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vendredi 29 novembre 2024

Skincare d'Austin Peters (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Sorti sur le territoire américain le 16 août dernier, Skincare est le premier long-métrage de fiction réalisé par Austin Peters après une carrière principalement constituée de clip musicaux dont une grande majorité fut produite pour le musicien de country, Orville Peck. Si la bande son possède ici une importance plus ou moins considérable, le sujet est pourtant ailleurs. En effet, le script écrit conjointement entre le réalisateur et les scénaristes Sam Freilich et Cerf Regan prend place à notre époque, où l'ambition démesurée de certains individus les pousse à agir parfois de manière immorale. Long-métrage à la durée particulièrement raisonnable puisqu'il n'excède pas les quatre-vingt seize minutes, Skincare met tout d'abord en scène l'actrice et réalisatrice américaine Elizabeth Banks qui du haut de ses cinquante ans est toujours la superbe interprète d'une petite centaine de films et d'épisodes de séries télévisées, ayant elle-même touché à la caméra à diverses reprises comme avec la navrante adaptation de la série Drôles de dames intitulée Charlie's Angels en 2019. Ou comme l'année dernière avec Crazy Bear censé s'inspirer d'un fait divers authentique entourant un ours qui aurait perdu la vie après avoir fait une overdose ! Skincare, lui, s'éloigne de ce genre de thématique pour s'enfoncer dans celle qui mène de manière obsessionnelle certaines personnes à devenir célèbres. C'est donc le cas de Hope, jeune femme pétillante et ambitieuse qui s'apprête à lancer sur le marché hollywoodien sa propre marque de produits de beauté. Alors qu'elle vient d'enregistrer une émission de télévision qui devrait être diffusée dans les jours à venir et qu'une boutique portant le nom de sa marque est enfin prête à accueillir ses premières clientes, Hope constate avec effroi qu'un concurrent vient de s'installer sur le trottoir d'en face. Angel (Luis Gerardo Méndez) devient très rapidement la nouvelle coqueluche des médias et s'attire les faveurs des femmes qui jusqu'à maintenant ne juraient que part Hope. Pire : quelqu'un semble avoir piraté les comptes de la jeune femme qui voit arriver chez ses contacts un déluges de messages particulièrement obscènes les invitant notamment à se rendre dans sa boutique afin qu'elle leur offre des services ''très particuliers''.


Renouant connaissance avec le coach de vie Jordan (Lewis Pullman) qu'elle avait perdu de vue depuis quelques années, Hope décide de tout mettre en œuvre pour faire cesser le harcèlement dont elle est la victime et dont elle met en cause son nouveau voisin. À commencer par la police qu'elle contacte afin de lui faire part de ses inquiétudes... C'est étrange mais Skincare a beau avoir de grandes ambitions en incorporant l'idée qu'il situe son action au cœur de l'univers plein de paillettes d'Hollywood, la situation géographique telle qu'est est filmée durant le récit semble n'avoir jamais été aussi éloignée des convoitises sociales de notre héroïne. Une femme à l'appétence dévorante, manipulatrice et fourbe comme le détaillent d'ailleurs certains petits indices et pourtant illuminée par la seule présence de son interprète, Elizabeth Banks. Une quinquagénaire qui n'a absolument pas à rougir face à ces minettes de quinze ou vingt ans qui rêvent de conquérir le monde en ayant très tôt recours à la chirurgie esthétique. Le long-métrage d'Austin Peters s'articule presque exclusivement autour du personnage de Hope à proximité de laquelle viennent se greffer quelques spécimens de parasites forcément de sexe masculin. Comme cet animateur télé du nom de Brett Wright (Nathan Fillion) qui sur demande de la jeune femme et malgré le rejet de la production accepte de tout entreprendre pour que soit diffusé l'enregistrement filmé au début du récit... à la seule condition que Hope accepte de lui faire une ''petite pipe'' ! Skincare nous rabâche donc à son tour les oreilles avec ce principe qui veut que tous les hommes ou presque sont des salauds. Allant même jusqu'à faire de l'une des seules aides auxquelles elle aura accès un individu calculateur et aux ambitions aussi démesurées que les siennes. La révélation sur l'identité du harceleur qui s'en prend à l'héroïne survenant après une heure de projection, ce qui faisait le sel du long-métrage, c'est à dire la paranoïa ambiante qui semblait avoir une emprise sur la jeune femme, disparaît au profit d'un récit qui devient de plus en plus convenu. Mais ne nous trompons pas puisque de toute manière, tout y était déjà par avance prévisible. Prenant même parfois le spectateur pour un imbécile en intégrant par exemple cet individu louche qui de loin semble épier l'héroïne sans que pourtant aucune explication ne soit apportée quant aux raisons de sa présence. Histoire que le spectateur en face le suspect idéal. Le genre de malade amoureux fou de cette magnifique naïade motivée par des enjeux qui restent malgré tout relativement puérils. Reste que Skincare est un sympathique long-métrage qui aurait sans doute pu frayer davantage avec l'horreur comme le font certains de ses concurrents...

 

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