Deux ans après l'excellent Child's Play
de Tom Holland qui mettait en scène un enfant, sa mère et un
inspecteur de police face à une poupée maléfique possédée par
l'âme d'un tueur psychopathe surnommé l'étrangleur
de Lakeshore,
le réalisateur passe cette fois-ci son tour pour laisser les clés
de cette première séquelle à John Lafia auquel l'on devra un autre
type de film d'épouvante trois ans plus tard avec Max,
le meilleur ami de l'homme.
Proposé une nouvelle fois chez nous avec plusieurs mois de
différence par rapport à la sortie nationale américaine, Child's
Play 2 (connu
en France sous le titre Chucky, la poupée de
sang)
offre au jeune Alex Vincent l'occasion de renouer avec le personnage
qui le propulsa sur grand écran deux ans auparavant. C'est ainsi
qu'âgé cette fois-ci de neuf ans, l'acteur reprend le rôle d'Andy
Barclay, lequel va devoir combattre à nouveau la poupée Chucky qui
dans la version originale est toujours doublée par Brad Dourif.
Notons que chez nous, c'est bien toujours l'acteur français Éric
Etcheverry qui est chargé de donner de la voix à la poupée
maléfique. Pourtant, bizarrement, celle-ci semble beaucoup moins
bien fonctionner que lors des premières aventures d'Andy et de
Chucky. Si l'on pouvait se demander comment cette dernière allait
pouvoir revenir à la vie vues les conditions dans lesquelles elle
fut exterminée dans le précédent opus, son retour à l'image passe
par une séquence que l'on jugera de parfaitement invraisemblable. En
effet, alors que Sullivan (incarné par l'acteur Peter Haskel qui une
poignée d'années plus tard ira rejoindre les rangs des victimes
d'assassins dans la série culte Columbo),
le président de l'entreprise Play
Pals Corporation tente
d'étouffer le scandale entourant le modèle ''déficient'' de Brave
Gars qui
se retrouva entre les mains d'Andy, l'un de ses employés décide
curieusement de restaurer la poupée bien qu'elle soit dans un état
déplorable. En résulte alors un Chucky tout neuf. Paré de ses
nouveaux globes oculaires, le voici à nouveau lancé à la poursuite
d'Andy qui depuis deux mois est dans l'attente d'une famille
d'accueil alors que sa mère Karen (qui n'apparaîtra pas un seul
instant à l'image) est enfermée dans un hôpital psychiatrique.
Rien que cette introduction à ce nouveau récit résonne comme un
acte prophétique dont aurait pu sans doute s'inspirer James Cameron
lors de l'une des séquences les plus iconiques de Terminator
2
situé elle aussi dans un établissement psychiatrique !
D'autant plus fou que ce dernier vit le jour en salle environ un an
après Child's Play 2.
Bref, sous la direction de Grace Poole (l'actrice Grace Zabriskie que
l'on a pu notamment voir, au hasard, dans Galaxy
of Terror
de Bruce D. Clark en 1981, Rampage
de William Friedkin en 1988, The Grudge
de Takashi Shimizu ou dans plusieurs œuvres du regretté David Lynch
dont le dantesque Inland Empire
en 2006, l'institut accueille Joanne Simpson et son
époux Phil qui tout deux vont accepter de prendre à leur charge
Andy malgré son lourd passé qui remonte à deux mois.
La future mère de
substitution est incarnée par Jenny Agutter qui avant d'apparaître
dans des films de supers-héros fut l'une des interprètes de la
version cinéma de la série L'âge de cristal
en 1976 avant d'être à l'affiche du Loup-Garou
de Londres
de John Landis en 1981. Quant à Gerrit Graham, la légende retiendra
sans doute de lui son interprétation de Beef dans l'immense
chef-d’œuvre réalisé par Brian De Palma en 1974, Phantom
of the Paradise.
Notons également la présence de l'actrice Christine Elise qui
incarne ici Kyle qui elle aussi été placée chez le couple
Simpson. La jeune femme accompagnera d'ailleurs le jeune Andy durant
tout le récit. L'actrice, quant à elle, ira dès l'année suivante
rejoindre le casting de la série phénomène Beverly
Hills 90210
dans laquelle elle jouera le rôle d'Emily Valentine aux côtés de
Shannen Doherty, Jason Priesley, Jennie Garth, Luke Perry ou encore
Ian Zering. Child's Play 2
est une suite très réussie malgré quelques changements qui
auraient pu être rédhibitoires. Comme de remplacer le compositeur
Joe Renzetti et sa partition synthétique minimaliste par Graeme
Revell et son approche symphonique quelque peu grandiloquente dont
l'efficacité s'évalue dans de plus petites proportions. Notons que
le jeune Alex Vincent se montre émotionnellement assez peu
démonstratif (la mort du nouveau tuteur d'Andy semble ne lui faire
ni chaud ni froid). Le duo qu'il forme avec Christine Elise
fonctionne par contre plutôt bien. Toujours confiés à Kevin Yagher
et à son département des maquillages, les effets-spéciaux sont
toujours réussis, avec un bonus supplémentaire concernant les
expressions faciales de la poupée qui sont beaucoup plus réalistes
et nombreuses que lors du premier opus. Enfin, John Lafia nous
gratifie d'un final qui là encore nous rappelle curieusement la
suite des aventures d'une certaine Sarah Connor bien que celles-ci
n'aient pas encore été projetées dans les salles obscures. Mais
surtout, ce final fait la part belle au premier Terminator
auquel le film rend un évident hommage (Chucky se traînant sur le
ventre ou sa lente progression étant interrompue par la présence
d'une barrière). S'il n'apporte rien de vraiment novateur, Child's
Play 2
demeure malgré tout une excellente séquelle. Il faudra attendre le
mois de juillet 1922 pour voir ensuite débarquer chez nous au format
VHS
le
troisième opus de la franchise intitulé logiquement et sobrement
Child's Play 3 dans
son pays d'origine et Chucky 3
dans nos contrées...
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