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vendredi 31 janvier 2025

Amityville – Darkforce (Amityville – A New Generation) de John Murlowski (1993) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Amityville – Darkforce ou Amityville – A New Generation, est le septième long-métrage consacré à la fameuse maison hantée située au 112 Ocean Avenue à Amityville sur l'île de Long Island dans l'état de New York. Et après un sixième opus ma foi fort honnête, voilà que la franchise retombe dans ses pires travers. À force de vider la maison d'origine à l'intérieur de laquelle ne se situe désormais plus l'action depuis un certain temps, voilà que scénaristes et réalisateurs se servent du mobilier de l'inquiétante demeure afin de transposer le récit de la hantise originelle un peu n'importe où. Comme dans le cas de ce septième chapitre qui voit évoluer son héros, le photographe Keyes Terry (interprété par l'acteur Ross Partridge), dans un sordide quartier de la Pomme où les clochards se mêlent aux détritus qui encombrent les trottoirs. C'est dans ce contexte relativement cradingue que Keyes rencontre en face de son immeuble un sans domicile fixe qui pour le remercier de lui avoir donné un peu d'argent après qu'il l'ait photographié sans lui demander la permission, lui offre un très beau miroir. Keyes emporte donc l'objet avec lui l'installe dans l'une des pièces de son appartement. Jusqu'ici, rien de véritablement anormal. La vie reprend son cours... jusqu'à ce qu'une lointaine relation soit retrouvée morte dans la pièce en question, décédée apparemment accidentellement. L'un des rares atouts (peut-être même le seul à vrai dire) de Amityville – Darkforce repose sur une partie non négligeable du casting. Car aux côtés de Ross Partridge évoluent dans le cercle du personnage qu'il incarne l'on retrouve par exemple l'acteur David Naughton qui après avoir été au centre du classique du cinéma d'épouvante Le loup-garou de Londres de John Landis apparaît ici très empâté. Sans doute un brin bouffi par des années de malnutrition et auquel le personnage ne rend vraiment pas honneur. En cause : un look de beauf ainsi qu'un corps peu affûté planqué sous un jogging de chômeur en attente d'un emploi.


L'on retrouve également l'acteur Terry O'Quinn, célèbre pour avoir tout d'abord interprété le rôle du psychopathe dans l'excellent Le beau-père de Joseph Ruben en 1987 (ainsi que sa suite réalisée par Jeff Burr deux ans plus tard), mais aussi et surtout pour avoir notamment participé aux séries Lost : les disparus, X-Files ou encore au spin-off de la série The Walking Dead intitulé The Ones Who Live. Acteur de Blaxploitation dans le courant des années soixante-dix mais aussi visible dans le courant plus classique du cinéma américain (Tremblement de terre de Mark Robson, Bons Baisers d'Athènes de George Pan Cosmatos aux côtés de Roger Moore ou Haut les flingues ! de Richard Benjamin avec en vedette Clint Eastwood), l'acteur afro-américain Richard Roundtree interprète ici le rôle de l'un des locataire de l'immeuble où vit Keyes, le sculpteur Pauli. Autre artiste à vivre à la même adresse, la peintre dépressive Suki qu'incarne de son côté l'actrice Julia Nickson-Soul dont les spectateurs se souviennent encore avec émotion de son interprétation du personnage de la sublime Co Bao dans Rambo 2 : la mission de George Pan Cosmatos huit ans en arrière. La présence du miroir dans ce septième long-métrage de la franchise Amityville sert de prétexte pour faire ressurgir de douloureux souvenirs chez le héros qui jusque là les avait enfouis au plus profond de sa mémoire. Afin de ne pas avoir à payer des droits d'exploitation ou faire la demande aux ayants-droits, le réalisateur John Murlowski change les noms des victimes du drame ayant eu lieu dans la nuit du 13 novembre 1974 dans la célèbre maison du 112 Ocean avenue d'Amityville et invoque une tragédie similaire à celle que vécurent six membres de la famille Defeo, propriétaires de la demeure en question, tous assassinés à coups de fusil par le fils aîné Ronald DeFeo Jr. ! En effet, le miroir révélera à Keyes un passé tragique qu'il réprimait jusque là.


L'avantage de suivre les aventures de notre petite troupe d'artistes confrontés à un miroir hanté après s'être précédemment infligé les deux volets du diptyque Waxwork est le même que la prise d'un benzodiazépine en cas d'anxiété. Tout vous semble plus lumineux. Dans un brouillard intellectuel aussi dense que la brume dont la vocation était à l'époque de la Nintendo 64 de camoufler certains décors de jeux vraiment affreux (l'immonde et injouable Superman 64), nos personnages évoluent dans un téléfilm visuellement laid et scénaristiquement pauvre, mais qu'importe puisque le film n'atteindra jamais le niveau de médiocrité des deux longs-métrages cinématographiques réalisés en 1988 et 1992 par Anthony Hickox. À dire vrai, si de part son peu d'ambition artistique Amityville – Darkforce n'aura jamais aucune chance de servir de référence à la franchise dont il est issu, nous l'inscrirons malgré tout dans la tradition de ces séries de science-fiction et de fantastique des années 50 et 60 qui ont connu un ''rajeunissement'' dans les années 80 et 90. Comme La quatrième dimension, devenue chez nous après son passage sur feu La Cinq, La cinquième dimension ou bien la fournée de la série Au-delà du réel qui lors de la décennie précédant le nouveau millénaire s'est transformée en Au-delà du réel : L'aventure continue. En effet, si au sein de sa propre franchise Amityville – Darkforce est vraiment navrant, le film vaut bien, en contrepartie, l'une de ces courtes histoires qui à l'époque ne bénéficiaient pas davantage de soins particuliers en matière d'effets-spéciaux ou de photographie. Bref, le seul moyen de supporter le film de John Murlowski dans son intégralité est, je le répète, de regarder avant lui l'un ou l'autre des deux volets consacrés à la franchise Waxwork. Vous êtes prévenus...

 

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