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vendredi 21 février 2025

Hellraiser I : le pacte de Clive Barker (1987) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En France, tout commence en 1987. Alors que dans les domaines de l'horreur et du fantastique littéraires contemporains certains auteurs étrangers tels que Stephen King (Carrie, Le Fléau, Ça, Christine, etc...), Dean Koontz (La Nuit des cafards, Les étrangers, etc...) ou Graham Masterton (Le portrait du mal, Le Djiin, La maison de chair, Les puits de l'enfer, etc...) se sont fait une place de choix dans le cœur des fans de romans fantastiques et horrifiques, Clive Barker va dès cette année là s'imposer comme l'une des nouvelles références en la matière. Le premier de ses ouvrages à voir le jours sur notre territoire est le tout premier volume des Book of Blood intitulé chez nous, Livre de sang. Il sera poursuivit ensuite en France par le second, dès 1988, avec Une course d'enfer et les année suivantes avec les quatre autres recueils de nouvelles du même nom. Mais Cliver Barker, c'est aussi l'auteur de plusieurs romans. Dont The Hellbound Heart sera le premier à voir le jour dans l'hexagone et surtout le premier à être adapté au cinéma sous le titre Hellraiser. Dans son adaptation (l'auteur se transformant donc effectivement à cette occasion en réalisateur et scénariste), Clive Barker décrit la relation adultère entre une femme (Clare Higgins dans le rôle de Julia Cotton) et son beau-frère Frank qui après un voyage au Maroc a disparu. Mariée à Larry (Andrew Robinson) qu'elle a rapidement trompé avec le propre frère de celui-ci, elle est aussi la belle-mère de Kirsty (Ashley Laurence), une jolie femme qui vient rendre visite à son père alors que le couple vient tout juste de s'installer dans leur nouvelle demeure. Lors de leur installation, Larry aide deux déménageurs à monter un matelas au dernier étage lorsque celui-ci se blesse à la main lors de son transport. Rejoignant Julia qui se trouve au grenier et qu'il supplie de lui venir en aide, son sang tombe sur le plancher avant d'être immédiatement absorbé et de disparaître. Ne se doutant pas des conséquences que va avoir ce banal accident, Julia et Larry reprennent le cours de leur existence. Jusqu'au jour où de retour dans le grenier, celle-ci découvre une horrible créature écorchée vive qui se prétend être Frank.


Toujours follement éprise de celui qui ne donna plus jamais de ses nouvelles, Julia accepte d'apporter à son ancien amant la seule chose qui lui permettra de retrouver forme humaine : du sang. Dès lors, l'épouse de Larry fréquente les bars, séduit des hommes et les ramène chez elle, les fait monter au grenier, les tue à coups de marteau et offre leur dépouille à Frank qui se repaît alors de leur sang. Dans un même ordre d'idée que Wes Craven avec Freddy Krueger, Clive Barker crée avec Hellraiser, une nouvelle créature s'inscrivant parfaitement dans le bestiaire fantastique moderne. Mais si l'on parle bien de créature, il s'agit en fait moins d'évoquer Frank (Sean Chapman) qui en dehors de l'indéniable emprise qu'il possède toujours sur son amante n'est qu'un faire-valoir servant les véritables monstres du long-métrage, que les cénobites eux-mêmes dont Clive Barker a d'ailleurs peut-être tort de nous montrer l'un d'entre eux dès les premières minutes. Le plus célèbre parmi ces créatures de cauchemar vivant dans un univers extra-dimensionnel est leur leader Pinhead qu'interprète ici pour la première fois à l'image l'acteur Doug Bradley. Tout comme ses ''acolytes'' qui sont tous comme lui tombés un jour dans le piège de la Boîte du Chaos, sorte de cube magique originaire du Moyen-Orient (comme l'indique la séquence d'introduction située au Maroc) permettant d'atteindre un degré de souffrance au moins égal au plaisir ressenti lors d'un orgasme. En étant passé de notre plan à celui extra-dimensionnel qui retient ainsi éternellement ceux qui se sont laissés tentés, Pinhead apparaît tel un adepte du sadomasochisme. Entièrement vêtu de cuir noir mais avec la particularité d'avoir le visage et le crâne plantés d'innombrables clous (d'où son nom), il semble être le maître des lieux ! Un cadre infernal et cauchemardesque d'où lui et ses semblables paraissent vouloir pourtant échapper...


Ce premier volet de la franchise Hellraiser qui jusqu'à ce jour s'étend sur dix longs-métrages entre 1987 et 2018 (si l'on ne compte pas le remake signé par David Bruckner en 2022) dispose malgré son sujet hautement subversif d'un scénario relativement académique. En effet, le récit tourne tout d'abord autour d'un quatuor de personnages. Une femme, son époux, son amant et sa belle-fille. La première fantasme toujours sur le troisième tandis que le second, gentil, serviable mais aussi et surtout très naïf est fait cocu par sa femme et par son frère ! L'amant se montre violent (le film est d'ailleurs généralement assez sévère vis à vis de la gente masculine que son auteur traite comme les révélateurs d'une foultitude d'obsessions pour la roublardise, l'infidélité, le sexe et la violence) tandis que Kirsty semble avoir des doutes sur la fidélité de sa belle-mère. Clive Barker cherche tout d'abord à jouer sur les jeux de caméras pour montrer de quel point de vue il juge ses personnages face à certaines situations. Comme lorsque Julia est positionnée en haut des escaliers et Kirstie en bas. Champ, Contre-Champ et Plongée, Contre-Plongée définissent les uns et les autres, à savoir, qui domine et qui est soumis. Le plus remarquable exemple demeurant sans doute la première apparition de Frank en écorché vif se traînant au sol face à une Julia pourtant émotionnellement fragile mais qui le domine de sa hauteur. Signifiant ainsi la faiblesse temporaire de celui qui va avoir besoin de beaucoup de sang pour reprendre sa forme initiale. Alors que le film était une sorte d’œuvre hybride entre drame et horreur, Hellraiser vire au pur produit d'exploitation lorsque par erreur, Kirsty déclenche par erreur le Cube et ouvre ainsi un chemin vers notre univers aux cénobites. Lesquels (créés de main de maître par un imposant département de maquilleurs) affirment alors vouloir récupérer Frank pour le ramener dans leur monde à défaut de quoi, c'est la jeune femme qu'ils emporteront avec eux. Des premières effusions de sang qui s'affichent à l'image lorsque Frank subit les tortures physiques à coups de chaînes et d'hameçons dans l'univers extra-dimensionnel, en passant par les meurtres très graphiques des hommes tués par Julia à coups de marteau, et jusqu'aux quelques apparitions macabres parfois dignes du cinéma gore de l'italien Lucio Fulci (le cadavre vomissant des centaines de vers), Hellraiser dispense au spectateur son lot d'atrocités, de visions morbides et de représentations démoniaques. Le film de Clive Barker est depuis devenu un classique dont le réalisateur et scénariste passera le relais dès l'année suivante à Tony Randel (lequel signera l'une des rares tentatives réussies de résurgences de la franchise Amityville avec Amityville 1993 : Votre heure a sonné en 1992) qui réalisera alors Hellraiser II : les écorchés tout en en confiant l'écriture au scénariste Tony Randel...

 

1 commentaire:

  1. J'avais déjà évoqué le sujet, il me semble. Je disais que le faciès de Pinhead me fascinait et m'effrayait lors de mon adolescence, ce temps où avec mon père depuis disparu, nous louions des K7 (puis DVD) "un samedi soir sur deux et la moitié des vacances scolaires". Mais je crois que c'est dans des programmes TV que je l'ai vu pour la première fois, plutôt que sur un fascicule de Vidéo Futur.

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