Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 6 février 2025

Tomie: Re-birth (富江 re-birth ) de Takashi Shimizu (2001) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Tomie: Re-birth(富江 re-birth ) de Takashi Shimizu est le troisième long-métrage à adapter la série de Mangas d'horreur créés par le mangaka japonais Junji Itō. Se prononçant ''TO-MI-Yé'', ce personnage féminin a la particularité de pouvoir ressusciter après avoir été assassiné ou bien même de se régénérer après qu'il ait été démembré. Spécialiste de l'horreur dans son pays natal, Takashi Shimizu a participé aux grandes heures du cinéma fantastique nippon plus communément décrit sous le terme de J-Horror. Aux côtés de son compatriote Hideo Nakata (la série des Ringu, Honogurai Mizu no Soko Kara, etc...), il signa quelques-uns des plus grands films d'épouvante contemporains avec la franchise Ju-On, avec Rinne ou encore à travers la ''trilogie villageoise'' formée autour de Inunaki : le village oublié, de Jukaï : la forêt des suicides et de Ushikubi Village. Au tout début du vingtième siècle, le réalisateur et scénariste originaire de la préfecture de Gunma, Maebashi, revient au cinéma qui l'a rendu populaire après avoir signé en 2019 et 2020 les volet 5 et 6 d'une série de documentaires intitulée Shin Rei Bideo (si d'ailleurs quelqu'un avait des informations à son sujet, je suis preneur). L'un des intérêts majeurs de Tomie: Re-birth est ici d'éloigner sa créature du prototype même qui fait la particularité de la J-Horror moderne. Dans le cas de Tomie (qu'interprète l'actrice japonaise Miki Sakai), cette jeune femme n'apparaît pas sous la forme d'un fantôme au cheveux sombres et au regard perçant débarquant subitement accrochée au plafond, au dessus du lit ou sous les draps de ses victimes. Séduisant par sa beauté (toute relative) la gente masculine qui se regroupe en général autour d'elle dès qu'elle apparaît dans une pièce, elle est la petite amie de Hideo Kamata (Shugo Oshinari), un artiste-peintre qui travaille actuellement sur son portrait. Mais alors qu'il en achève la création, tandis que Tomie glisse à l'oreille de son compagnon qu'elle l'aime, celui-ci s'empare d'une truelle et l'assassine sans raison. Vraiment ? Sans raison ? Quelques courts flash-back laissent plus probablement supposer que si Hideo tue celle qu'il aime, c'est par jalousie. Mais qu'importe puisqu'il lui faut désormais se débarrasser du corps. C'est donc avec l'aide de ses amis Takumi Aoyama (Satochi Tsumabuki) et Shunichi Hosoda (Masaya Kikawada) que le jeune peintre va déplacer le corps, l'emmener en forêt pour enfin l'enterrer à l'abri des regards... Un détail intriguant vient ensuite s'ajouter à cet événement particulièrement sordide.


Un fait troublant qui explique sans doute l'origine des événements qui se produiront par la suite. En effet, lorsque le personnage de Hideo est de retour à son atelier, il découvre une importante tâche du sang appartenant à Tomie qu'il utilise alors sur la toile qu'il était en train d'achever au moment d'assassiner la jeune femme. On peut donc supposer que cet acte de folie, qui n'est pas loin de rejoindre celui de l'artiste-peintre Adam Sorg (l'acteur Gordon Oas-Heim) qui dans Color Me Blood Red du réalisateur Herschell Gordon Lewis peignait ses toiles en 1963 avec le sang de ses victimes, est à l'origine des événements qui vont dorénavant se produire dans l'entourage de Takumi et Shunichi (Hideo étant rapidement retrouvé mort dans un bain de sang à l'intérieur de toilettes publiques). Sur un rythme relativement déconcertant auquel nous habituera ponctuellement le cinéaste, Takashi Shimizu préfère étudier les conséquences du comportement invasif d'une jeune et jolie ''créature'' sur le Couple (celui que forme Shunsuke avec sa mère ou celui qui rattache Takumi à sa petite amie Hitomi Kitamura qu'interprète la charmante Kumiko Endô) plutôt que de devoir asséner à un public sevré au genre, une série de meurtres horribles perpétrés à distance par un fantôme visuellement terrifiant. En ce sens, Tomie l'est véritablement, terrifiante ! D'apparence tout à fait normal, c'est donc moins sur un potentiel physique monstrueux que sur ses charmes qu'elle va s'attaquer à ceux qui ont aidé Hideo a se débarrasser de son corps. Là où le récit devient redoutable, c'est lorsque éperdument amoureux d'elle, Shinuchi est capable de mépriser sa propre mère. Ou lorsque Hitomi soupçonne Takumi de la tromper avec Tomie. Véritable manipulatrice (la brûlure de cigarette qu'elle s'inflige elle-même en faisant porter le chapeau à la mère de Shunsuke), insaisissable en ce sens ou même où après avoir été de nouveau assassinée, la jeune femme réapparaîtra afin de perpétrer sa vengeance, il semble qu'il n'y ait aucune autre option que de se laisser mourir lorsque une fois fixée sur son objectif, rien ne peut plus arrêter Tomie. Lent, Tomie: Re-birth l'est fort assurément. Et pourtant, comme très souvent chez Takashi Shimizu, le charme finit par opérer sur le spectateur et ce, en partie grâce à la partition musicale anxiogène du compositeur Gary Ashiya. Et même si visuellement le film s'avère plutôt laid (puisque typé DTV), le réalisateur parvient une fois encore à nous happer dans cette histoire de vengeance surnaturelle...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...