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dimanche 21 juillet 2024

Trash Humpers de Harmony Korine (2008)

 


 

Auteur des géniaux Gummo en 1997 et de Julien Donkey-Boy en 1999, Harmony Korine fut à l'époque l'un des plus remarquables représentants du cinéma dit indépendant. Depuis, de l'eau a coulé et même si quelques éclairs de ''génie'' semble être parfois produits par l'hémisphère droit de son cerveau, force est de constater que le bonhomme est également capable de produire des choses aussi improbables que Trash Humpers il y quinze ans. Le terme O.F.N.I prend ici tout son sens. Comme si le mot avait été conçu pour ce seul voyage au pays des dégénérés où une famille apparemment pas très claire dans sa tête fornique avec tout ce qui lui passe sous la main. Non mais sans rire... ou peut-être un peu malgré tout, comment décrypter cette succession d'images affreusement (génialement ?) produite à l'aide d'un vieux caméscope VHS et de cassettes en bout de course comme n'étant rien d'autre qu'une œuvre sans inspiration, libre, folle, certes, mais dénotant une certaine propension à ne rien livrer d'autre que le spectacle affligeant d'hommes et de femmes dont le principal hobby est de pratiquer un simulacre d'accouplement avec, au hasard, des bennes à ordures, des murs ou des troncs d'arbre ? On a même droit à une fellation obtenue sur une branche ou encore une veuve-poignée sur un autre type de végétal. En dehors de toute considération sexuelle déviante, Trash Humpers se positionne ici, et selon notre propre opinion, comme l'état des lieux d'un pays, d'une civilisation, d'un monde qui va mal. D'une certaine manière et sous forme de comédie horrifique plutôt amère, Harmony Korine prenait en 2008 les devant d'une dérive future, celle au beau milieu de laquelle nous pataugeons actuellement et où les repères d'identité se sont faits la malle pour offrir à tout à chacun l'opportunité de choisir la sienne, au mépris du raisonnable. Le cinéaste aurait pu se contenter d'aborder l'étrange caractéristique que revêt l'agalmatophilie mais préfère, pourquoi pas, caricaturer ce ''concept'', quitte à rendre sa pratique encore plus déviante. Ici, du moment que les uns et les autres ont la possibilité de s'accrocher à telle ou telle surface, tout est prétexte à s'adonner au sexe sur des objets inertes qui n'en demandaient certainement pas autant.


Soliloquant à la manière de patients internés dans le quartier le plus sécurisé d'un hôpital psychiatrique, Momma, Buddy, Plak, Twin et les autres ont comme passion secondaire, la destruction systématique de tout ce qui leur passe entre les mains. De quoi se défouler lors des soirées de grande chaleur, dans des rues mal éclairées, mal fréquentées (par nos zozos, donc), lesquels s'acharnent sur de pauvres vieilles télés à gros culs cathodiques quant ils ne se rendent pas carrément dans une baraque abandonnée afin de saccager ce qu'il reste à détruire. Un peu glauque, très rarement amusant et souvent incompréhensible, sachons demeurer objectif malgré la passion ou l'amour qui nous anime pour le cinéma d'Harmony Korine et reconnaissons que Trash Humpers est quand même une belle grosse merde. Mais alors, du genre de celles qui hypnotisent, fascinent, nous retiennent, pour telle ou telle raison. La mienne ? Je l'ai trouvé en supposant que le long-métrage pouvait également être vu sous l'angle de l'hommage à un certain cinéma qui fit trembler le public avide de frissons au beau milieu des années soixante-dix. Suis-je donc le seul à avoir remarqué l'étrange similitude physique qui existe entre ces ''vieillards'' blafards et le grand-père Sawyer de la famille de timbrés provenant de l’œuvre mythique de Tobe Hooper, Massacre à la tronçonneuse... ? Comme si la pauvre Sally Hardesty, après avoir fait son petit tour à l'étage de la grande baraque familiale avait déniché une vieille bande VHS et s'en était inconsciemment emparée avant de prendre la fuite... Dotés de masques, Rachel Korine (qui accessoirement est l'épouse du réalisateur), Brian Kotzur, Kevin Guthrie, Charles Ezell et les autres ont la diction difficile. Mais cela, apparemment, Harmony Korine s'en désintéresse. Il demeure dans Trash Humpers quelques bribes de ce cinéma fascinant qui était le sien. Ce regard, cette tendresse pour la marginalisation sous le prisme d'une fiction qui pourrait donc être perçue comme une préquelle au classique de Tobe Hooper. Bref, pas facile de juger le film de manière totalement impartiale. Reste de ce conglomérat de ''grand n'importe quoi'', le visuel rétro qui donne au projet l'allure d'un Found Footage ou quelque fugaces apparitions de ''témoins'' à la manière de ce cinéma-vérité que l'on chérissait tant chez Harmony Korine...

 

1 commentaire:

  1. Je ne connais ce Monsieur que parce qu'il a signé un texte d'une chanson de l'album "Vespertine" de Björk...

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