russell. Un excellent volet n'ayant coûté à ses producteurs que la modique somme de trois millions de dollars. Inscrivant ses personnages dans un hôpital, il devient difficile de ne pas voir dans ce second Hellraiser un point d'ancrage commun avec la fameuse franchise créée en 1984 par Wes Craven.


Pourtant doté d'un budget supérieur de sept-cent mille dollars environ, Hellraiser II : les écorchés est en tout point inférieur au long-métrage de Chuck Russell. Ou même plus, simplement à son aîné réalisé par Clive Barker un an plus tôt. Rarement l'on aura pu visualiser un tel ramassis de décors en carton-pâte et de fonds verts visibles à des lieues à la ronde. D'une laideur presque systématiquement repoussante, il devient difficile de s'imprégner de l'univers des cénobites tant leur ''demeure'' paraît factice ! Les plans larges sonnent tellement faux (l'intégration de maquettes ou de Matte-Painting se voyant comme un œil au milieu du front) que l'on ne croit pas un seul instant, pas une seule seconde à ce qui s'affiche à l'écran. Mais si encore, à côté de cela, le script nous avait proposé matière à occulter ces défauts déjà hautement rédhibitoires... Mais non ! Surtout pas ! Sachons conserver une certaine homogénéité et intégrons au récit des lignes de dialogues dont la stupidité confine au contenu de myriades de séries Z. D'un ridicule qui n'a pas de nom, Ashley Laurence, Kenneth Cranham, Imogen Boorman et Doug Bradley semblent parfois se promener dans les décors recyclés et réarrangés de manière volontairement sombre de L'histoire sans fin que réalisa Wolgang Petersen quatre ans auparavant. Film qui, soit dit en passant, mérite ses galons de classique de la Fantasy pour jeune public. À contrario, les spécialistes en effets-spéciaux de maquillage ont grandement amélioré la forme écorchée de Julia par rapport à celle de Frank dans le premier Hellraiser. Mais pour le reste, cette suite est remarquablement laide et atrocement ridicule. Ou vice-versa ! L'on retrouve bien entendu les cénobites du premier volet de la franchise : Pinhead, Barbie, Chatterer et Butterball sont donc toujours au rendez-vous mais sont désormais suivis par Channard qui sous la forme du Docteur cénobite ira jusqu'à tuer ses nouveaux congénères à la fin !!! Pour les anglophobes, sachez que la version française renforce le caractère nanardesque de cette séquelle. Bref, ni fait ni à faire, Hellraiser II : les écorchés aura malgré tout vu le jour sur grand écran, parvenant tout de même à cumuler sur le seul territoire américain un peu plus de douze millions de dollars. Loin d'être un exploit, ces chiffres auront au moins permis aux producteurs de rentrer dans leurs frais. De quoi permettre à Christopher Figg de proposer la mise en chantier d'un troisième opus qui verra donc le jours quatre ans plus tard, en 1992...

 

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