Amityville – Darkforce ou Amityville – A New
Generation, est le septième long-métrage consacré à la
fameuse maison hantée située au 112 Ocean Avenue à Amityville sur
l'île de Long Island dans l'état de New York. Et après un sixième
opus ma foi fort honnête, voilà que la franchise retombe dans ses
pires travers. À force de vider la maison d'origine à l'intérieur
de laquelle ne se situe désormais plus l'action depuis un certain
temps, voilà que scénaristes et réalisateurs se servent du
mobilier de l'inquiétante demeure afin de transposer le récit de la
hantise originelle un peu n'importe où. Comme dans le cas de ce
septième chapitre qui voit évoluer son héros, le photographe Keyes
Terry (interprété par l'acteur Ross Partridge), dans un sordide
quartier de la Pomme où les clochards se mêlent aux détritus qui
encombrent les trottoirs. C'est dans ce contexte relativement
cradingue que Keyes rencontre en face de son immeuble un sans
domicile fixe qui pour le remercier de lui avoir donné un peu
d'argent après qu'il l'ait photographié sans lui demander la
permission, lui offre un très beau miroir. Keyes emporte donc
l'objet avec lui l'installe dans l'une des pièces de son
appartement. Jusqu'ici, rien de véritablement anormal. La vie
reprend son cours... jusqu'à ce qu'une lointaine relation soit
retrouvée morte dans la pièce en question, décédée apparemment
accidentellement. L'un des rares atouts (peut-être même le seul à
vrai dire) de Amityville – Darkforce repose sur une
partie non négligeable du casting. Car aux côtés de Ross Partridge
évoluent dans le cercle du personnage qu'il incarne l'on retrouve
par exemple l'acteur David Naughton qui après avoir été au centre
du classique du cinéma d'épouvante Le loup-garou de Londres
de John Landis apparaît ici très empâté. Sans doute un brin
bouffi par des années de malnutrition et auquel le personnage ne
rend vraiment pas honneur. En cause : un look de beauf ainsi
qu'un corps peu affûté planqué sous un jogging de chômeur en
attente d'un emploi.
L'on
retrouve également l'acteur Terry O'Quinn, célèbre pour avoir tout
d'abord interprété le rôle du psychopathe dans l'excellent Le
beau-père
de Joseph Ruben en 1987 (ainsi que sa suite réalisée par Jeff Burr
deux ans plus tard), mais aussi et surtout pour avoir notamment
participé aux séries Lost : les disparus,
X-Files
ou encore au spin-off de la série The Walking
Dead intitulé
The Ones Who Live.
Acteur de Blaxploitation
dans
le courant des années soixante-dix mais aussi visible dans le
courant plus classique du cinéma américain (Tremblement
de terre
de Mark Robson, Bons Baisers d'Athènes de
George Pan Cosmatos aux côtés de Roger Moore ou Haut
les flingues ! de
Richard Benjamin avec en vedette Clint Eastwood), l'acteur
afro-américain Richard Roundtree interprète ici le rôle de l'un
des locataire de l'immeuble où vit Keyes, le sculpteur Pauli. Autre
artiste à vivre à la même adresse, la peintre dépressive Suki
qu'incarne de son côté l'actrice Julia Nickson-Soul dont les
spectateurs se souviennent encore avec émotion de son interprétation
du personnage de la sublime Co Bao dans Rambo 2 :
la mission
de George Pan Cosmatos huit ans en arrière. La présence du miroir
dans ce septième long-métrage de la franchise Amityville
sert de prétexte pour faire ressurgir de douloureux souvenirs chez
le héros qui jusque là les avait enfouis au plus profond de sa
mémoire. Afin de ne pas avoir à payer des droits d'exploitation ou
faire la demande aux ayants-droits, le réalisateur John Murlowski
change les noms des victimes du drame ayant eu lieu dans la nuit du
13 novembre 1974 dans la célèbre maison du 112 Ocean avenue
d'Amityville et invoque une tragédie similaire à celle que vécurent
six membres de la famille Defeo, propriétaires de la demeure en
question, tous assassinés à coups de fusil par le fils aîné
Ronald DeFeo Jr. ! En effet, le miroir révélera à Keyes un
passé tragique qu'il réprimait jusque là.
L'avantage
de suivre les aventures de notre petite troupe d'artistes confrontés
à un miroir hanté après s'être précédemment infligé les deux
volets du diptyque Waxwork
est le même que la prise d'un benzodiazépine en cas d'anxiété.
Tout vous semble plus lumineux. Dans un brouillard intellectuel aussi
dense que la brume dont la vocation était à l'époque de la
Nintendo 64
de camoufler certains décors de jeux vraiment affreux (l'immonde et
injouable Superman
64),
nos personnages évoluent dans un téléfilm visuellement laid et
scénaristiquement pauvre, mais qu'importe puisque le film
n'atteindra jamais le niveau de médiocrité des deux longs-métrages
cinématographiques réalisés en 1988 et 1992 par Anthony Hickox. À
dire vrai, si de part son peu d'ambition artistique Amityville
– Darkforce
n'aura jamais aucune chance de servir de référence à la franchise
dont il est issu, nous l'inscrirons malgré tout dans la tradition de
ces séries de science-fiction et de fantastique des années 50 et 60
qui ont connu un ''rajeunissement'' dans les années 80 et 90. Comme
La quatrième dimension,
devenue chez nous après son passage sur feu La
Cinq,
La cinquième dimension
ou bien la fournée de la série Au-delà du réel
qui lors de la décennie précédant le nouveau millénaire s'est
transformée en Au-delà du réel : L'aventure
continue.
En effet, si au sein de sa propre franchise Amityville
– Darkforce
est vraiment navrant, le film vaut bien, en contrepartie, l'une de
ces courtes histoires qui à l'époque ne bénéficiaient pas
davantage de soins particuliers en matière d'effets-spéciaux ou de
photographie. Bref, le seul moyen de supporter le film de John
Murlowski dans son intégralité est, je le répète, de regarder
avant lui l'un ou l'autre des deux volets consacrés à la franchise
Waxwork.
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