Si Waxwork
d'Anthony Hickox était mauvais, sa suite frise carrément
l'abomination. N'ayant plus aucune raison de porter ce titre depuis
que le musée de cire est parti en fumée à l'issue des précédentes
aventures dont seuls Sarah et Mark ont survécu, cette séquelle
envisage le concept de son aîné de manière exponentielle en ne se
référant plus seulement à quelques vieilles références
lointaines de la littératures et du cinéma fantastique mais se
complaît également à singer quelques grands classiques de
l'horreur des années soixante-dix et quatre-vingt. Le budget de
Waxwork
étant estimé à environ trois millions et cinq-cent mille dollars,
Anthony Hickox a donc bénéficié d'une rallonge d'un demi million
de billets verts supplémentaires pour laisser libre court à son
délire de metteur en scène méta du cinéma d'épouvante dans
lequel il représente donc pour la seconde fois tout un panel de
créatures qui vont du Nosferatu
de l'allemand Friedrich Wilhelm Murnau au Evil
Dead
de Sam Raimi dont la piteuse représentation est ici évoquée à
travers l'intervention de l'acteur Bruce Campbell qui à cette
occasion interprète le rôle de John Loftmore, alter ego du Ash de
la célèbre franchise horrifique. La dite référence aura
d'ailleurs lieu à deux reprises. À commencer par l'une des
premières séquences du film lors de laquelle Sarah (désormais
interprétée par l'actrice Monika Schnarre en lieu et place de
Deborah Foreman qui à l'époque semble avoir fait le choix de mettre
temporairement un terme à sa carrière puisqu'elle ne redonnera
plus de nouvelles d'elle jusqu'en 1995) bataille avec une main coupée
qui vient de tuer son beau-père et sur laquelle elle finit par
prendre le dessus en la plongeant dans un broyeur à ordures
ménagères dans une impressionnante gerbe de sang. Accusée du
meurtre de ce vieux soûlard qui ne manquera donc à personne, la
jeune femme comparait libre à son procès. Entre deux séances, Mark
propose de lui venir en aide et tous les deux se rendent chez Sir
Wilfred (toujours incarné Patrick McNee) dont un enregistrement
indique qu'il existe un moyen de voyager dans le temps et dans des
univers parallèles. L'occasion pour la jeune femme et son ami de
prouver l'innocence de Sarah. Ceux-ci vont dès lors traverser un
miroir (merci à l'écrivain britannique Lewis Carroll et à son
roman Les
Aventures d'Alice au pays des merveilles)
et vivre une foule d'aventures qui leur feront une nouvelle fois
rencontrer nombre de mythes du bestiaire fantastique. Passée la
vieille rengaine des monstres propre à l'Universal
Monsters,
Anthony Hickox et ses interprètes s'amusent à piétiner
d'excellentes références cinématographiques ainsi que divers
genres.
Entre
chevalerie, fantastique et horreur, Waxwork 2
a pour seule qualité de n'être jamais avare en péripéties. Se
chargeant cette fois-ci seul de l'écriture du scénario, le
réalisateur fait mine d'intégrer ses personnages dans les mondes
merveilleux du voyage dans le temps et des univers parallèles pour
faire fi de toute crédibilité et de toute cohésion scénaristique.
N'ayant dans sa botte que ses deux principaux protagonistes pour
maintenir un semblant d'homogénéité entre les différentes phases
de l'aventure, Waxwork 2,
à défaut d'être un bon film, a ceci d'avantageux qu'il permet
surtout aux fans d'horreur, d'épouvante et de fantastique de réviser
ses classiques. Hétéroclite, cette première et dernière suite
d'une mini franchise faisandée vire au Z tout en exploitant un
concept qui forcément fera des adeptes. Car si les personnages sont
toujours aussi peu intéressants et aussi faiblement campés,
l'intérêt est ailleurs. Dans cette collection de vignettes dont
certaines, il est vrai, sont beaucoup trop courtes quand d'autres
auraient méritées d'être charcutées au montage, il y a à boire
et à manger : parmi les références l'on trouve donc un
'hommage'' à Alien de
Ridley Scott mixé à The Thing
de John Carpenter. À dire vrai, l'on est beaucoup plus proche de
Galaxy of Terror
de Bruce D. Clark et de Alien Degli Abissi
d'Antonio Margheriti que des deux classiques de la science-fiction
horrifique. Vient ensuite un long, très long, trop long passage
situé dans un contexte historique et chevaleresque dont l'esthétique
générale (des décors jusqu'aux costumes) ferait passer La
Caverne de la rose d'or
de Lamberto Bava pour un modèle d'esthétisme ! Suivront
ensuite une fusillade dans un centre commercial entre humains et
morts-vivants à la manière de Dawn of the Dead
de George Romero (on pense aussi au génial nanar/plagiat Virus
cannibale
de Bruno Mattei et Claudio Fragasso), une séquence se déroulant à
Whitechapel et mettant en face de nos héros le célèbre Jack
L'éventreur ou encore, donc, un hommage burlesque au Nosferatu
de l'époque expressionniste allemande. Malgré ces quelques
sympathiques incartades pas toujours très respectueuses, Waxwork
2
reste tout de même très ennuyeux en raison de séquences
chevaleresques inintéressantes au possible et surtout,beaucoup trop
longues...
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