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vendredi 2 août 2024

The Watchers de Ishana Night Shyamalan (2024) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

De tous temps, fils et filles de cinéastes ont tenté de pérenniser leur art de la mise en scène. Chez nous, Jacques Audiard a pris la relève du célèbre dialoguiste et réalisateur Michel Audiard. Claude Zidi Jr. a rejoint son éponyme de père dans la comédie française. Thomas Langmann poursuit la même carrière que son géniteur en réalisant et produisant lui-même un certain nombre d’œuvres cinématographiques. Ailleurs, l'on retiendra Francis Ford Coppola et sa fille Sofia, David Lynch et Jennifer, David Cronenberg et son fils Brandon et tout récemment, le réalisateur américano-indien M. Night Shyamalan dont la fille Ishana vient de signer son tout premier long-métrage intitulé The Watchers est sorti sur les écrans le 12 juin dernier. Et forcément, lorsque l'on est affublé d'un tel patronyme, on est d'emblée l'objet de curiosité. Sans surprise, la fille de l'auteur de Sixième sens, d'Incassable, du Village ou de Old se lance peu ou prou dans le même type de projet. Alors qu'est prévu en salle pour le 7 août prochain le tout nouveau long-métrage de papa Shyamalan intitulé Trap, l'on espère que la fille a choisi d'éviter d'emprunter la même voie désespérante que celle de Jennifer Lynch. Alors? Que vaut la première incartade de la fifille à son papa ? Ben en fait, pas grand chose. The Watchers, c'est un peu comme de se fournir chez un distributeur de fausses montres de marque Cartier. Si d'apparence le produit a l'air semblable, la technicité et les matériaux employés laissent apparaître des vices impardonnables qui en font un article de très mauvaise qualité. Ishana Night Shyamalan peut remercier son père d'avoir produit ce qui apparaît comme le caprice d'une jeune fille de vingt-quatre ans. Elle peut davantage le remercier d'avoir eu une telle carrière car sans le prestige qui entoure certaines œuvres de son patriarche, sur la foi de son seul nom, Ishana Night Shyamalan aurait sans doute fait assez peu parler d'elle. Pour ne pas dire, pas du tout. Car comme le révèle son premier long-métrage, le talent n'est pas forcément synonyme d'hérédité. The Watchers est un conte de fées pour adultes qui trouve en Us de Jordan Peele et dans toute œuvre traitant de la thématique d'occupation des corps l'alternative la plus naïve qu'il ait été donné l'occasion de découvrir sur grand écran. Un concept donc moins original qu'il n'y paraît si ce n'est l'implication de personnages d'ordre féerico-cauchemardesques stipulant l'intrusion dans notre monde de créatures nocturnes provenant d'un imaginaire enfantin.


Ici, Ishana Night Shyamalan enferme ses quatre protagonistes dans une étrange cabane nommée ''poulailler'' auquel vient d'intégrer tout récemment la dernière d'entre eux. Les lieux sont dominés par la présence de Madeline (l'actrice irlandaise Olwen Fouéré), vieille femme coincée en ces lieux depuis les huit derniers mois et qui depuis a été rejointe par Ciara (Georgina Campbell), Daniel (Oliver Finnegan) et donc Mina (Dakota Fanning). Depuis le temps que vit ici Madeline, celle-ci a appris à connaître les guetteurs, ces êtres qui lorsque le soleil se couche viennent les observer elle et ses compagnons de fortune, à travers l'immense baie vitrée de la cabane. C'est d'ailleurs à peu près tout ce que ces créatures ''invisibles'' exigent du groupe. En plus de ne pas les autoriser à sortir la nuit ou d'approcher les étranges terriers dans lesquels les guetteurs se réfugient la journée... Démarrant sur un tel concept, le film évoque de loin les meilleurs moments dans la carrière de M. Night Shyamalan. On pense bien évidemment au formidable Le Village. Modèle insurpassable s'employant à la technique du Twist comme aucun autre face à lui depuis les sorties de Sixième sens et Incassable... C'est donc forcément dans l'attente d'effets de surprise impossible à détecter avant qu'ils ne surgissent pendant le récit que le spectateur se laissera tout d'abord porter avant de rapidement se rendre compte que The Watchers a plutôt et malheureusement tendance a se rapprocher de l'inefficace Knock at the Cabin que le père de la réalisatrice signa l'année dernière. Car le principe entourant le style Shyamalan semble avoir enfermé le père et la fille dans une certaine exigence scénaristique qui dès qu'elle leur fait défaut paraît comme impardonnable. Mais là où Ishana enfonce le clou, c'est lorsque la réalisatrice et scénariste tente de donner du crédit à un sujet tellement ridicule que l'on n'y croit pas un seul instant. De manière plus générale, la façon qu'a la jeune femme de tenir le spectateur par la main comme si elle avait peur de le perdre dans des limbes dont il est pourtant relativement aisé de se dégager est assez agaçante. Ishana Night Shyamalan prendra d'ailleurs le temps dans la dernière partie de donner du sens au spectacle auquel l'on vient d'assister. Malheureusement, aucun événement réellement remarquable n'ayant permis de s'attacher aux personnages ou au récit durant le courant de l'histoire, The Watchers demeurera comme une œuvre sans émotion, voire, sans âme...

 

1 commentaire:

  1. Je vois que nous avons un goût commun pour Le Village, que je considère moi aussi comme le sommet du gars (parmi les cinq que j'ai vu...). Pour le reste, les "fils / filles de", c'est terrible dans ce milieu comme dans celui de la musique.

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