Sorti la même année que
The Prowler
et bénéficiant également de l'apport remarquable du maquilleur Tom
Savini, The Burning
ou Carnage
de Tony Meylam fait partie des meilleurs Slashers
à avoir vu le jour dans le courant des années quatre-vingt. Si les
bals de promos de fin d'années ayant lieu dans les universités
américaines furent un terreau fertile pour nombre de tueurs désaxés
ivres de vengeance, les camps de vacances eux-mêmes furent prompts à
attirer ces malades du ciboulot venus demander des comptes à des
hommes, des femmes et plus généralement des adolescents qui
pourtant n'avaient rien de particulier à se reprocher en dehors de
forniquer dans tous les coins possibles et imaginables et de
consommer de l'alcool et des drogues. Mais le tueur, dans ce cas-là,
était-il conscient des travers de cette jeunesse sans morale capable
de laisser un gamin se noyer pour quelques minutes de plaisir (Jason
Voorhees dans Vendredi 13) ?
La toute première victime de The Burning
n'est pas l'un de ces abrutis que l'on rencontre en général dans ce
type de projet et dont l'essentiel de l'existence est de baiser ou de
trouver de quoi planer. Quoique, l'énergumène qui nous est présenté
ici comme le tueur qui va bientôt évoluer au sein d'un camp d'été
n'a pas franchement une gueule d'ingénieur en aéronautique !
Incarné par un Lou David que les spécialistes des effets-spéciaux
de maquillage auraient mieux fait de laisser tel quel tant son visage
est déjà très impressionnant, Cropsy venait rejoindre la longue
liste des antagonistes venus demander la monnaie de leur pièce à
des adolescents pas très finauds qui étaient venus jusque dans sa
cabane afin de lui faire une mauvaise blague. Une farce qui, on le
sait déjà, va très mal se terminer puisque Cropsy va se
transformer en torche humaine pour finir dans le lac jouxtant
heureusement sa petite habitation. Une semaine plus tard l'on
retrouve le bonhomme dans une chambre d’hôpital aussi carbonisé
qu'une merguez qui aurait passé trop de temps au dessus des braises.
Après un passage en ville chez une prostituée qui permettra en
outre de nous remémorer l'intro assez glauque de Cauchemars
à Daytona Beach
de Romano Scavolini mais aussi et surtout à Cropsy de se faire la
main sur sa première victime peu consentante à offrir ses charmes à
cet immense morceau de charbon vivant, retour au camp d'été où eut
lieu le drame. The Burning
n'est alors pas loin de ressembler à un ersatz de Vendredi
13
tout en s'empêchant de rester figé en un seul lieu puisque une
partie des vacanciers aura l'occasion d'évoluer à l'écart ainsi
que sur un lac, à bord de canoës et plus tard, d'un radeau. Parmi
les responsables du camp, nous noterons les présences de Brian
Mattews et Leah Ayres dans les rôles respectifs de Todd et Michelle.
Pour
Brian Matthews, The Burning
demeure à l'époque la première expérience dans le domaine de
l'interprétation pour celui qui enchaînera avec une dizaine de
séries télévisées (La croisière s'amuse,
Arabesque)
et quelques soap opera (les feux de l'amour,
Santa Barbara)
tandis que Leah Ayres connaîtra une carrière plus importante à la
télévision tout en apparaissant de manière très sporadique au
cinéma comme dans Bloodsport, tous les coups
sont permis
en 1988. Pour accompagner nos deux moniteurs, nous retrouvons une
bande d'adolescents dont certains vont s'avérer ingérables. Surtout
du côté des garçons puisque les filles, elles, sont au pire
aguicheuses, allumeuses, mais jamais très mauvaises. Contrairement à
Glazer (Larry
Joshua) véritable boule de nerfs et de muscles,
sanguin mais pas très malin, lequel cherche à s'attirer les faveurs
de la jolie Sally (Carrick Glenn) à une époque où tripoter et
embrasser une jeune femme pouvait s'envisager sans son consentement !
Parmi les personnages les plus notables, on pense évidemment à
Alfred (Brian Backer), vision adolescente d'un Paul Michael Glaser (David Starsky
dans la série policière américaine Starsky et
Hutch),
courant comme un primate, la tête enfoncée dans les épaules et
doté d'avants-bras de lâche comme l'évoquait il y a quelques mois
un certain Papacito au sujet d'un sale gauchiste de merde !!!
Alfred, c'est le genre de personnage que l'on prend immédiatement en
grippe alors que le script est censé le rendre attachant... enfin,
il me semble. Véritable tête à claques que l'on rêvait de voir se
faire dessouder par notre tueur à tête de fromage à raclette (le
maquillage de Cropsy est à ce titre parfaitement raté) ou passer à
tabac par un Glazer qui au fond ne vaut guère mieux, Alfred, agace,
crispe, rend nerveux... The Burning,
c'est avant tout un festival gore qui pourtant, bien des décennies
après sa conception s'avère finalement moins sanglant qu'il ne le
paraissait à l'époque. Une majorité des meurtres montre
effectivement des flots d'hémoglobines tout en étant avares
lorsqu'il s'agit d'exhiber des corps déchirés par les implacables
lames des cisailles employées par notre tueur. Demeure malgré tout
quelques séquences d'anthologie. Comme les doigts coupés de cet
autre adolescent prénommé Woodstock qu'interprète l'acteur Fisher
Stevens dont la carrière n'a cessé d'évoluer puisqu'on l'a
notamment vu en tueur mégalomane dans la série Columbo,
tourner aux côtés de Barbet Schroeder, Stephen Frears, Woody Allen,
Wes Anderson ou les frères Coen et réaliser lui-même des
courts-métrages ainsi que divers documentaires. On se souviendra
également de ce plan iconique lors duquel, à contre-jour, le tueur
s'élève d'un canoë pour y brandir son arme de prédilection et
ainsi perpétrer un massacre sur cinq ou six adolescents. Bref, The
Burning
est un classique du Slasher
qui, de plus, bénéficie de la partition angoissante du claviériste
du groupe Yes,
Rick Wakeman...
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