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vendredi 24 janvier 2025

Child's Play 2 de John Lafia (1990) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Deux ans après l'excellent Child's Play de Tom Holland qui mettait en scène un enfant, sa mère et un inspecteur de police face à une poupée maléfique possédée par l'âme d'un tueur psychopathe surnommé l'étrangleur de Lakeshore, le réalisateur passe cette fois-ci son tour pour laisser les clés de cette première séquelle à John Lafia auquel l'on devra un autre type de film d'épouvante trois ans plus tard avec Max, le meilleur ami de l'homme. Proposé une nouvelle fois chez nous avec plusieurs mois de différence par rapport à la sortie nationale américaine, Child's Play 2 (connu en France sous le titre Chucky, la poupée de sang) offre au jeune Alex Vincent l'occasion de renouer avec le personnage qui le propulsa sur grand écran deux ans auparavant. C'est ainsi qu'âgé cette fois-ci de neuf ans, l'acteur reprend le rôle d'Andy Barclay, lequel va devoir combattre à nouveau la poupée Chucky qui dans la version originale est toujours doublée par Brad Dourif. Notons que chez nous, c'est bien toujours l'acteur français Éric Etcheverry qui est chargé de donner de la voix à la poupée maléfique. Pourtant, bizarrement, celle-ci semble beaucoup moins bien fonctionner que lors des premières aventures d'Andy et de Chucky. Si l'on pouvait se demander comment cette dernière allait pouvoir revenir à la vie vues les conditions dans lesquelles elle fut exterminée dans le précédent opus, son retour à l'image passe par une séquence que l'on jugera de parfaitement invraisemblable. En effet, alors que Sullivan (incarné par l'acteur Peter Haskel qui une poignée d'années plus tard ira rejoindre les rangs des victimes d'assassins dans la série culte Columbo), le président de l'entreprise Play Pals Corporation tente d'étouffer le scandale entourant le modèle ''déficient'' de Brave Gars qui se retrouva entre les mains d'Andy, l'un de ses employés décide curieusement de restaurer la poupée bien qu'elle soit dans un état déplorable. En résulte alors un Chucky tout neuf. Paré de ses nouveaux globes oculaires, le voici à nouveau lancé à la poursuite d'Andy qui depuis deux mois est dans l'attente d'une famille d'accueil alors que sa mère Karen (qui n'apparaîtra pas un seul instant à l'image) est enfermée dans un hôpital psychiatrique. Rien que cette introduction à ce nouveau récit résonne comme un acte prophétique dont aurait pu sans doute s'inspirer James Cameron lors de l'une des séquences les plus iconiques de Terminator 2 situé elle aussi dans un établissement psychiatrique ! D'autant plus fou que ce dernier vit le jour en salle environ un an après Child's Play 2. Bref, sous la direction de Grace Poole (l'actrice Grace Zabriskie que l'on a pu notamment voir, au hasard, dans Galaxy of Terror de Bruce D. Clark en 1981, Rampage de William Friedkin en 1988, The Grudge de Takashi Shimizu ou dans plusieurs œuvres du regretté David Lynch dont le dantesque Inland Empire en 2006, l'institut accueille Joanne Simpson et son époux Phil qui tout deux vont accepter de prendre à leur charge Andy malgré son lourd passé qui remonte à deux mois.


La future mère de substitution est incarnée par Jenny Agutter qui avant d'apparaître dans des films de supers-héros fut l'une des interprètes de la version cinéma de la série L'âge de cristal en 1976 avant d'être à l'affiche du Loup-Garou de Londres de John Landis en 1981. Quant à Gerrit Graham, la légende retiendra sans doute de lui son interprétation de Beef dans l'immense chef-d’œuvre réalisé par Brian De Palma en 1974, Phantom of the Paradise. Notons également la présence de l'actrice Christine Elise qui incarne ici Kyle qui elle aussi été placée chez le couple Simpson. La jeune femme accompagnera d'ailleurs le jeune Andy durant tout le récit. L'actrice, quant à elle, ira dès l'année suivante rejoindre le casting de la série phénomène Beverly Hills 90210 dans laquelle elle jouera le rôle d'Emily Valentine aux côtés de Shannen Doherty, Jason Priesley, Jennie Garth, Luke Perry ou encore Ian Zering. Child's Play 2 est une suite très réussie malgré quelques changements qui auraient pu être rédhibitoires. Comme de remplacer le compositeur Joe Renzetti et sa partition synthétique minimaliste par Graeme Revell et son approche symphonique quelque peu grandiloquente dont l'efficacité s'évalue dans de plus petites proportions. Notons que le jeune Alex Vincent se montre émotionnellement assez peu démonstratif (la mort du nouveau tuteur d'Andy semble ne lui faire ni chaud ni froid). Le duo qu'il forme avec Christine Elise fonctionne par contre plutôt bien. Toujours confiés à Kevin Yagher et à son département des maquillages, les effets-spéciaux sont toujours réussis, avec un bonus supplémentaire concernant les expressions faciales de la poupée qui sont beaucoup plus réalistes et nombreuses que lors du premier opus. Enfin, John Lafia nous gratifie d'un final qui là encore nous rappelle curieusement la suite des aventures d'une certaine Sarah Connor bien que celles-ci n'aient pas encore été projetées dans les salles obscures. Mais surtout, ce final fait la part belle au premier Terminator auquel le film rend un évident hommage (Chucky se traînant sur le ventre ou sa lente progression étant interrompue par la présence d'une barrière). S'il n'apporte rien de vraiment novateur, Child's Play 2 demeure malgré tout une excellente séquelle. Il faudra attendre le mois de juillet 1922 pour voir ensuite débarquer chez nous au format VHS le troisième opus de la franchise intitulé logiquement et sobrement Child's Play 3 dans son pays d'origine et Chucky 3 dans nos contrées...



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