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dimanche 19 janvier 2025

Le jardinier de David Charhon (2025) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Se lancer dans l'aventure du Jardinier, c'est prendre le risque de vivre l'une des plus laborieuses expériences en matière de comédie française. Il suffit d'ailleurs de voir le pedigree de son auteur pour comprendre là où on met les pieds. Le simple fait d'énumérer la liste des principaux interprètes du dernier long-métrage de ce tâcheron de David Charhon suffit également à distiller un frisson d'angoisse qui malheureusement n'a rien de commun avec le chef-d’œuvre éponyme réalisé par l'italien Dario Argento en 1975, Les frisson de l'angoisse. S'il demeure un point que l'on pourra juger de positif, c'est au sujet du budget qui semble-t-il n'a pas dépassé les dix millions d'euros. Une somme malgré tout conséquente qui aurait sans doute pu servir à des causes beaucoup plus nobles que la réunion à l'image de ''comédiens'' qui n'ont de cette profession, ni le goût, ni la saveur et encore moins le talent. Le genre d'association vouée à l'échec comme vont le prouver durant près de cent-dix longues et pénibles minutes, son auteur et ses interprètes. Le moins atroce des faits d'armes accomplis par David Charhon étant encore De l'autre côté du périph dans lequel les antinomiques Laurent Lafitte et Omar Sy (l'un étant de talent et le second n'étant qu'un piètre transfuge du petit écran qui aurait dû y demeurer) s'affrontaient dans une comédie en forme de Buddy Movie à la française, le bonhomme nous a tout au long de sa carrière infligé des situations atrocement gênantes. De Cyprien jusqu'à sa dernière entreprise de destruction neuronale en passant par Les naufragés ou Le dernier mercenaire, David Charhon condamne ses spectateurs à une odyssée perpétuelle qui débuta donc il y a près de quinze ans. Autant d'années à subir le pire du pire en matière de comédies françaises. Engloutissant donc des sommes importantes dans des œuvres financées par des types qui soit sont inconscients de la merde dans laquelle ils s'apprêtent à patauger, soit ont tellement de pognons qu'ils se mouchent le nez ou se torchent les fesses avec !


Le jardinier est tellement mauvais qu'il parviendrait presque à faire oublier les précédents écarts de conduite de Jean-Claude Van Damme, icône belge du cinéma d'action qui accepte donc de rempiler pour la seconde fois aux côtés du réalisateur et scénariste. Un véritable suicide artistique, une fin de carrière indigente, un choix parfaitement incompréhensible, trois ans après s'être justement infligé Le dernier mercenaire qui jusque là était ce qu'avait mis en scène de pire David Charhon. Dans Le jardinier, l'acteur côtoie Michael Youn, ancien transfuge de la télévision humoristique basse du front dont certains cinéastes ont ensuite honoré sa présence sur grand écran à travers des rôles ''remarquables'' tandis que lui-même se mit en scène dans d'effroyables comédies dont seule Fatal s'avère plus ou moins digeste. Charriant une réputation de bouffon largement méritée, il campe ici le rôle de Serge Shuster, un haut fonctionnaire de l'état français dont le nom apparaît tout en bas d'une liste d'hommes à abattre. Détenant une photographie de cette même liste que lui a envoyé plus tôt dans la journée son ami le Docteur Dominique Rouma (Élie Semoun dans son éternel rôle de personnage des Petites annonces), un commando va se rendre dans sa luxueuse propriété afin de le retrouver et de le tuer. Mettant ainsi sa famille en danger (dont la très mauvaise humoriste, scénariste et réalisatrice algéro-belge Nawell Madani qui incarne Mia Shuster, l'épouse du politicien), Serge pourra heureusement compter sur les compétences physiques de Léo (Jean-Claude Van Damme, donc), un jardinier dont sa famille et lui ne savent finalement pas grand chose mais dont les connaissances en matière de combat au corps à corps et autres utilisation d'ouils de jardinage vont s'avérer précieuses. Face à nos deux héros, trois gusses physiquement en forme prélevés non pas dans le riche vivier des acteurs français mais dans ceux, divers, de la chanson ou du sport.


Le jardinier, avec tout le mauvais goût que l'on connaît chez son auteur réunit ainsi à l'écran Ragnar Le Breton, le rappeur Kaaris et le kick-boxer Jérôme Le Banner. Tous les trois estampillés ''acteurs''. Comme s'il suffisait de leur accoler cette étiquette pour que subitement infuse dans leur jeu un véritable talent pour le métier. S'agitant à l'écran comme un trio d'attardés dont la tête ''pensante'' est Phoebus (Le Banner), Kaaris est encore celui qui s'en sort le mieux. Ragnar Le Breton a beau tenter de faire rire avec cette habitude d'envoyer des gifles par barquettes de douze, rien ne fonctionne moins bien que cette attitude qu'il prend tout au long du récit. Tout comme Le Banner, qui excusez du peu, a l'air d'un fieffé abruti mais auquel David Charhon accorde pourtant le rôle du chef du commando ! Jean-Claude Van Damme, le pauvre, est obligé de tenir la dragée haute (mais à voix basse) à un casting faisandé mis en scène avec toute l'intelligence que l'on connaît du réalisateur et scénariste. Dans cette purge qui concentre l'essentiel de son action entre la propriété et ses fondations dont Serge Shuster ne soupçonnait pas l'existence, l'acteur belge incarne un Rambo des espaces verts très méticuleux et taciturne. Long, très long, trop long, Le jardinier n'est qu'une succession de punchlines qui toutes tombent à plat. Au même titre que la présence d'un bébé dans les bras de Jean-Claude Van Damme lors de certains combats où l'attitude d'abruti qu'incarne Michael Youn. Côté action, c'est un peu toujours la même chose. Des lignes de dialogues interminables et sans le moindre intérêt qui demandent parfois que l'on tende l'oreille tant le belge murmure plus qu'il ne s'exprime réellement. Jean-Claude Van Damme a l'air de se faire autant chier que nous, à imaginer dans sa tête l'énorme boulette qu'il fit en acceptant d'apparaître dans cette énième bouse signée de l'un des pires réalisateurs français actuels. Le jardinier aurait mérité un format plus court. Pas quatre-vingt dix minutes ni même une heure. Mais une dizaine de minutes, pourquoi pas. Histoire de concentrer en aussi peu de temps les très répétitives scènes d'action et ainsi nous épargner ses effarants dialogues...

 

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