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vendredi 15 novembre 2024

The Burning de Tony Maylam (1981) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Sorti la même année que The Prowler et bénéficiant également de l'apport remarquable du maquilleur Tom Savini, The Burning ou Carnage de Tony Meylam fait partie des meilleurs Slashers à avoir vu le jour dans le courant des années quatre-vingt. Si les bals de promos de fin d'années ayant lieu dans les universités américaines furent un terreau fertile pour nombre de tueurs désaxés ivres de vengeance, les camps de vacances eux-mêmes furent prompts à attirer ces malades du ciboulot venus demander des comptes à des hommes, des femmes et plus généralement des adolescents qui pourtant n'avaient rien de particulier à se reprocher en dehors de forniquer dans tous les coins possibles et imaginables et de consommer de l'alcool et des drogues. Mais le tueur, dans ce cas-là, était-il conscient des travers de cette jeunesse sans morale capable de laisser un gamin se noyer pour quelques minutes de plaisir (Jason Voorhees dans Vendredi 13) ? La toute première victime de The Burning n'est pas l'un de ces abrutis que l'on rencontre en général dans ce type de projet et dont l'essentiel de l'existence est de baiser ou de trouver de quoi planer. Quoique, l'énergumène qui nous est présenté ici comme le tueur qui va bientôt évoluer au sein d'un camp d'été n'a pas franchement une gueule d'ingénieur en aéronautique ! Incarné par un Lou David que les spécialistes des effets-spéciaux de maquillage auraient mieux fait de laisser tel quel tant son visage est déjà très impressionnant, Cropsy venait rejoindre la longue liste des antagonistes venus demander la monnaie de leur pièce à des adolescents pas très finauds qui étaient venus jusque dans sa cabane afin de lui faire une mauvaise blague. Une farce qui, on le sait déjà, va très mal se terminer puisque Cropsy va se transformer en torche humaine pour finir dans le lac jouxtant heureusement sa petite habitation. Une semaine plus tard l'on retrouve le bonhomme dans une chambre d’hôpital aussi carbonisé qu'une merguez qui aurait passé trop de temps au dessus des braises. Après un passage en ville chez une prostituée qui permettra en outre de nous remémorer l'intro assez glauque de Cauchemars à Daytona Beach de Romano Scavolini mais aussi et surtout à Cropsy de se faire la main sur sa première victime peu consentante à offrir ses charmes à cet immense morceau de charbon vivant, retour au camp d'été où eut lieu le drame. The Burning n'est alors pas loin de ressembler à un ersatz de Vendredi 13 tout en s'empêchant de rester figé en un seul lieu puisque une partie des vacanciers aura l'occasion d'évoluer à l'écart ainsi que sur un lac, à bord de canoës et plus tard, d'un radeau. Parmi les responsables du camp, nous noterons les présences de Brian Mattews et Leah Ayres dans les rôles respectifs de Todd et Michelle.


Pour Brian Matthews, The Burning demeure à l'époque la première expérience dans le domaine de l'interprétation pour celui qui enchaînera avec une dizaine de séries télévisées (La croisière s'amuse, Arabesque) et quelques soap opera (les feux de l'amour, Santa Barbara) tandis que Leah Ayres connaîtra une carrière plus importante à la télévision tout en apparaissant de manière très sporadique au cinéma comme dans Bloodsport, tous les coups sont permis en 1988. Pour accompagner nos deux moniteurs, nous retrouvons une bande d'adolescents dont certains vont s'avérer ingérables. Surtout du côté des garçons puisque les filles, elles, sont au pire aguicheuses, allumeuses, mais jamais très mauvaises. Contrairement à Glazer (Larry Joshua) véritable boule de nerfs et de muscles, sanguin mais pas très malin, lequel cherche à s'attirer les faveurs de la jolie Sally (Carrick Glenn) à une époque où tripoter et embrasser une jeune femme pouvait s'envisager sans son consentement ! Parmi les personnages les plus notables, on pense évidemment à Alfred (Brian Backer), vision adolescente d'un Paul Michael Glaser (David Starsky dans la série policière américaine Starsky et Hutch), courant comme un primate, la tête enfoncée dans les épaules et doté d'avants-bras de lâche comme l'évoquait il y a quelques mois un certain Papacito au sujet d'un sale gauchiste de merde !!! Alfred, c'est le genre de personnage que l'on prend immédiatement en grippe alors que le script est censé le rendre attachant... enfin, il me semble. Véritable tête à claques que l'on rêvait de voir se faire dessouder par notre tueur à tête de fromage à raclette (le maquillage de Cropsy est à ce titre parfaitement raté) ou passer à tabac par un Glazer qui au fond ne vaut guère mieux, Alfred, agace, crispe, rend nerveux... The Burning, c'est avant tout un festival gore qui pourtant, bien des décennies après sa conception s'avère finalement moins sanglant qu'il ne le paraissait à l'époque. Une majorité des meurtres montre effectivement des flots d'hémoglobines tout en étant avares lorsqu'il s'agit d'exhiber des corps déchirés par les implacables lames des cisailles employées par notre tueur. Demeure malgré tout quelques séquences d'anthologie. Comme les doigts coupés de cet autre adolescent prénommé Woodstock qu'interprète l'acteur Fisher Stevens dont la carrière n'a cessé d'évoluer puisqu'on l'a notamment vu en tueur mégalomane dans la série Columbo, tourner aux côtés de Barbet Schroeder, Stephen Frears, Woody Allen, Wes Anderson ou les frères Coen et réaliser lui-même des courts-métrages ainsi que divers documentaires. On se souviendra également de ce plan iconique lors duquel, à contre-jour, le tueur s'élève d'un canoë pour y brandir son arme de prédilection et ainsi perpétrer un massacre sur cinq ou six adolescents. Bref, The Burning est un classique du Slasher qui, de plus, bénéficie de la partition angoissante du claviériste du groupe Yes, Rick Wakeman...

 

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