Après deux premiers
volets vraiment sympathiques, la franchise Child's Play
se vit rallongée dès 1991 par un troisième volet cette fois-ci
réalisé par Jack Bender qui au regard du passé de l'iconique
poupée diabolique est ici en perte de vitesse. Plus habitué à
œuvrer pour la petite lucarne que pour le grand écran, le
réalisateur, scénariste et producteur américain n'aura sur ce
dernier support, jamais réussi à réellement faire des étincelles.
Cette fois-ci, Chucky, qui une nouvelle fois bénéficie
dans sa langue d'origine du doublage de Brad Dourif et toujours dans
la notre de celui d'Éric Etcheverry revient à la vie de
manière différente du précédent épisode. Le récit prend tout
d'abord sa source dans la conclusion de Child's Play 2
dans lequel Andy et Kyle avaient affronté Chucky dans l'usine de
production des poupées Brave
Gars !
C'est donc dans ce même endroit en partie dévasté par les
précédents événements que l'on retrouve l'ignoble antagoniste de
la franchise, alors totalement détruit, mais dont le sang bien réel
de son hôte Charles Lee Ray va se déverser dans une énorme cuve
remplie de celluloïd à l'état liquide. Le générique décrit
alors la lente reconstitution de la poupée qui à cette occasion et
pour la seconde fois, retrouve une peau toute neuve. Un effet-spécial
très simple à comprendre dans sa conception puisque comme le
laissent envisager certains plans, la séquence est en fait montée à
l'envers. Suite à ce générique relativement simple à mettre en
œuvre, quelques lignes de dialogues tentent de nous faire avaler
l'idée selon laquelle huit années ont passé depuis les événements
du second opus. Ce qui va en totale contradiction avec la séquence
pré-générique ! Le film n'ayant d'ailleurs été tourné
qu'une année seulement après Chid's Play 2,
les spectateur pourront se rendre compte de l'invraisemblable
''fraîcheur'' physique de l'acteur Peter Haskell dont le personnage
du directeur de l'entreprise qui fabrique les poupées, Sullivan, est
censé s'être pris huit ans dans les artères ! Mais bon,
passons... Si Andy Barclay est toujours au centre du récit, vu les
huit années qui se sont écoulées au sein du récit contre une
seule entre le volet numéro deux et celui-ci, l'acteur Alex Vincent
n'avait logiquement plus sa place parmi les interprètes et c'est
ainsi donc qu'il est remplacé désormais par Justin Whalin alors âgé
de dix-sept ans. Trois ans après avoir fait une apparition dans
L'inspecteur Harry est la dernière cible
de Buddy Van Horn et autant d'années avant de jouer dans Cry
Baby
de John Waters, l'adolescent reprend donc le rôle du gamin traqué
dans les deux précédents opus par Chucky.
Mais
comme si cela pouvait apporter un surcroît d'originalité à ce
troisième volet de la franchise, la poupée diabolique s'intéressera
finalement moins à Andy qu'à Ronald Tyler (Jeremy Sylvers), l'un
des camarades de l'académie militaire que vient d'intégrer
l'adolescent. Cette fois-ci, Andy sera épaulé par Kristen De Silva
(Perrey Reeves), une jeune femme qui n'a absolument pas froid aux
yeux et qui défie l'autorité de l'ignoble Lieutenant-Colonel Brett
Shelton (Travis Fine). Un officier qui profite de son statut pour en
faire voir de toutes les couleurs à certaines recrues... dont Andy,
justement. C'est donc sur deux tableaux que vont se jouer les
événements de Child's Play 3 simplement
intitulé sur le territoire français, Chuchy 3.
Jack Bender débarrasse malheureusement son film de presque tout de
ce qui faisait le sel et le charme des deux précédents volets de la
saga. Si Don Mancini est toujours présent à l'écriture, la musique
est désormais confiée à un duo de compositeurs (John D'Andrea et
Cory Lerios) qui à deux n'arrivent même pas à se hisser à la
hauteur de leurs prédécesseurs Joe Renzetti et Graeme Revell qui
l'un après l'autre travaillèrent chacun en solitaire sur l'un et
l'autre des deux premier longs-métrages ! En comparaison des
photographies de Bill Butler et de Stefan Czapsky, l'arrivée dans
l'équipe technique du directeur de la photographie John R. Leonetti
n'est pas à l'avantage de la franchise qui se voit ainsi promptement
enlaidie. Pas de doute, nous sommes bien dans les années
quatre-vingt. Une facticité qui transpire quasiment à chaque plan,
jusqu'au dernier acte situé dans une fête foraine, lequel se
prolonge et se termine dans les entrailles d'un train-fantôme qui
rappelle davantage l'univers fantasmagorique de Freddy Krueger que
celui de Chucky. Un Chucky qui, de son côté, se montre toujours
aussi agressif, ordurier et s'avère également servi par
d'excellents trucages toujours assurés par le département de
maquillages de Kevin Yagher. Après ce volet quelque peu décevant,
il faudra patienter sept ans avant de voir ressurgir sur grand écran
la célèbre poupée Brave
Gars dans
un quatrième opus. Confié au réalisateur hongkongais Ronny Yu,
Bride of Chucky ne
laissera planer aucun doute quant à sa filiation avec un certain
Bride of Frankenstein
signé de James Whales en 1935 et auquel le film semble vouloir
rendre hommage. Mais ça, c'est une autre histoire...
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